Nicolas Joannes

23 OCT 2024

Essai : Audi A5 berline, ne l’appelez plus A4

Héritière de l’Audi A4, la nouvelle Audi A5 change de nom, conformément à la nouvelle nomenclature Audi réservant les chiffres pairs aux modèles 100% électriques. L'Audi A5 propose ainsi un large éventail de motorisations thermiques.

"La nouvelle Audi A5 Berline évolue à tous niveaux : par son nom, mais également son style plus dynamique, ses technologies omniprésentes, son habitabilité améliorée et l’arrivée d’une motorisation hybride rechargeable. "

Que ce soit pour les SUV Q4, Q6 et Q8 ou encore pour les berlines et break A6, chez Audi, les chiffres pairs indiquent désormais des modèles disponibles uniquement avec une motorisation électrique. Les chiffres impairs désignant les modèles thermiques, la remplaçante de l'Audi A4 est ainsi rebaptisée A5 afin de se conformer à cette nouvelle logique. Si la rivale des BMW Série 3 et Mercedes Classe C change de nom, elle en profite aussi pour élargir sa gamme de motorisations. Diesel, essence, hybride plug-in et sportive S5, la nouvelle Audi A5 Berline répond-elle ainsi à toutes les attentes ?

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Design

Totale nouveauté

Audi ne se contente pas de changer le nom de son nouveau modèle car son style évolue également notablement. S’étirant désormais sur 4,82 mètres, la nouvelle A5 Berline se montre plus longue de 6,7 cm pour une hauteur qui n’évolue que d’un centimètre. L’Audi A5 adopte ainsi de nouvelles proportions évoquant un certain dynamisme souligné par de grandes arches de roue. La nouvelle A5 ne renie pas ses origines pour autant et reste fidèle à la fameuse calandre Singleframe typique d’Audi depuis des années. Dominant la face avant, elle s’étire en largeur et affiche une structure tridimensionnelle en nid d’abeilles tandis que l’on retrouve le logo de la marque aux quatre anneaux dans un design « flat ». À l’avant, l’Audi A5 se distingue aussi de la précédente génération par un capot plus plongeant et affleurant la face avant.

Héritage de l’Audi A5 Sportback

Si la partie avant de la nouvelle Audi A5 se distingue déjà aisément de l’A4 de précédente génération, c’est à l’arrière que les changements sont les plus flagrants. À la place de la malle classique, la nouvelle A5 Berline fait ainsi le choix d’un hayon. La ligne de toit est donc bien plus plongeante et se prolonge jusqu’à un becquet et une lunette arrière tendue assortie de montants D fortement inclinés. La nouvelle génération de l’A5 se rapproche ainsi de l’héritage de la précédente Audi A5 Sportback mélangé à celui de l’A4 berline proprement dit car une petite section horizontale de la malle subsiste néanmoins. Le remplacement des précédentes Audi A5 coupé et A5 Sportback n’a d’ailleurs pas été évoqué officiellement par Audi. Naturellement, ce nouveau hayon se montre bien plus pratique que la malle de la précédente A4 et il dévoile une large ouverture électrique sur un coffre d’un volume de 445 litres.

LED et OLED

Fidèle à l’un de ses chevaux de bataille, Audi fait encore progresser sa technologie d’éclairage sur l’Audi A5 avec des feux LED à l’avant et OLED de deuxième génération à l’arrière. Environ 60 segments par panneau OLED peuvent s’allumer indépendamment, ce qui permet à l’A5 d’offrir deux fonctionnalités. La première consiste en la personnalisation des signatures lumineuses avant et arrière de la voiture au moyen de huit styles différents sélectionnables sur l’écran central de la voiture. La seconde permet à la voiture de communiquer avec son environnement (car-to-X) en affichant, par exemple, des triangles rouges quand les feux de détresse sont déclenchés.

Expérience

Si l’extérieur de la nouvelle Audi A5 ne laisse aucun doute quant au saut de génération opéré tant les changements sont nombreux, que dire alors de l’intérieur ? L’A5 fait un bond en avant et présente un affichage panoramique identique à ceux du grand Q6 et de la nouvelle A6. Le conducteur se trouve ainsi face à une grande scène numérique, comme l’appelle Audi, composée de deux écrans incurvés : le virtual cockpit de 11,9 pouces (l’instrumentation digitale chère à Audi) et un écran central OLED d’une large diagonale de 14,5 pouces. Les commandes se font par un retour tactile plutôt ergonomique tandis que l’info-divertissement est basé sur une interface Android à laquelle Audi a rajouté sa surcouche. À l’usage, l’interface paraît claire et rapide et la navigation profite des cartes Google. Comme souvent, on regrette toutefois la disparition des boutons physiques permettant de régler la climatisation, il faut donc passer par l’écran tactile pour cela, mais celui-ci a au moins le mérite de présenter les réglages principaux en permanence quel que soit le menu affiché. Sur la portière conducteur, un panneau de contrôle regroupe tous les boutons de réglage au même endroit : lève-vitre et rétroviseurs mais également phares et mémorisation des sièges, avec des boutons heureusement physiques. Enfin, on notera un agréable éclairage d’ambiance enveloppant et personnalisable.

Quatre écrans au total

La liste des écrans n’est pas terminée car l’A5 propose également un affichage tête haute largement agrandi par rapport à la génération précédente : l’image est ainsi 85% plus grande qu’auparavant. Les informations affichées sont complètes et l’affichage se montre très clair. Et comme si cela ne suffisait pas, Audi propose aussi un écran supplémentaire de 10,9 pouces placé juste devant le passager avant. Il permet de contrôler la navigation et d’afficher certaines informations de conduites mais aussi de profiter des médias de différentes applications telles que YouTube. Dans ce cas, dès que la voiture est en mouvement, l’écran s’opacifie complètement afin de ne pas distraire le conducteur. Bien vu ! Au rayon des technologies, on appréciera encore le système audio premium Bang & Olufsen 3D avec un total de 20 haut-parleurs, dont quatre dans les appuie-têtes avant. Cela permet au conducteur de recevoir les instructions de navigation ou les appels téléphoniques très clairement sans perturbation. Pour le passager, cela permet d’envoyer le son de la vidéo regardée sur son propre écran. Voilà qui s’avère extrêmement pratique.

Superbe toit vitré opacifiant

Avec toutes ces technologies, l’ambiance à bord est résolument moderne. Cependant, on pourra regretter l’époque où Audi proposait des intérieurs d’une qualité de finition inégalée. Certes, les assemblages ne souffrent pas la critique et la plupart des matériaux semblent qualitatifs mais quelques plastiques durs ou de faux placages en bois déçoivent toutefois, à l’image de la finition « piano black » sensible aux griffures. On se consolera avec une habitabilité améliorée par rapport à la précédente génération. Les passagers avant sont très bien installés dans des sièges pouvant être recouverts de différentes qualités de cuir tandis que les passagers arrière profitent de l’empattement allongé de près de huit centimètres par rapport à l’Audi A4. L’espace aux genoux conviendra alors même aux grands gabarits, notamment grâce aux dossiers des sièges avant creusés. En hauteur, il n’y a que les passagers de plus d’1m85 qui seront en contact avec le ciel de toit. Comme d’habitude, le siège central plus étroit et plus ferme sera réservé aux jeunes enfants ou aux courts trajets, d’autant que le large tunnel de transmission ne laissera que très peu de place pour les pieds. Au rayon des points positifs, on épinglera la présence d’un superbe toit vitré panoramique optionnel. Couvrant presque entièrement l’habitacle, il présente un contrôle segmenté de la transparence, à la manière du SolarBay de Renault.

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Conduite

Essence, diesel ou plug-in hybrid

La nouvelle A5 repose sur la plate-forme PPC (Premium Platform Combustion) dédiée aux moteurs thermiques placés longitudinalement et pouvant être hybridés. La berline aux quatre anneaux en profite donc pour en proposer pour tous les goûts en matière de motorisations. Si un bloc 100% électrique restera l’apanage d’une potentielle future A4, la nouvelle A5 tente de couvrir une palette de motorisations thermiques la plus large possible.

À partir de 150 chevaux

La gamme débute ainsi avec un nouveau moteur quatre cylindres essence 2,0l développant 150 chevaux et ce même moteur est également disponible avec une puissance de 204 chevaux. Bien que dépourvu d’une quelconque hybridation, ce bloc TFSI équipé d’un turbocompresseur à géométrie variable fonctionne selon un processus de combustion modifié, théoriquement plus économe en carburant à charge partielle. Comme toutes les autres motorisations, ce moteur ne sera pas disponible avec une transmission manuelle mais uniquement avec une boîte de vitesses à double embrayage. La version la plus puissante laisse toutefois le choix entre traction et transmission intégrale quattro. En route, ce moteur propose un fonctionnement plutôt linéaire et ne démontre donc pas vraiment de réel caractère enthousiasmant. Néanmoins, la version de 204 chevaux essayée brièvement s’avère plutôt volontaire et emmène sans peine la berline.

Diesel abouti

Même si les heures de gloire du carburant lourd sont passées, Audi ne délaisse pas les amateurs de diesel pour autant avec cette nouvelle génération puisqu’un 2,0l TDI reste proposé dans la gamme. Développant 204 chevaux, il se distingue par l’adoption d’une hybridation mild-hybrid 48V promettant des performances de récupération élevées et une réduction des émissions de CO2. Même si ce moteur diesel ne peut pas cacher ses origines au démarrage, il n’est pas trop envahissant. Mieux encore, l’hybridation 48V très poussée permet de nombreuses phases de roulage en électrique pendant lesquelles il devient inaudible. Que ce soit au démarrage, pendant les manœuvres ou à vitesse stabilisée. En outre, grâce à ses 400 Nm de couple, les relances sont très rapides et le moteur sied donc parfaitement à cette grande A5.

S5 de 367 chevaux

Tout en haut de la gamme, la S5, contrairement à la S4 diesel précédente, carbure maintenant à l’essence et compte sur un V6 TFSI de 3,0l développant 367 chevaux. Profitant elle aussi de l’hybridation 48V, elle parvient à contenir ses émissions et se paye même le luxe de faire mieux que la précédente S4 TDI avec une consommation officielle de 7,4l/100 km. Cette S5 s’avère plutôt discrète quand elle est menée sur un rythme raisonnable et il faudra la chahuter quelque peu pour que le V6 se fasse entendre. Capable d’abattre le 0 à 100 km/h en seulement 4,5 secondes, la nouvelle Audi S5 ne paraît pourtant pas explosive à la conduite. Ici encore, l’arrivée de la puissance se fait progressivement et à ceux qui souhaiteraient encore davantage de sensations, Audi répondra plus tard avec la future RS5.

Direction progressive

De manière générale, la nouvelle Audi A5 offre une belle maniabilité, notamment grâce à une direction progressive très précise. On sait toujours où se trouvent les roues avant et la voiture ne cède que très tard au sous ou sur-virage. Le comportement ne souffre ainsi pas la critique tandis que les suspensions montrent leur fermeté en mode Sport mais s’avèrent plus conciliantes le reste du temps. Il n’y a finalement que la boîte automatique à laquelle on peut reprocher parfois un manque de célérité : au kick-down, un temps mort se fait sentir avant que la cavalerie ne déboule. Une sensation toutefois habituelle avec les boîtes modernes qui soignent davantage leurs consommations et émissions de CO2. Passer la boîte en mode S permet néanmoins de la rendre beaucoup plus rapide. Un peu contre-nature sur les moteurs 2,0 litres, et plutôt adapté à la version de pointe S5.

Plug-in hybrid pour les pros

À l’avenir, si aucune motorisation full hybrid n’est attendue, Audi a déjà annoncé l’arrivée d’une motorisation hybride rechargeable sous le capot de l’A5. Deux niveaux de puissance sont attendus (300 et 367 chevaux) et l’autonomie en tout électrique devrait dépasser les 100 kilomètres selon les premières estimations d’Audi. En attendant l’homologation, voici donc les BMW Série 3 et Mercedes Classe C plug-in hybrid prévenues !

Prix

La nouvelle Audi A5 voit ses tarifs débuter à partir de 40.950 € en finition d’accès Attraction. Voilà qui la place très correctement par rapport à ses éternelles rivales premium allemandes car les tarifs de la Mercedes Classe C d’entrée de gamme démarrent près de 7.000€ plus haut. Du côté du constructeur à l’hélice, l’écart est certes moins important mais toujours en faveur d’Audi avec une BMW Série 3 équivalente vendue environ 1.700€ plus chère que l’A5. Et n’allez pas croire qu’Audi propose une version dépourvue de tout équipement en finition Attraction puisque celle-ci embarque déjà le double écran OLED de 11,9 et 14,5 pouces. Pour profiter de la version la plus puissante du moteur 2,0l de 204 chevaux, il faudra compter 7.200€ supplémentaires tandis que la version diesel demande, quant à elle, 8.650€ de plus. Outre les trois niveaux habituels de finition Attraction, Advanced et S Line, Audi propose actuellement une Edition One pour 49.950 € qui se distingue par son équipement fourni et différents détails esthétiques spécifiques. Enfin, tout en haut de la gamme actuelle, l’Audi S5 trône avec un prix qui débute à 79.850 €.

Verdict

Cette nouvelle génération change du tout au tout. Par son nom bien entendu mais aussi par un style personnel qui la distinguera plus facilement de la génération précédente. Plus dynamique visuellement, l’A5 est aussi plus engageante à conduire bien que certains moteurs soient plutôt linéaires et que la boîte manque parfois de célérité. Ultra-moderne à l’intérieur, la nouvelle Audi A5 présente également une habitabilité en progrès et une praticité améliorée avec son nouveau hayon. Et tandis que ses prix sont bien placés par rapport aux concurrents BMW et Mercedes, on n’attend plus maintenant que l’arrivée prochaine des motorisations plug-in hybrid afin de voir si le succès sera au rendez-vous.

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