La conduite autonome suscite encore de nombreuses réticences. Beaucoup hésitent à confier les commandes de leur véhicule à un ordinateur, un sentiment largement guidé par l'émotion et l'intuition. Il est cependant temps d'adopter une vision plus rationnelle.

Les machines apprennent et progressent à chaque erreur commise, contrairement aux êtres humains

La supériorité future des véhicules pilotés par une intelligence artificielle s'explique tout simplement : une machine ne répétera pas deux fois la même erreur. C'est une certitude. En revanche, certains individus ne semblent jamais tirer les leçons de leurs erreurs.


Imaginez que vous ayez frôlé l'accident parce que vous avez envoyé un SMS au volant. Il est fort probable que, sur le moment, vous juriez de ne plus jamais recommencer. Mais soyons réalistes : dans une ou deux semaines, vous recommencerez à envoyer des SMS alors que vous conduisez... Il suffit d'un « cas urgent » pour vous faire rechuter. Si tout se passe bien, vous baisserez la garde. Bientôt, vous reviendrez à la « normale ». La courbe d'apprentissage humaine est donc plutôt plate. Dans le cas d'une machine, la qualité de la conduite s'améliore constamment au fil du temps. À un certain moment, la courbe d'apprentissage de la machine surpassera celle de l'homme. Peut-être est-ce déjà le cas, car...


Les véhicules autonomes affichent déjà des statistiques impressionnantes

Le « Californian Department of Motor Vehicles » (le département californien des véhicules à moteur) demande à toutes les entreprises qui ont reçu une licence pour la conduite autonome dans l'État, de soumettre des données opérationnelles. Ces données sont évaluées et rendues publiques chaque année, mettant en lumière les avancées technologiques en matière de conduite autonome. Les statistiques relatives aux « miles per disengagement » sont particulièrement pertinentes. Un « désengagement » se produit lorsqu'un véhicule autonome rend le contrôle à un conducteur humain ou que ce dernier reprend activement le contrôle, jugeant que le véhicule n'agit pas correctement. Selon les statistiques de 2022, l'entreprise Cruise a pu faire rouler ses véhicules autonomes sur une distance de 154.000 km sans aucun désengagement. C'est comme si les véhicules autonomes de Cruise avaient fait l'aller-retour entre Copenhague et Bologne une centaine de fois sans aucune intervention humaine, et donc évidemment, sans accident ou accrochage. Et cela, en plein trafic urbain, dans le centre de San Francisco.

Le dilemme décisionnel

Lorsqu'il s'agit de véhicules autonomes, on débat souvent de situations de dilemme, par exemple lorsque le conducteur doit choisir entre heurter la personne A ou la personne B. Il y a de longs débats sur comment l'ordinateur décidera, si c'est éthiquement acceptable et qui programmera ce code. Pourtant, chaque jour, nous confions ce choix crucial à n'importe quel conducteur, sans connaître son identité, ses valeurs, ses compétences de conduite, ses préoccupations actuelles ou son état psychologique. C'est en réalité, parfaitement irrationnel ! Un ordinateur ne sera pas influencé par le stress émotionnel ou des valeurs éthiques aléatoires. Il n'envoie pas de SMS au volant et sera probablement capable d'éviter les situations où heurter une personne est inévitable.

La supériorité de la conduite rationnelle

En fin de compte, gardons une approche intuitive. Avez-vous déjà essayé une voiture autonome ? C'est vivement recommandé, car vous comprenez alors ce qu’est une « conduite rationnelle ».

La majorité du stress que nous ressentons en tant que passager provient de comportements irrationnels du conducteur. Les changements brusques de voie sans raison apparente, l'accélération vers un feu rouge pour finalement freiner violemment, ou la conduite à 50 km/h sur la voie centrale d'une autoroute, provoquent stress et inefficacité. Beaucoup d'embouteillages sont causés ou aggravés par ces changements de voie intempestifs, résultant de la « tragédie des biens communs ».

Ces comportements ne sont pas observés lorsqu'un ordinateur est aux commandes. Il résiste à ces instincts trompeurs et est programmé pour adopter une conduite bénéfique pour tous, y compris pour son propre véhicule. C'est une réalité palpable. À bord d'un véhicule autonome, vous ressentirez une fluidité due à l'absence de surprise. C'est comme de la magie. Et la magie finit toujours par l'emporter.

Source 1: https://www.dmv.ca.gov/portal/vehicle-industry-services/autonomous-vehicles/disengagement-reports/
Source 2:  105 minutes of Cruise fully autonomous driving in San Francisco

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