Avec à peine plus de 20 secondes d’avance au terme de la première étape, Kris Princen reprenait la route tout en sachant que celle-ci serait réduite à néant ou presque dès la première erreur. Larry Cols le sait pertinemment et de mettre la pression sur son équipier de chez Renault. A voiture égale, des Clio Super 1600 usine, on ne voit pas non plus comment Cols pourrait revenir sur le Flandrien. La prise de risque de “Prior“, kris travaille à la poste, dès les premières spéciales semble se suffire à elle-même. Tout au long de cette deuxième journée , l’un et l’autre nous ont offert un spectacle de toute beauté. Les écarts en spéciales sont infimes, Larry revient quelque peu, mais c’est Princen qui s’impose au terme de ce somptueux combat avec 10,8 secondes de boni. Pour la première fois, il remporte cette épreuve et fait le coup double des “monuments“ du rallye belge puisqu’il a remporté également le Rallye d’Ypres, il y a quatre mois ! A eux deux et grâce aussi à Renault, la cuvée Condroz 2005 a redoré l’image du rallye. Il ne faut pas nécessairement de très grosses voitures à partir du moment où il y a de l’intensité dans le combat. Ce qui fut fait à Huy car c’est à coup de dixièmes parfois que Cols a tenté de revenir… En vain ! De par leur pilotage propre tout en étant agressif, ils ont offert ce que les “quidams“ demandent : du spectacle ! Sachant que Renault leur avait quand même demandé de ne pas faire “l’idiot“, quel que soit l’ordre d’arrivée – anti-thèse traditionnelle - on ne peut qu’admirer le comportement de ces pilotes. Ils ont le sens du respect d’eux-mêmes et du public… De quoi partager la fête avec celui-ci. Renault l’a bien compris et l’a perpétué dès le retour à Huy, au parc d’assistance. Le champagne y a coulé à flots tout comme sur le podium ! Ce sont de belles images, tout comme celle de Cols, battu certes, mais très sportif et de venir faire l’accolade à son “rival“. Que nous réserve l’avenir si la filiale belge se retire l’an prochain ? Ce week-end, l’investissement ne tombera certainement pas dans la colonne des pertes, tant en terme financier qu’en image de marque ! Ouh, ouh ! “Y a quelqu’un ?“ La saine rivalité de la lutte pour la victoire a occulté la suite du podium. Les conditions météorologiques froides, mais clémentes, n’ont pas aidé les Mitsubishi ! Engagées en groupe N, soit les voitures de “production“, elles n’ont pas eu droit à la parole. Tout au plus, dans la très rapide spéciale de Ville-en-Hesbaye, Chris Van Woensel signait le temps scratch au volant de la dernière née de Mitsubishi, l’Evo9 grâce à l’handicap de la vitesse de pointe des Super 1600. Il pointera un bref moment en tête de l’épreuve, mais avec 300 kg de plus, des freins moins performants, ces 4 roues motrices ne pouvaient qu’espérer la pluie. Une pluie qui ne viendra jamais et que même le terrain gras du dimanche matin ne pourra avantager. Les Super 1600 sont de vrais bolides de course ! Tout est dit. Derrière, les positions n'ont guère varié durant cette étape Van Woensel se montre donc le meilleur représentant du clan Mitsubishi devant Patrick Snijers (Mitsubishi Lancer Evo 7), Pascal Gaban (idem) et Renaud Verreydt (Renault Clio Super 1600). Le régional de l’étape prenait le meilleur sur le Néerlandais Jan De Winkel qui disposait d'une voiture identique. Ensuite, on pointait à nouveau un trio de pilotes Mitsubishi, dans l'ordre Cédric Verhees, Gilles Schammel et Eric Cunin, puis un Olivier Collard très en verve sur une Renault Clio Groupe N et David Croes, sorti vainqueur d'un beau match avec Caren Burton pour la victoire dans la RACB Cup. Schammel … Un luxembourgeois champion de Belgique Il a un très bon coup de volant, il a de l’ambition et il tient tout cela de son père. Pour peu, c’est un “gamin“ comme un autre. Oui, mais à la différence, c’est que pour parvenir à ses fins, Gilles Schammel a pris la licence belge car, de par sa nationalité luxembourgeoise, il ne pouvait briguer le titre en groupe N. Ce titre, il faillit le gâcher le samedi lors d’une spectaculaire sortie de route. Trop rapide dans un gauche, il envoie sa Mitsubishi dans une pâture et de la traverser sur toute sa longueur. Après 50 m de glissade, il pourra revenir sur la route et de terminer la spéciale et le rallye à la 9e place du général. Par bonheur pour lui et pour les spectateurs qu’il n’y avait pas à cet endroit, car je n’ose imaginer les conséquences de ce fait de course ! Comme quoi, l’interdiction de public à cet endroit était pleinement justifiée ! La sécurité a quand même du bon ! Grandeur et décadence ! Le Rallye de l'Etain, pour rappel, il s’agit de l’annexe réservée aux voitures de la classe A8 et des groupes RMS se terminait dans une certaine confusion. Alors que Xavier Bouche, le nouveau champion national, se préparait à cueillir des lauriers largement mérités, il était pénalisé de 15 minutes parce qu'une personne étrangère à l'équipage avait pris place à bord de la Ford Focus WRC, dixit le rapport du “juge“. Le pilote Marchois argumentant le fait qu’il avait tout simplement voulu faire plaisir à un mécano désireux de se faire prendre en photo dans l'habitacle se vit donc sanctionner et de perdre cette première place largement méritée au profit de la Subaru de Duferm-Klein. A la montée du podium, Hubert Duferm, estimant qu’il ne méritait pas quant à lui de gagner de cette façon, il accusait plus de 10 minutes de retard sur le pilote Ford, pointait volontairement 4 minutes en retard ! Tout comme le fera Bodson. Ces gestes honnêtes ne seront même pas récompensés car la décision finale en reviendra quand même à la situation déclarée par les commissaires. Deferm remporte le Rallye de l’Etain sur tapis vert devant un Yanick Bodson, dont il se dit qu’il se verra bientôt retirer son permis car même en ligne droite, l’Audi S2 est en travers (Je plaisante, Yanick !!). A l’image de la droiture de Duferm, un gars comme ça, on en fait plus ou il n’en reste plus beaucoup. Qvick et sa BMW ont eux aussi été très généreux en trajectoires et en gommes ! Il est même préférable d’en garder ces souvenirs-là. Dommage que tout cela se termine en “eau de boudin“ ! Avait-on vraiment besoin de cela ? Snijers déclassé ! La Mitsubishi Evo 7 a été contrôlée par les commissaires techniques en parc fermé et ont démonté une partie du moteur. Le constat fut de trouver un turbo non conforme et d’exclure l’octuple vainqueur de l’édition hutoise des tablettes 2005 ! Loin de mettre l’un ou l’autre en tort, mais n’oublions pas qu’il s’agit d ‘une voiture louée et que bien souvent, le pilote ne s’amuse pas à démonter toute l’auto pour en vérifier la conformité. Avait-il, lui, besoin de cela ? RACB Rally Cup Ayant eu le courage de reprendre le flambeau du Challenge Citroën C2 puisque les pontes de la maison mère en avait décidé ainsi, au grand dam de Luc Lion, le RACB créait la RACB Rally Cup. De cette confrontation, c’est David Croes qui finissait par en émerger après bien des péripéties. Cherain et Boelens, contraints à l’abandon dès la première journée suite à leur sorite de route, c’est tout d’abord Stéphane Lhonnay qui prit les devants. Il perdra tout dans une stupide crevaison, laissant alors Caren Burton au commande. Mais au bénéfice de l’obscurité, c’est finalement Bernard Servais qui rentrait en tête le samedi devant Burton et Croes. Notre trio se tenant dans un mouchoir de poche, 10 secondes, tout était possible. La lutte sera aussi intense que celle des Clio Super 1600 du podium puisque finalement Croes l’emporte de 3,4 secondes ! RACB Rally CUp… Version 2006 ! La nouvelle était et est encore dans l’air, mais la tendance se confirme de jour en jour. Il n’est pas impossible de voir la Cup qui réunit actuellement que les Citroën C2 Challenge s’étendre à d’autres marques. Ces voitures devraient être inscrites en groupe A6 et de voir dans ce cas, certains pilotes de C2 investir sur une évolution de leur voiture actuelle. On y verrait ainsi des Clio, des C2 bien entendu ou des Suzuki Swift élargir ce plateau. Affaire à suivre ! Etape 2 / Final 1 Princen – Chevalier (Renault Clio Super 1600) 2 Cols – Godde (Renault Clio Super 1600) + 10.8 3 Van Woensel – Snaet (Mitsubishi Lancer Evo 9) + 1:52.05 (1e gr. N) 4 Gaban – Delmelle (Mitsubishi Lancer Evo 7) + 3:37.6 5 Verreydt – Delmelle (Renault Clio Super 1600) + 5:.08.8 © Patrick Hayot source : Rallye du Condroz