François Piette

14 AUG 2004

Sept places et plein d’idées

La nouvelle Corolla Verso a subi une refonte en profondeur. Le monospace dispose maintenant de 7 places et propose des innovations technologiques plutôt alléchantes pour son segment. Toyota a aussi appliqué la règle de la sécurité à tous les niveaux.

Le constructeur japonais n’attend pas pour améliorer sa gamme. La Corolla Verso en est un des nombreux exemples. Le modèle apparu en 2002 a été entièrement remis au goût du jour dans un bureau de design européen. On note la présence d’un capot bombé au centre et de flancs bien droits. L’intérieur a aussi fait l’objet d’un stylisme novateur. Il bénéficie de lignes tridimensionnelles géométriques conférant au cockpit une forme arquée résolue. Comme Toyota le fait maintenant, la console centrale reçoit des finitions métallisées et l’affichage et les commandes de l’air conditionné sont entourés d’un bleu transparent. Ce qui donne une apparence high-tech et de haute qualité. Gros efforts aussi de finition par une diminution des écarts et des jeux entre certains composants réduits de 90 % et 40 %. Pas de tiroir sous les sièges Vrai monovolume compact, la Corolla Verso a fait l’impasse sur le tiroir sous les sièges avant et les trappes dans le plancher. Les espaces de rangement ne sont d’ailleurs pas son point fort, par rapport à d’autres voitures du même segment. La polyvalence est néanmoins assurée par ses 32 combinaisons de sièges différentes. De plus, le transport de chargement est vraiment simplifié avec le système Toyota Easy Flat-7™. Chacun des 5 sièges arrière peuvent se rabattre individuellement par une seule opération. En effet, pas besoin de retirer les appuie-tête ni de retirer les sièges pour obtenir une surface plane de chargement de 1563 litres. On arrive non seulement à dégager un espace de chargement maximum, mais permet aussi au véhicule de passer en un tournemain du statut de 7 places à celui de véhicule de transport à surface de chargement plane. Un réel plus pour la polyvalence que nous avons pu tester pour transporter 3 personnes et du matériel de jardinage, dont une tondeuse à gazon. En configuration 7 places, un mécanisme spécifique facilite l’accès à la troisième rangée de sièges. Ainsi, après que le passager ait relevé la poignée correspondante, le dossier du siège s’incline naturellement vers l’avant, tandis que l’assise se déverrouille simultanément, ce qui permet au siège complet d’avancer et libère ainsi totalement le passage vers la troisième rangée. Certes, cette dernière rangée s’adresse surtout aux enfants, mais des adultes peuvent s’y loger presque sans peine à condition de pas craindre de toucher le plafond avec la tête. Évidemment, il ne reste plus que 63 litres (91 litres jusqu’au toit) de disponibles dans le coffre. En 5 places, le coffre accepte jusqu’à 667 litres, chargé jusqu’au toit. Il nous a été facile de trouver notre position de conduite grâce aux multiples réglages du siège. Et seul les physiques hors normes auront du mal à trouver une bonne position. Une fois au volant, on a aussi apprécié la très jolie instrumentation bleue rétroéclairée. Seul le plastique de la console centrale accueillant le levier de vitesses nous a paru moins raffiné. Des caméras d’aide et du chauffage Notre modèle d’essai avait le système de navigation très efficace de Toyota. Calculant rapidement et efficacement, il est commandé par un écran tactile rudement pratique. La navigation est fournie, en plus, avec une caméra de recul. Lors des manœuvres en marche arrière, une rétrocaméra renvoie les images de ce qu’il y a derrière soi avec des lignes de repère pour effectuer son créneau. Comme sur la Lexus RS300. Cela faisait partie du Linea Sol pack comme la caméra d’angle mort à l’avant. Une petite caméra à prisme sur la calandre permet d’apercevoir ce qu’un mur, une haie ou d’autres voitures nous cache. La nouvelle Corolla Verso est la première voiture en Europe à adopter cette aide à la vision en carrefour aveugle. Les images de la caméra sont renvoyées sur l’écran de la console. Ainsi, lorsque la voiture approche d’un carrefour ou d’un « T » dans lequel il est difficile d’apercevoir la circulation à gauche comme à droite, l’image apparaissant sur l’écran montre une vue d’environ 20 mètres dans les deux sens, sur un angle de 25°. Très utile pour éviter un accident, nous n’avons toutefois eu besoin de cette aide qu’une seule fois. Mais il est clair que si on possède une sortie de garage à même le trottoir, cela pourrait éviter de rencontrer des piétons ou des cyclistes en sortant la voiture… Ou un caddie lorsque l’on est coincé entre deux camionnettes sur le parking du supermarché. Pour notre part, c’était simplement pour quitter un parking souterrain. Autre innovation : un système de chauffage plus efficace pour l’hiver. Les systèmes actuels de climatisation montrent parfois leur limite en capacité de chauffe en hiver, surtout les Diesel. Pour résoudre ce problème, Toyota a mis au point le chauffage à gaz chaud. Il leur a suffit d’ajouter une soupape électromagnétique avec un orifice supplémentaire ainsi qu’un réservoir à gaz chaud sur le climatiseur classique. De quoi assurer une ambiance parfaite jusqu’à – 30 °C. Euro III seulement La motorisation Diesel de 1995 cm³ de la traction avant développe une puissance de 116 chevaux (85 kW). La voiture a un comportement de « bon père de famille ». L’accélération au feu rouge n’est pas ridicule même si la Corolla Verso atteint le 100 km/h départ arrêté après 12,6 secondes. Ce n’est pas vraiment sportif… Tout comme la vitesse de pointe : 180 km/h. Mais, en principe, il est rare de pouvoir rouler à plus de 130 km/h sur les routes européennes. On a aussi regretté l’absence de 6e vitesse. Cela se comprend un peu vu la puissance offerte, mais le couple du gazole (280 Nm à 2000 tr/min) pourrait permettre de filer en 6e sur autoroute et diminuer la consommation qui a atteint 8 litres de moyenne lors de notre test. Certes, les données constructeur parlent d’un cycle mixte à 6,2 L. Chiffre que nous n’avons pas réussi à reproduire, malgré notre souci de conduire le plus souvent possible de manière « habituelle ». Autre regret : ce Diesel ne respecte que la norme antipollution Euro III. Par contre, les moteurs essence de 1598 et 1794 cm³ sont déjà Euro IV. Une toute nouvelle plate-forme Entièrement redessinée, la nouvelle Corolla Verso est plus haute et plus large que sa devancière. Elle affiche cependant un Cx de 0,30 seulement, pas mal pour sa catégorie. Toyota insiste sur le rôle des formes épurées de la Corolla pour réduire les bruits aérodynamiques, notamment au niveau des essuie-glaces ainsi que sous la voiture. On atténuera un peu en disant que le moteur se fait légèrement remarquer et que les routes cabossées ne se passent pas en silence. Par ailleurs, la direction s’est vue recalibrée. Avec une bonne précision du volant, les passages en courbe sont généralement bien adoptés. Serein, le conducteur peut avaler les routes sinueuses sans mauvaise surprise. Même si une fois, lors de l’essai, la caisse a glissé latéralement. C’est vrai, on l’a un peu cherché. Le cap se tient bien aussi au freinage. Grand merci à l’électronique et aux 4 freins à disque (ventilés à l'avant). On a également subi un léger roulis, mais rien de dramatique. Donc, globalement le comportement est rassurant et bien adapté à une conduite sereine pour toutes les situations rencontrées par un bon père de famille. C’est le moins qu’on puisse attendre d’un monospace compact. Pour y parvenir, l’équipe de développement est partie d’une feuille blanche et a créé une nouvelle plate-forme. Au-delà de l’adoption des éléments de suspension avant de la nouvelle Toyota Avensis, les voies de la Corolla Verso ont été élargies de 25 mm à l’avant et 35 mm à l’arrière. Les mouvements de caisse de la nouvelle Corolla Verso sont contenus grâce à ses ressorts de suspension renforcés et à ses barres stabilisatrices plus épaisses. Les ingénieurs Toyota n’ont d’ailleurs pas hésité à équiper la voiture de ressorts de détente intégrés aux amortisseurs à l’avant. Par ailleurs, la suspension arrière adopte un système de correction du pincement. Réduction des coûts chez le garagiste Petit pensée sympathique pour sa clientèle, la Corolla Verso a été développée en s’efforçant de diminuer les coûts de réparation en cas de collision. Ainsi, des renforts de pare-chocs en aluminium présentant un nouveau profil et dotés de caissons absorbeurs de chocs ont été adoptés, pour un remplacement plus facile et moins onéreux. De même, les supports de phares ne sont plus solidaires des optiques elles-mêmes, ce qui permet de protéger ces dernières de dommages irréparables en cas de collision bénigne. Et quand on connaît la garantie de 5 ans offerte sur toutes les Toyota, on n’a pas de scrupules à avancer les 21.430 euros pour une Corolla Verso 2.0 D-4D (la version Linea Sol Pack très équipée de notre voiture d’essai coûte 27.200 euros TVAC). Un bon placement ! D’autant qu’il y a des airbags partout (9 au total), dont un pour protéger les genoux du conducteur. Sans oublier une cellule de survie MICS héritée de l’Avensis qui a obtenu 5 étoiles aux crash-tests EuroNCAP. C’est vous dire… © Olivier Duquesne
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