Cette Série 1 de 3e génération, nom de code F40, apporte son lot de nouveautés, et non des moindres. Après le passage à une architecture de traction, le constructeur allemand a également annoncé le retour du légendaire badge « ti ». Ce blason né dans les années 60 évoquait la sportivité avant même que la division M n’existe ! « Turismo Internazionale », voilà la signification de ces deux lettres, auxquelles il n’en manque qu’une pour découvrir son adversaire du jour. Car quoi de mieux pour évaluer cette petite sportive germanique que de la confronter à une autre Allemande : la Golf GTI !
Finition, équipement : avantage 128ti
Nos deux sportives sont premium, aucun doute là-dessus. Les matériaux utilisés et les finitions sont irréprochables. Il est également impossible de les départager sur leur liste d’options à rallonge. On notera, à l’intérieur de la 128, les coutures au couleur rouge, l’emblème « ti » brodé sur l’accoudoir central et la sellerie spécifique.
Mais, il manque un petit « je ne sais quoi » pour se sentir à bord d’une voiture plus spéciale qu’une 116i pack M… Dans la Golf, c’est tout l’inverse. Non seulement la sellerie est spécifique, mais les sièges également ! Plus enveloppants, ils maintiennent parfaitement le conducteur qui fait alors face à un volant badgé GTI et un graphisme des compteurs inédit. Ce n’est décidément pas une « simple » Golf.
En revanche, il faudra s’adapter à son système d’infodivertissement. Tactile uniquement, absolument toutes les fonctions y sont intégrées et il est parfois capricieux, souffrant de petits bugs. Dans la BMW, le client est roi. Grâce au toucher ou à la molette centrale, il navigue dans des menus « simples et efficaces ». On retrouve aussi de vrais boutons pour la climatisation, mais également les 8 touches raccourcis très pratiques au quotidien. Léger avantage à l’usage pour la Turismo Internazionale donc.
Confort : avantage Golf
Par rapport à une Série 1 normale, les suspensions de la 128ti ont été raffermies. Cela renvoie un sentiment de sportivité accru, mais dessert fortement le confort. Les bruits de roulement et de vents sont également bien audibles, et ce principalement au niveau des portières. Face à cette 128ti typée hyper sportive, la GTI passerait presque pour un tapis volant (notamment grâce à son amortissement piloté) ! Tout y est plus souple et l’habitacle est mieux isolé. Elle a beau porter ce badge légendaire, elle reste avant tout une Golf capable d’avaler les kilomètres sans broncher.
Moteur : avantage 128ti
Notre combattante blanche venue tout droit de Munich dispose d’un 4 cylindres turbo développant 265 ch et 400 Nm de couple. Toute cette puissance est envoyée aux roues avant uniquement via une boite automatique à 8 rapports. L’exercice du 0 à 100 km/ ne lui demande que 6,1 s et sa vitesse de pointe est limitée à 250 km/h. C’est également un 4 cylindres turbo qui se trouve sous le capot de son adversaire en provenance de Wolfsburg. Moins puissant, il ne dispose que de 245 ch et 370 Nm de couple. La GTI peut en revanche se targuer d’avoir une boite DSG à double embrayage ultra efficace ! Malheureusement pour elle, cela ne suffit pas à réduire l’écart de performance. Il lui faut 6,4 s pour atteindre 100 km/h et sa vitesse de pointe est identique. Non content d’être plus puissant, le moteur de la BMW est également plus vif, plus pétillant.
Comportement routier : avantage Golf
Ce n’est pas tout de disposer d’un bon moteur, encore faut-il savoir en profiter ! Dans ce domaine, la Golf prend largement l’avantage ! Grâce à la magnifique boite DSG à 7 rapports, au différentiel à glissement limité et à de bons pneus, aucun des 245 ch ne se perd entre la sortie des cylindres et l’arrivée sur l’asphalte. À l’approche d’un virage, les freins sont mordants et la pédale inspire la confiance. La voiture se place alors parfaitement dans la courbe. Dès la réaccélération le différentiel la tire vers la corde pour une sortie impeccable et ultra efficace ! Tout simplement bluffant. Dans la 128ti en revanche, c’est un peu la désillusion en conduite soutenue. Une fois l’accélérateur écrasé, elle peine à trouver de l’adhérence. Le différentiel présent dans la Série 1 aurait peut-être mérité de meilleurs réglages, mais ce sont surtout ses pneus qui la handicapent. Moins sportifs (soit de la gamme Turanza de Bridgestone contre des Potenza pour la Golf), ils manquent visiblement d’accroche. Quant aux virages, ils ne s’abordent pas non plus avec une grande confiance. La pédale de frein molle oblige une pression importante qui sert d’un coup les plaquettes sur les disques et projette le conducteur dans le pare-brise. Ils sont trop difficiles à réguler. En courbe, les pneus font encore défaut, ne permettant pas de passer la puissance au sol ni même profiter du différentiel. La voiture a tendance à sous-virer légèrement dans un crissement strident du caoutchouc à l’agonie en provenance de la roue intérieure.
Budget : avantage Golf
De base, la 128ti s’échange contre la somme de 45.100 €. Notre véhicule d’essai bénéficiait de sa petite liste d’options dont le tarif s’élève à plus de 6.000 €. La facture finale atteint 51.660 € ! Il faut le reconnaître, ça fait tout de même un peu cher pour une Série 1. À Wolfsburg, le tarif de la GTI en boite DSG débute à 39.840 €. Comme pour la BMW, on ne s’en tire bien sûr pas sans quelques options. Mais elles font grimper ce chiffre ici à 45.864,76 €. Ils sont précis chez VW ! Mais toujours est-il que la Golf est pratiquement 6.000 € moins chère que la Bavaroise. Sur ce point, c’est une victoire logique de la GTI.
Conclusion : avantage Golf
Bien que la BMW 128ti soit peut-être la plus convaincante des Série 1, elle ne parvient pas à détrôner la Golf GTI. Certes, chaussée plus sportivement, la Bavaroise aurait certainement pu inquiéter davantage la VW. Mais la Golf GTI reste quoiqu’il en soit plus utilisable. Confortable au quotidien, efficace une fois le couteau entre les dents et également moins salée lors du passage en caisse, la GTI met tout le monde d’accord et garde sa couronne.