8 secondes d’écart entre les deux leaders alors que le drapeau à damier s’abaissera dans 42 minutes : difficile d’imaginer un scénario plus excitant que celui qui a présidé aux 12 Heures de Spa 2009. Au terme d’une superbe course à rebondissements, le dernier mot est resté au trio Nicolas De Crem-Julien Schroyen-Marc Goossens qui offre à l’Audi A4 Silhouette du team Streetmachine sa plus belle victoire. Le podium est complété par les deux autres équipages de pointe du championnat tandis que, comme prévu, les pilotes des Touring Cup signent un probant tir groupé aux 4e et 5e places devant la BMW 120d lauréate en classe T3. Ajoutez-y les Renault Clio souveraines en
Le moins qu’on puisse dire de ces 12 Heures de Spa 2009 est qu’elles ont fait la part belle aux coups de théâtre. A aucun moment la situation n’a paru définitivement figée, les candidats à la victoire connaissant chacun leur lot d’émotions fortes.
Plusieurs favoris à la peine
Au départ donné sous la pluie, les KIA Pro_Cee’d menées grand train par Steven Kane et
Autre favori à la peine, Steve Vanbellingen naviguait au-delà de la 30e place : « J’ai perdu le contrôle de ma BMW dans le petit virage à gauche baptisé Speaker Corner au début de la descente et je n’ai pu éviter un contact avec le mur », racontait le fer de lance du KS Motorsport. « La suspension arrière a souffert… »
Au classement publié après trois heures de ronde, la Renault de Bouvy-Kelders-Ickx précédait l’Audi de De Crem-Schroyen-Goossens,
Quelques minutes plus tard, Vanina Ickx rentrait précipitamment au stand, victime de d’ennuis de capteur de boîte. La Mazda prenait alors l’avantage mais l’indécision restait de mise tant les voitures de tête se tenaient de près et s’échangeaient leurs positions au gré des ravitaillements et des changements de pneus ; c’est qu’en effet la météo s’était améliorée, rendant nécessaire le passage aux slicks.
A mi-parcours, l’Audi avait repris l’avantage, permettant à ses pilotes d’inscrire encore de précieux points au championnat. Mais la Mazda n’était pas loin… jusqu’à ce que son moteur explose aux Combes : « C’est arrivé d’un coup : après avoir entendu un grand bruit et aperçu des flammes à l’arrière, j’ai compris que c’était fini et j’ai surtout songé à sauter de l’auto le plus vite possible », racontait David Dermont à son retour au stand.
Sueurs froides…
Dans ce match, les premières sueurs froides étaient pour le clan Delahaye quand la Renault pilotée alors par Vanina Ickx se retrouvait dans le bac au virage de Bruxelles après un accrochage lors d’un dépassement. Malgré l’intervention rapide des commissaires, elle se retrouvait à deux tours des leaders.
Pour autant, ceux-ci ne pouvaient relâcher leur effort car le moindre incident risquait de tout remettre en cause. Effectivement, peu après la 10e heure, Nicolas De Crem rentrait au stand, roue arrière droite touchée dans un contact avec un autre concurrent. Après une réparation express, l’espoir changeait à nouveau de camp.
Mais un nouveau coup de théâtre relançait la lutte lorsque la Mégane confiée alors à Christian Kelders était victime d'un accrochage à la chicane ; le temps pour les mécanos d’effectuer une rapide inspection et l’Audi reprenait l’avantage. Les deux bolides devant effectuer un ultime ravitaillement, la situation ne changeait plus jusqu’au drapeau à damier que Nicolas De Crem croisait avec un tour d’avance sur Frédéric Bouvy : « Durant tout ce dernier relais, je me suis efforcé de rester calme et concentré sans trop songer au classement, » racontait le jeune étudiant namurois d’à peine 18 ans. « Je devais à tout prix éviter de ruiner bêtement tout le travail de l’équipe. Mission accomplie. Un seul mot me vient à la bouche : génial ! »
Appelé comme capitaine de route, Marc Goossens appréciait ce retour réussi sur la scène belge et refusait surtout de tirer la couverture à lui : « Cette victoire, nous l’avons construite à nous trois et avec tout le team Streetmachine. Je savais qu’on attendait de moi que je peaufine la mise au point de l’Audi et je me suis efforcé de définir un set up la rendant plus confortable à conduire afin que les pilotes puissent en exploiter le potentiel en toute confiance et sans devoir forcer
Même s’il regrettait le temps perdu dans deux incidents de course, le trio du Delahaye Racing reconnaissait sportivement sa défaite, insistant à la fois sur sa position favorable au championnat et le beau potentiel dévoilé par la Mégane new look. Quant aux sociétaires du KS Motorsport, ils savouraient pleinement une médaille de bronze à laquelle ils ne croyaient plus trop après leurs mécomptes du début de course…
Les Touring Cup et la BMW 120d au rendez-vous
Si aucun équipage engagé en S2 ne monte cette fois sur le podium absolu, on ne manquera pas de souligner le tir groupé des Solution F de Gomez Compétition aux 4e et 5e rangs. Longtemps leaders, Servais-Fontaine-Reymond peuvent pester contre le temps perdu lors des derniers ravitaillements à cause d’un embout récalcitrant. Signant de leur côté un parcours exempt de tout souci… et de toute erreur, Radermecker-Latinne-Dussoliet en ont profité pour décrocher la timbale dans une classe où le Roadster S s’est longtemps maintenu aux avant-postes avant de renoncer sur panne d’un alternateur.
En T3, les SEAT n’ont pu concrétiser en course les espoirs entrevus aux essais, la Leon officielle connaissant notamment une longue série de problèmes électroniques avant d’être stoppée par un bris de boîte. Comme prévu, la BMW 120d des Hollandais Den Boer-Rijnbeek s’est montrée aussi véloce que fiable et peu gourmande pour s’imposer devant la M3 de Qvick-Jonkheere-Merendino ralentie par une défaillance de la direction assistée et
Outre le beau succès d’une autre BMW diesel – une 330d celle-là menée par Borriero-Lovato – dans une classe T4 trop rapidement privée de
Classement final : 1. De Crem-Schroyen-Goossens (Audi A4 Silhouette) 247 tours ; 2. Bouvy-Kelders-Ickx (Renault Mégane) à 1 tour ; 3. Vanbellingen-Maes-Vandermaesen (BMW M3 Silhouette) à 2 tours ; 4. Radermecker-Latinne-Dussoliet (Touring Cup) à 5 tours, 1ers en S2 ; 5. Servais-Fontaine-Reymond (Touring Cup) à 7 tours ; 6. Den Boer-Rijnbeek (BMW 120d) à 11 tours, 1ers en T3 ; 7. Qvick-Jonckheere-Merendino (BMW M3) à 16 tours