Depuis sa première génération, le Sportage fait figure de locomotive pour Kia en Europe. Ce modèle devenu crucial pour le constructeur coréen de ce côté du monde a donc bénéficié de toutes les attentions pour sa cinquième vie. Pour la première fois de sa longue carrière, il jouit notamment d’une version spécifiquement taillée pour le Vieux Continent. Chez nous, c’est en effet une variante un peu plus courte que le Sportage international, devenu plus encombrant, que l’on retrouve dans les concessions. Du long de ses 4,52 m, ce nouveau Sportage européen conserve un encombrement équivalent à celui du Volkswagen Tiguan (4,51 m).
Gabarit identique, mais…
S’il conserve un gabarit équivalent à celui de son prédécesseur, le 5ème Sportage du nom se veut tout de même sensiblement plus charismatique. À l’instar de son cousin, le Hyundai Tucson, élaboré sur la même plateforme technique. Dans le cas du Sportage, ces lignes se veulent toutefois moins polarisantes, avec notamment des flancs moins sculptés que ceux du Tucson. Le Sportage n’en possède pas moins aussi une vraie « gueule », avec notamment sa signature lumineuse en boomerang. Ainsi qu’une poupe originale inspirée de celle du récent vaisseau amiral électrique de Kia, l’EV6.
Dans le cas du Sportage GT-line, comme le modèle mis à notre disposition, on pointera en outre la possibilité d’opter pour un toit noir. Une première pour le Sportage qui met surtout en exergue l’originalité de son montant arrière.
Tablette incurvée
Le poste de conduite de l’EV6 a également inspiré celui de ce nouveau Sportage. On retrouve notamment l’impressionnant double écran incurvé (2 x 12,3 pouces). Sous l’écran de droite, on pointera aussi la présence du bandeau tactile permettant de commander soit la climatisation, soit des raccourcis directs pour l’info-divertissement.
Il faudra un peu s’habituer à jongler d’un mode à l’autre, via une touche tactile, en fonction de la fonction que l’on souhaite commander. Mais l’ensemble reste intuitif tout en permettant de réduire le nombre de touches physiques sur la planche de bord. À l’usage, notons également que la molette de sélection de rapports se montre plus efficace que les touches parfois capricieuses préférées par le cousin Hyundai Tucson.
Espace royal
Même s’il n’évolue guère du côté des dimensions par rapport à son prédécesseur (4,52 m de long), ce nouveau Sportage n’en présente pas moins un espace habitable royal. L’espace disponible pour les jambes à l’arrière est généreux et la garde au toit suffisante, même avec le toit panoramique optionnel (1.200 €). Vu l’espace disponible, le Sportage se passe sans problème de banquette coulissante. Ses dossiers arrière peuvent néanmoins être réglés en inclinaison.
Côté coffre, le volume oscille en fonction de la mécanique retenue. Dans le « pire » des cas ( version micro-hybride diesel), on repart avec un volume de 526 l. Dans le meilleur des cas (version essence de base), on jouit de 591 l. Mais dans tous les cas, le volume offert reste compétitif pour le segment. Et facilement exploitable (formes régulières, dossiers 40/20/40, etc.), si l’on excepte un seuil de chargement un peu haut induit sans surprise par l’assiette de SUV du Sportage…
Inspiration premium
En route, le Sportage s’apprécie grâce à son insonorisation soignée et, plus globalement, à son atmosphère tirant vers l’univers du premium. Du généraliste-chic, en tous les cas ! Les matériaux retenus sont qualitatifs, les équipements proposés à la pointe du segment (éclairage LED matriciel, aides à la conduite semi-autonome, caméra 360° moderne, sono Harman-Kardon, etc.) et les petites attentions pratiques appréciables à l’usage (comme les prises USB intégrées aux sièges facilement exploitables depuis les places arrière).
Efficace, mais pas tranchant
Les qualités dynamiques n’ont jamais fait partie des priorités du Kia Sportage, contrairement aux Ford Kuga et Peugeot 3008. Cette cinquième génération ne change pas la donne. Sa nouvelle plateforme lui assure une belle efficacité globale et un rapport confort/dynamisme convaincant. Mais le Sportage n’en devient pas un SUV tranchant ni plaisant à cravacher. Notamment en raison d’une direction un peu avare en retour de sensations et d’un typage global plutôt pataud.
À la carte
Sur le plan mécanique, le Sportage offre une palette très complète. Sans pousser jusqu’à l’électrification « totale » avec une version électrique pure, cette nouvelle mouture électrifie tout de même sensiblement ses mécaniques. Si l’on retrouve dans les exécutions d’accès, les moteurs 1.6 l turbo essence (T-GDI) de 150 ch et 1.6 l turbo diesel (CRDi) de 115 ch sans hybridation, ces deux blocs peuvent jouir d’une micro-hybridation 48 V (avec une puissance portée à 136 ch en diesel) tant en boîte manuelle qu’en boîte double embrayage DCT (7 rapports). Et ce tant en 2 roues motrices qu’en 4 roues motrices pour la version T-GDI 48 V. Kia propose également un Sportage hybride (1.6 l T-GDI de 230 ch) en deux ou quatre roues motrices et un Sportage hybride rechargeable (1.6 l T-GDI de 265 ch) exclusivement en quatre roues motrices. Bref, difficile de ne pas trouver une motorisation qui convient à ses attentes…
Quelques à-coups
Le modèle GT-line mis à notre disposition était animé par le bloc 1.6 T-GDI de 150 ch en version micro-hybride 48 V 7DCT. Un ensemble qui assure une belle rondeur à l’usage tout en ménageant des performances suffisantes en cas de besoin. La micro-hybridation permet en outre, en mode Eco, d’évoluer à l’occasion en roue-libre. On regrettera tout de même la présence de quelques à-coups en provenance de la transmission à l’occasion. En fonction de son type de trajet et de son style de conduire, on peut tabler sur une consommation moyenne de l’ordre de 8l/100 km. Mais avec un pied un peu plus lourd, l’appétit peut également tirer rapidement vers la barre des 10l/100 km…
Combien ça coûte ?
Le Sportage est disponible en version d’accès à partir de 30.990 € (Pure 1.6 T-GDI 150). Mais compte tenu de la politique de gamme retenue par Kia, n’offrant quasiment aucune option à la carte, mieux vaut s’orienter vers une exécution plus haute. Tablez donc minimum sur 37.390 € pour un Sportage Pace. Dans le cas de notre modèle d’essai GT-Line 1.6 T-GDI 48 V 7DCT, la mise initiale monte même à 39.890 €. On peut alors ensuite éventuellement ajouter le pack DriveWise (800 €) donnant notamment accès à l’affichage sympathique de l’angle mort directement dans le cockpit digital. Et/ou le Pack Premium (1.700 €) avec ses sièges ventilés et la sono Harman-Kardon.
Notre verdict
Le Sportage monte clairement en gamme pour sa cinquième vie. De quoi rivaliser avec les références les plus huppées du genre des blasons généralistes… et même devenir une alternative tout à fait plausible à certains modèles premium. Revers de la médaille : le Sportage impose une grille tarifaire plus élitiste que par le passé. Quoiqu’il en soit, ce Sportage plus charismatique/technologique continue d’offrir une excellente habitabilité et un programme de garantie rassurant. Ainsi qu’une vaste palette mécanique lui permettant de s’adresser à tous les profils (privé/professionnels).