Style
Toit en place, difficile de distinguer le cabrio du coupé. La ligne reste dans la pure tradition de produits BMW. Beaucoup plus sobre et classique qu’une série 6 par exemple, cette série 3 n’en garde pas moins une belle agressivité, notamment grâce à ce museau menaçant. Preuve qu’il ne faut pas forcément verser dans l’excès pour réussir un beau dessin.
Moteur
Le morceau de choix ! Comme à l’habitude, il vaut mieux ne pas se fier à l’appellation du modèle pour essayer d’en deviner la cylindrée : cette 335i cache en fait un 3 litres sous son capot. Mais pas n’importe quel 3 litres : gentiment suralimenté par deux turbos, il fournit des caractéristiques de puissance et de couple d’un bon V8 de 4 litres. Tout en pesant 70 kilos de moins, dixit BMW… D’où l’intérêt de cette double suralimentation… Au banc, cela nous donne 306 chevaux à 5.800 tr/min et un couple assez fourni de 400 Nm, rien que ça, dès… 1.300 tr/min ! Non, ceci n’est pas une erreur de frappe, vous avez bien lu, ce moteur arrache fort quasiment dès le ralenti !
Sur la route, le résultat est épatant ! Une petite pression sur la pédale de droite, et le couple imposant fait décoller ce lourd (1.825 kg à vide) cabriolet ! Le conducteur a plutôt l’impression d’avoir un gros moteur atmosphérique sous le capot. Reprenant dès le ralenti, cette mécanique d’anthologie monte avec verve d’abord, avec rage ensuite, à l’assaut de la zone rouge, située à 7.000 tr/min. Le tout s’accompagne d’une clameur grave et profonde sous les 4.000 tr/min, les six cylindres lâchant des vocalises plus métalliques et rageuses par la suite. Un vrai bonheur, même pas étouffé par la double suralimentation. En tendant bien l’oreille, on peut toutefois percevoir le sifflement de la soupape de décharge.
Les performances annoncées sont de la meilleure trempe : 5,8 secondes pour le 0 à 100 km/h et 25,2 secondes pour le 1.000 mètres départ arrêté. Des temps excellents, même si la version coupé, plus légère de 200 kilos, fait encore mieux. Il ne nous reste plus qu’à attendre la probable sortie de la 135ti, pour trouver un écrin léger apte à laisser le gros potentiel de cette mécanique d’enfer s’exprimer pleinement !
En plus d’être performant et musical, ce moteur est sobre ! Malgré sa cylindrée imposante et ses deux turbos, notre consommation moyenne s’est établie à un très raisonnable 12,7 litres… Pour ce niveau de performances, le chiffre est ridicule ! D’après BMW, l’injection directe dont bénéficie cette unité y est pour beaucoup.
Pour la transmission, une boîte 6 manuelle bien étagée est livrée de série, mais le client peut opter (contre monnaie sonnante et trébuchante, 2.200 €) pour une unité automatique à 6 rapports, elle aussi. Notre exemplaire était doté de la boîte mécanique, et celle-ci s’est révélée agréable à manier, avec des verrouillages francs et… fermes ! Le tout donne un beau ressenti mécanique dans la main et satisfera les amateurs du genre. Nul doute que la boîte auto sera elle aussi, un excellent choix, celle-ci étant réputée pour sa douceur, sa vivacité et sa rapidité d’exécution.
Tenue de route
Parce qu’un toit est un élément participant grandement à la rigidité, un cabriolet se trouve toujours désavantagé à ce niveau par rapport au coupé dont il dérive. D’où les nombreux renforts dans le châssis et la hausse de poids consécutive. Et ce cabriolet ne fait pas exception à la règle : il suffit de l’emmener, décapoté, sur une route bosselée pour s’apercevoir immédiatement qu’il souffre d’un certain manque de rigidité. Les suspensions ont été repensées dans ce sens. Elles sont maintenant devenues plus souples, privilégiant le confort plutôt que le sport pur et dur.
Une carrosserie qui travaille et un amortissement souple n’incitent naturellement pas à une conduite très sportive, ce que le moteur et sa sonorité envoûtante poussent pourtant à faire. Une fois capoté, la rigidité est nettement meilleure, mais la conduite sportive est toujours à proscrire, faute d’un amortissement adapté. Ce cabriolet est donc plus fait pour les belles routes, où il avale les grandes courbes avec une belle stabilité.
La direction, conforme à une habitude chez la marque, est relativement ferme, sans être vraiment pesante. Notre modèle était doté de la direction active optionnelle, une option dont l’intérêt est à discuter, surtout vu le prix auquel elle s’échange : 1.119,83 € !
Les freins sont puissants et progressifs. La pédale donne un excellent ressenti et permet de doser les décélérations avec précision. Quant à l’endurance, si elle a souvent été critiquée, elle ne pose pas de problème en usage normal.
Confort
A assouplir la suspension, on gagne en confort ce que l’on perd en sportivité. Un moindre mal, si l’on considère la philosophie bien plus grand tourisme de ce cabriolet, face au coupé. Cette BMW amortit donc en souplesse les inégalités de revêtement. Toit en place, l’insonorisation est remarquable, identique à celle d’une berline ou d’un coupé.
La position de conduite est excellente, mais le corps des occupants aurait gagné à être mieux soutenu. Pourtant, notre exemplaire était doté des sièges sport… L’habitabilité est généreuse à l’avant, un peu moins à l’arrière. L’accès à ces dernières requiert quelques talents d’acrobate, surtout si le toit est en place !
L’ergonomie est typée BMW : c’est à dire, excellente car tout tombe sous la main, mais énervante également : la faute à ce i-Drive qui demande d’être diplômé en la matière avant de pouvoir en saisir les subtilités… Pas très intuitif, même si l’on finit par s’y faire… Encore heureux !
La finition est elle aussi, exempte de tout reproche. Les matériaux sont de qualité et l’assemblage, rigoureux.
Enfin, un petit mot sur le coffre : il se montre typique de ces cabriolets à toit en dur. D’un volume appréciable en version coupé, il devient vite ridicule, une fois le toit replié. Ici, plus qu’un volume étriqué, c’est encore l’accès qui est réellement problématique.
Tarifs et options
54.550 €, c’est le tarif auquel est proposé cette 335i cabriolet. Un prix de base, auquel viennent s’additionner les innombrables options proposées à des tarifs élitistes. Aussi surprenant que cela puisse paraître, BMW fait facturer en supplément le soutien lombaire pour les sièges, à 252,07 €… Parmi les autres options, on notera le système Hi-Fi Professional à 991,74 €, le système de navigation Professional à 2.231,4 €, le régulateur de vitesse actif à 991,74 € et le Park Distance Control à 252,07 €… Au moins, la sellerie cuir est-elle livrée de série, de même que la climatisation automatique bi-zone.
La concurrence, tout aussi germanique, est encore plus chère : pour bénéficier de la même puissance, il faut, chez Mercedes, opter pour la CLK avec le V8 de 5 litres. Pas très sobre, ni très avantageux fiscalement, cette version s’échange contre 70.422 €. Chez Audi, il y a bien la S4 cabriolet, mais elle propose, tout comme la Mercedes, deux cylindres supplémentaires et une transmission intégrale. Le tout est à vous pour 64.140 €.
Conclusion
BMW prouve une fois de plus ses véritables talents de motoriste à travers ce moteur : une pure réussite ! Puissant, performant, musical et sobre, cette mécanique réussit la quadrature du cercle ! Loger une telle unité sous le long capot de ce cabriolet renforce encore l’agrément de conduite : rien de tel pour profiter encore mieux des deux sorties d’échappement en stéréo ! Mais ce cabriolet n’est pas une sportive dans l’âme : le confort de marche a prévalu sur la sportivité pure et dure. Un moindre mal en ces temps d’autophobie, où l’agrément prend le pas sur le chrono…
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