Jean-Francois Christiaens

20 AOÛ 2024

Essai : Renault Symbioz, melting‑pot

Glissé entre le Captur et l’Austral dans la gamme Renault, ce nouveau SUV Symbioz entend aussi prendre la relève des Scenic et Megane thermiques abandonnés. Une synthèse réussie ?

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Alternative hybride au Scenic électrique, ce Symbioz offre un rapport encombrement / habitabilité / coffre intéressant. Et se montre plaisant et sobre en conduite urbaine."

La mode est plus que jamais au SUV chez Renault ! Après le lancement des Captur, Arkana, Austral, Scenic, Espace et Rafale, voici maintenant le Symbioz. Un petit dernier destiné à renforcer la marque au losange sur le segment C représentant à lui seul près de 40 % des ventes en Europe. On peut voir ce Symbioz comme l’héritier du précédent Scenic thermique dont la descendance directe est devenue exclusivement électrique. Mais aussi comme la solution imaginée par la marque française pour prendre la relève des anciennes Megane et Megane breaks elles aussi dorénavant remplacées par un unique modèle exclusivement électrique.

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Design

Long de 4,41 m, le Symbioz s’intercale entre les Captur (4,24 m) et Austral (4,51 m) et se pose en alternative plus conventionnelle au SUV Coupé Arkana (4,57 m). Il est aussi proche du nouveau Scenic électrique avec lequel il partage non seulement le nouveau langage stylistique de Renault né du crayon de Gilles Vidal (ex-Peugeot) mais aussi un encombrement quasiment similaire (4,47 m).

Le design de ce nouveau Symbioz se caractérise par l’usage d’arrêtes marquées, d’une calandre à l’identité forte soulignée par la présence de multiples petits losanges et d’un bandeau noir. On pointera aussi la présence de jantes (18 ou 19 pouces) au dessin plutôt original. Le Symbioz s’offre également une teinte inédite avec le nouveau Bleu Mercure illustré ici. La peinture Rouge Flamme est proposée, quant à elle, sans supplément de prix. Au total 7 peintures différentes sont disponibles sur le Symbioz 2024.

Côté technique, on relèvera également la présence du toit dit « Solarbay » de Renault. Ce grand toit panoramique peut être occulté par segments via l’usage d’un système de cristaux à commande électrique. Une simple pression suffit pour opacifier la vitre. Quatre positions sont proposées : tout opaque, tout transparent ou opaque à l’avant / transparent à l’arrière et vice versa.

Expérience

Comme les modèles lancés par Renault depuis la Megane Electric, le Symbioz dispose du système multimédia Open R-Link avec Google intégré. Dans ce cas-ci, l’ensemble s’articule sur deux écrans : une tablette tactile centrale, en format portrait, de 10,4 pouces et un cockpit virtuel en couleur de 10,3 pouces.

Avec son univers Google intégré de série, ce système permet de disposer non seulement de Google Maps mais également de l’assistant vocal Google Assistant. Il peut commander certaines fonctions du véhicule (comme opacifier le toit par exemple) via une instruction vocale. Ce système Google permet aussi de jouir directement de diverses applications, voire d’en télécharger de supplémentaires parmi une cinquantaine d’applications proposées pour le moment, comme Waze ou Amazon Music, etc. via le catalogue Google Play. Bien sûr, ce système reste compatible avec Android Auto et Apple CarPlay si on le souhaite, et ce tant en liaison câblée que sans fil. A l’usage, cet Open R-Link convainc rapidement par son ergonomie intuitive, ses menus clairs et sa fluidité. On pourra aussi toujours jouir des dernières mises à jour grâce à la fonction « FOTA », soit « firmware over the air » permettant au système d’exploitation de recevoir des mises à jour automatiquement à distance.

Autre bon point : la carte Google peut aussi être reproduite dans le cockpit digital. Pratique si le passager veut utiliser la tablette centrale sans gêner le conducteur.

Banquette coulissante

Sans atteindre l’excellence du Scenic électrique qui profite de sa plateforme spécifique pour jouir d’un empattement sensiblement supérieur, le Symbioz présente une espace habitable suffisant à l’arrière. Pour magnifier sa modularité, le Symbioz s’équipe en outre, en série, d’une banquette coulissante (équipement dont ne peut bénéficier le Scenic électrique). La banquette du Symbioz coulisse, d’un seul bloc, sur 16 cm. En fonction de ses besoins, on peut donc faire varier le volume de coffre facilement entre 492 et 624 l tout en conservant une configuration à 5 places. Pour les jours de déménagement, les dossiers arrière se replient selon la division 1/3-2/3 et permettent de charger jusqu’à 1.582 l. Et/ou d’embarquer des objets longs allant jusqu’à 1,68 m. La présence d’un double fond permet de lisser le seuil de chargement et d’obtenir une surface de chargement plane avec les dossiers repliés. À nouveau, c’est une attention « pratique » dont ne peut pas non plus bénéficier le Scenic électrique qui conserve toujours une importante marche dans son coffre avec ses dossiers arrière repliés.

Pour être complet, notons enfin que le Symbioz peut bénéficier d’un hayon à ouverture électrique (avec fonction « bras chargés » grâce au capteur de mouvement situé sous le bouclier arrière).

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Conduite

Renault lance son Symbioz exclusivement avec sa mécanique hybride E-Tech full hybrid 145. Mais deux motorisations essence à l’hybridation légère arriveront dans le courant 2025. Déjà connue de Clio, Captur, Arkana ou même du cousin Nissan Juke, cette mécanique hybride jongle entre un moteur 1.6 l essence atmosphérique (69 kW / 94 ch)et deux moteurs électriques (un « gros » de 36 kW et un petit de 18 kW) au travers d’une originale boîte de vitesses sans embrayage. Cette dernière compte 4 rapports pour le moteur thermique et 2 rapports pour le moteur électrique principal. Au total, la boîte jongle entre 14 configurations différentes pour privilégier autant que possible la conduite électrique bien aidée par la présence d’une batterie de 1,2 kWh. Soit une capacité de stockage plutôt généreuse pour un véhicule hybride non rechargeable.

Et de fait, en conduite coulée dans un environnement urbain/péri-urbain, le système fonctionne parfaitement et permet d’évoluer très régulièrement/longtemps en mode électrique. On profite alors d’une douceur de fonctionnement très agréable et d’une consommation de carburant réduite. Nous avons relevé une moyenne de seulement 4l/100 km au tableau de bord dans ces conditions. Sous un niveau encore sous l’homologation WLTP de 4,5 l/100 km (105 g de CO2 /km). En conduite plus active/plus soutenue, le système se montre en revanche moins transparent. Le moteur thermique s’emballe à l’occasion. Et la transmission jongle parfois un peu maladroitement entre ses différents rapports. Mais ces petits désagréments deviennent plus rares que lors du lancement de cette mécanique hybride chez Renault. Dans ces conditions, et en empruntant l’autoroute, nous avons relevé une consommation moyenne au tableau de bord tournant davantage autour de la barre des 6l/100 km. Le tout en bénéficiant de performances « correctes » en cas de besoin (0 à 100 km/h en 10,6 s et vitesse maxi de 170 km/h), mais sans plus.

Confort et équilibre

En route, en plus d’une bonne insonorisation générale, le Symbioz se démarque en revanche par son confort d’amortissement soigné. De quoi couvrir de longs trajets sereinement. Mais l’autre bonne nouvelle, c’est que ce confort d’amortissement efficace ne se fait pas au détriment du comportement dynamique. Le Symbioz se veut, au contraire, plutôt agile et plaisant à conduire sur des petites routes sinueuses.

En outre, Renault l’équipe de nombreuses aides à la conduite efficaces (jusqu’à 29 aides différentes sur sa version haut de gamme Iconic). Sans oublier d’ajouter son « Safety Switch » très pratique. Autrement dit, un interrupteur physique positionné juste à gauche du volant qui permet de rappeler en une fois ses réglages préférés pour les aides à la conduite sans devoir jongler dans un menu via la tablette tactile. Une fonction surtout pratique pour éteindre les alertes imposées dorénavant par l’Europe (dont celle de « dépassement de la vitesse autorisée ») à chaque démarrage sur les nouveaux véhicules.

Prix

Prix Renault Symbioz 2024

Dans l’attente de ses motorisations micro-hybrides plus abordables et de sa finition d’accès Evolution prévues pour 2025, le Symbioz démarre sa carrière exclusivement en E-Tech full hybrid 145 et en trois niveaux d’exécutions. Moyennant 32.000 €, la version Techno propose déjà un niveau d’équipement appréciable mais se passe des « gadgets » comme le toit Solarbay ou le hayon motorisé. Le second niveau, Esprit Alpine, se démarque par son style plus sportif et démarre à partir de 33.750 €. La ligne Iconic coiffe la gamme en offrant une dotation complète pour un prix de départ fixé à 36.000 €. On reste donc sensiblement sous les tarifs du grand frère Austral, dont la grille tarifaire oscille entre 36.800 € et 44.800 € en version hybride de 200 ch. Sans parler du Scenic Electric qui ne s’échange qu’entre 39.950 € et 51.450 €. Mais à titre de comparaison, notons qu’une Toyota Corolla Cross hybride au gabarit équivalent (4,46 m) oscille aussi déjà entre 37.880 € et 45.800 €.

Produit dans l’usine espagnole de Valladolid de Renault, le Renault Symbioz sera livré aux premiers clients à partir du mois de septembre 2024.

Verdict

Le Renault Symbioz vient intelligemment occuper l’espace vacant entre le Captur, plus urbain, et l’Austral, plus encombrant/cher. Une « voiture à vivre » bien dans l’esprit Renault, offrant un rapport encombrement/habitabilité/coffre intéressant. Tout en soignant sa consommation et son agrément de conduite dans les environnements urbains/péri-urbains.

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