Dans la grande communauté Mini, on ne présente plus la grand-messe, baptisée "Mini United", née à Misano en 2004. Les "marketeurs" du groupe BMW ont très vite compris l'intérêt d'exploiter le capital sympathie que génère la Mini depuis 1959. Pas facile de succéder à une gloire, mais la nouvelle Mini a très vite gagné son pari et acquis une légitimité propre, même en Angleterre, sans renier le passé.
BMW a voulu dès le début se démarquer en proposant non une "simple" voiture, mais plutôt un style de vie articulé autour de cette voiture, d'où l'importance du merchandising, des nombreux accessoires et options diverses permettant de personnaliser la Mini à l'infini, ou encore de soigner particulièrement la décoration des show-rooms des concessions (jusqu'aux toilettes!!). Mini United est donc né très vite, en 2004, soit à peine trois ans après la commercialisation de la première Mini by BMW, pour réunir les possesseurs de Mini et créer ainsi un esprit de famille, une communauté, et leur faire découvrir un style de vie estampillé "Mini".
Misano, Zandvoort, Silverstone
Deuxième opus à Zandvoort en 2007, reprenant les mêmes recettes, avant de passer la vitesse supérieure à Silverstone en 2009. Gros événement ici, puisqu'il s'agit de capitaliser sur le passé et de fêter les cinquante ans d'une petite mamy bien sympathique, la Mini originelle de 1959, née du trait de crayon particulièrement inspiré d'Alec Issigonis, son créateur.
Le Mini United s'enrichit donc de quelques concerts, dont celui de Paul Weller, mais aussi de la présence de nombreux "people" ayant croisé la route de la Mini au cours de sa longue existence, comme Paul Smith ou Mary Quant, qui a révolutionné la mode en lançant la minijupe, icône des swinging sixties, avec la Mini que Mary Quant adorait, et qu'elle conduisait à l'époque dans Londres. Au menu aussi, pas mal d'animations, quelques courses, bon sang ne saurait mentir, et une multitude de voitures exposées, retraçant cinquante ans d'une histoire particulièrement riche et glorieuse, la Mini ayant brillé tant sur circuit qu'en rallye, en accumulant un palmarès particulièrement enviable.
Nostalgie et modernité
Cette année, le grand chapiteau du Mini United s'est planté dans le sud de la France, dans l'enceinte du circuit Paul-Ricard, au Castellet. Le soleil et la chaleur (35°) ont cuit de nombreux fans enthousiastes et peu vêtus, qui arboraient parfois une peau aussi rouge que les carrosseries de certaines Mini Cooper! Invités par Mini Belgium, nous avons joué de concert la nostalgie et la modernité, en prenant le volant de Minis bien contemporaines, comme le Coupé et le tout récent Roadster, pour rejoindre le sud de la France, en empruntant le parcours de liaison du rallye de Monte-Carlo qui partait de Reims pour rejoindre le rocher Monégasque, avant que la FIA n'interfère dans les règlements du rallye et ne lui fasse perdre son âme.
Nous voilà partis pour un bon millier de kilomètres, pour la plupart parcourus sur des départementales aussi magnifiques que tortueuses. Comme le proclament avec justesse nos amis motards: pas de gaspillage de virages! Nous dévalons la Champagne-Ardenne, contournons la Bourgogne par la Franche-Comté en traversant la Haute Saône et le Jura, enchaînons avec la Savoie, l'Isère, les Hautes-Alpes, les Alpes de Haute Provence et enfin le Var.
Rallymen
Nous fûmes bénis des dieux car, après avoir encore subi un épouvantable week-end début mai avec une température n'excédant pas 8°, nous avons bénéficié sur tout notre trajet d'un grand ciel bleu et de températures dépassant parfois les 30°. Contrairement aux rallymen des années soixante qui enquillaient la distance en une étape, forçant à cette occasion notre respect, nous faisons escale dans le Jura, à Saint-Laurent-en-Grandvaux précisément.
Inutile de vous dire que nos Minis ont largement contribué au plaisir de sillonner la France du Nord au Sud, en traversant des régions et des paysages superbes. Le Coupé et le Roadster, strictes deux places offrent un agrément de conduite réjouissant, avec un châssis particulièrement agile et adapté à notre périple. Seul le train avant avoue parfois ses limites, avec une relative difficulté à transmettre la puissance au sol sur mauvais revêtements, en manifestant sa mauvaise humeur par des écarts latéraux et de désagréables réactions dans le volant.
Coupé? Roadster?
On leur pardonnera toutefois, tant leur comportement rend la route amusante! Le coupé en motorisation diesel se montre tout-à-fait convaincant, arrivant à faire rimer plaisir avec économie, grâce à une consommation toujours raisonnable. Le roadster, en configuration Cooper S, affichait une puissance limitée à 163 ch pour raisons fiscales. Le petit bloc 1.6 L compressé apporte énormément de satisfaction, et nous apprécions sa sonorité, son absence de vibrations et sa plage d'utilisation plus étendue que le gros bloc 2.0 L diesel de 143 ch monté dans le Cooper SD Coupé. On se met vite à rêver du roadster Cooper S Works revendiquant 211 ch…
Au vu du succès des concerts à Silverstone, le paquet a été mis cette année sur la musique, avec Hubert Félix Thiéfaine, Iggy Pop, Martin Solveig, Charlie Winston ou Gossip, une belle affiche, vous en conviendrez! La piste accueille les Mini Trophy, un peu de baston sur le tarmac du Ricard, et rappeler que Mini reste très impliqué en compétition.
Mini, Mini, Mini, tout est Mini dans notre vie
Ca se confirme en parcourant les paddocks où s'exposent les Countryman, victorieuses au dernier Dakar avec Stéphane Peterhansel, mais aussi les Countryman WRC et les Cooper Works. Les paddocks accueillent aussi quelques Minis très exclusives, anciennes ou actuelles, comme celle de David Bowie, intégralement chromée, ou celle de Paul Smith, avec ses rayures multicolores, une Countryman noire de chez noir griffée Calvin Klein, ou le délire (d'assez mauvais goût, il faut bien l'admettre!) signé Madonna.
Non loin des paddocks nous pouvons admirer quelques emblématiques Minis du passé, de tous âges et de toutes formes, entourées de Minis plus récentes mais exclusives. Plus loin, des clubs de toutes provenances assuraient l'ambiance, non loin d'un paquet de Minis sensiblement améliorées, pour le meilleur comme pour le pire!
Belle opération marketing, ni plus, ni moins
Au hasard de nos déambulations, nous avons pu encore découvrir le concept Paceman, un Countryman à la mode coupé, qui devrait apparaître en showroom dans les mois qui viennent, ou le Beachcomber, un Countryman en tenue de plage vu sur certains salons.
Mais le centre de ralliement de tout se beau monde s'articulait autour d'une tente spectaculaire accueillant la popote, mais surtout le shop, un endroit littéralement pris d'assaut par tous les amateurs (et amatrices!) de la marque qui pouvaient acquérir avec 20% de remise tous les éléments indispensables au "Mini way of life", sacs, vêtements, gadgets voire même équipement pour leur belle, un stand de montage d'accessoires étant prévu sur place! Une belle fête, qui combla certainement tous les possesseurs de Minis actuelles, un peu moins les nostalgiques de l'ancienne, sans laquelle rien de tout ceci n'aurait pu exister…