Inutile de revenir longuement sur la recette du succès de Dacia : proposer un modèle au rapport prix/prestation totalement imbattable ! Après avoir transposé cette équation dans l’univers de la mobilité électrique avec sa Spring, Dacia l’applique à nouveau du côté du véhicule familial à 7 places avec cet inédit Jogger. Un modèle destiné à reprendre le flambeau des précédentes Logan MCV puis Lodgy dans le catalogue Dacia. Mais en y appliquant une petite touche de crossover afin de mieux coller aux attentes d’un marché toujours plus friand de SUV.

Base et…

Techniquement, ce Jogger se campe sur la plateforme moderne CMF-B du groupe Renault reprise notamment par la récente génération de Sandero / Sandero Stepway. Mais elle l’étire généreusement. Le Jogger mesure 4,55 m de long et se campe sur un empattement de 2,9 m. C’est 45 cm de plus (et 29 cm d’empattement en plus) que la Sandero. Le Jogger devient d’ailleurs le plus grand modèle du catalogue Dacia. À titre de comparaison, le Dacia Duster (récemment restylé) mesure 4,34 m de long et présente un empattement de 2,67 m.

… face avant de Sandero Stepway

Pour des raisons de coût, le Jogger reprend à son compte toute la face avant de la Sandero Stepway. Pare-chocs, capot, phares, ailes et portières avant : tout est identique jusqu’au montant B. Afin de ménager une meilleure garde au toit à tous les occupants, un décrochage de 4 cm du pavillon intervient ensuite au niveau des portières arrière. Côté style, on pointera aussi des optiques arrière rappelant assez fidèlement celles du Volvo XC90 de première génération. Une forme néanmoins dictée par des raisons pratiques (offrir la plus grande largeur de chargement possible) et économiques (éviter de devoir composer avec des phares arrière en deux parties plus coûteux à produire). Cela dit, il y a pire comme référence stylistique…

Misant sur un original mélange des genres (break, monovolume et crossover) pour séduire, le Jogger se campe sur une généreuse garde au sol (20 cm, de quoi lui permettre de revendiquer le statut de break tout-chemin) et reprend à son compte quelques éléments stylistiques des crossovers. Surtout dans sa version Extreme, chapeautant la gamme, qui s’offre quelques protections de carrosserie supplémentaires pour soigner son allure de baroudeur.

Logo « collector »

Sur cette version Extreme, on peut apercevoir le nouveau logo Dacia sur les stickers apposés sur les flancs. Mais pas sur le reste du véhicule. Tous les Jogger commercialisés d’ici l’été devront en effet encore se contenter du vieux « logo » Dacia. Seuls les modèles produits à partir du dernier trimestre 2022 bénéficieront des nouveaux logos, en même temps que tous les autres modèles du catalogue Dacia. Un choix économique lié notamment à l’homologation des nouveaux volants.




Choix important

Cette parenthèse fermée, (re)découvrons l’intérieur de ce nouveau Jogger. Pour une explication en détail de sa modularité, on vous redirigera vers notre zoom concernant ses aspects pratiques. Rappelons juste qu’il faudra bien réfléchir au moment de passer commande : le Jogger 5 places n’est pas transformable par après en version à 7 places.

Proposé dès l’exécution de base, le pack 7 places (750 €) est donc à conseiller au moment de l’achat. Car il comprend les fixations dans la partie postérieur de Jogger pour arrimer les deux sièges supplémentaires extractibles ainsi que les ceintures du fond et des accoudoirs. Il faudra juste stocker (dans une housse prévue à cet effet) les deux sièges supplémentaires (assez légers à manipuler, avec 10 kg/siège) quand on ne les utilise pas.

7 vraies places

Bien qu’il conserve un encombrement extérieur relativement compact pour un transporteur de troupes, le Jogger offre 7 vraies places. Les strapontins du fond permettent en effet à des adultes de s’y installer (avec des vitres arrière entrebâillantes), d’autant plus facilement qu’on peut glisser ses pieds sous la banquette du deuxième rang. Cette dernière se montre confortable et plutôt accueillante (même si l’espace disponible pour les jambes nous a semblé assez moyen) même pour caser trois convoyeurs à l’occasion.

Dans ce cas-là, il faudra alors malheureusement composer avec une ceinture centrale peu pratique. Elle se déploie en effet depuis le ciel de toit à partir d’un point de fixation arrimé tout à l’arrière du véhicule. Ce qui pourra gêner les passagers installés aux 6ème et 7ème places. Mais avancer ce point de fixation (qui correspond à la présence d’une traverse de renfort à la fin du pavillon) ou l’intégrer directement sur le dossier de la banquette aurait imposé des coûts supplémentaires.

Sur le plan pratique, notons encore que la banquette arrière (1/3-2/3) ne coulisse pas. Il faut obligatoirement basculer les dossiers puis replier la banquette en portefeuille pour accéder aux sièges du fond. Une manœuvre surtout contraignante si l’on a fixé des sièges enfants sur les attaches Isofix situées sur les assises latérales du deuxième rang.

Coffre gigantesque !

En plus d’offrir 7 vraies places en cas de besoin, l’autre atout du Jogger : c’est son volume de coffre ! Certes avec ses 7 sièges déployés, le volume disponible est forcément réduit : 160 l. Mais le Jogger embarque, dès son deuxième niveau d’équipement, des barres de toit modulaires. Assez facilement (avec une petit clé), les barres longitudinales se placent transversalement pour se muer en galerie de toit supportant 80 kg. De quoi fixer facilement un coffre de toit pour les escapades en famille nombreuse.

En configuration 5 places, le volume de chargement du Jogger est gigantesque : 506 l si on conserve les strapontins à bord mais repliés et 645 l si on les retire du véhicule (le Jogger 5 places avance carrément 774 l). De quoi facilement glisser à bord des valises, poussettes, vélos pour enfants, etc. D’autant plus que le seuil de chargement est bas. Sur le plan pratique, il faudra juste composer avec un plancher de chargement non plan. En outre, de petits objets pourraient glisser sous la banquette arrière lors des freinages en l’absence de séparation.

Pour les jours de déménagement, la banquette repliée en portefeuille permet de jouir d’un volume de chargement de plus de 1.800 dm³ VDA, avec alors une longueur de chargement allant jusqu’à 2 m.

Ergonomie simple et complète

Au volant, on trouvera rapidement une bonne position de conduite. Du moins dès le second niveau d’exécution (Comfort) car le Jogger d’accès (Essential) ne dispose que d’un volant réglable en hauteur, pas en profondeur. Le siège conducteur est, quant à lui, réglable en hauteur en série sur tous les Jogger.

En fonction du niveau d’équipement retenu, on retrouve trois systèmes d’info-divertissement répondant intelligemment à tous les besoins. De base, le système Media Control permet d’utiliser son smartphone, arrimé sur une station d’accueil sur la planche de bord, comme central d’info-divertissement via une application gratuite. Dès le second niveau d’exécution on retrouve le Media Display en série avec son écran tactile de 8 pouces et sa logique très ergonomique. Si on le souhaite, on peut aussi opter moyennant un supplément raisonnable de 370 € pour l’option Media Nav. Le système intègre alors la navigation et donne accès à la connectivité Apple CarPlay et Android Auto sans fil.


Equipement convaincant

Sans bien sûr verser dans la surenchère technologique, le Jogger propose aussi un équipement plutôt complet compte tenu de son positionnement tarifaire. Si on veut profiter de ses prix contenus pour se « faire plaisir », on pourra (en série ou en option en fonction de la ligne retenue) jouir d’un accès/démarrage mains libres, d’une climatisation automatique, d’une caméra de recul, d’un surveillant d’angle mort ou des sièges chauffants à l’avant. La dotation sécuritaire comprend, de son côté, le minimum pour assurer une bonne sécurité passive/active. Mais les coûteuses béquilles électroniques de pointe et airbags en tous genres dorénavant obligatoires pour s’assurer de belles notes chez Euro NCAP ne sont pas présents.

Trois cylindres, en attendant l’hybride

Sur le plan mécanique, Dacia limite la palette proposée afin de maintenir les coûts. Pour son lancement, le Jogger est proposé uniquement avec un bloc trois cylindres turbo de 999 cm³. Dans sa version d’accès baptisée ECO-G 100, il accepte tant de rouler à l’essence qu’au LPG. Ce Jogger à bicarburation intègre alors un réservoir de gaz de 40 l (à la place de la roue de secours) en plus de son réservoir à essence de 50 l. De quoi tant promettre une autonomie totale de plus de 1.000 km en cas de besoin qu’un faible coût à l’usage grâce au prix compétitif du LPG malgré la légère surconsommation en gaz. Une solution intéressante pour les gros rouleurs, puisque le Jogger ne sera pas proposé en diesel. Dans cette version à bicarburation, le trois cylindres turbo développe 91 ch/160 Nm quand il fonctionne à l’essence et 101 ch/170 Nm quand il brûle du gaz.

Pour les clients qui préfèrent une version à essence exclusivement, un petit supplément de 500 € est exigé pour commander le Jogger avec le nouveau TCe 110. Dans ce cas-ci, le trois cylindres suralimenté est équipé d’une injection directe et se montre un peu plus musclé : il développe 110 ch/200 Nm. Ce Jogger TCe est également un peu plus léger avec un poids à vide, en 7 places, ramené de 1.327 kg pour l’ECO-G 100 à 1.280 kg.

Notons que ces deux moteurs n’existent exclusivement qu’avec une boîte manuelle à 6 rapports. Mais Dacia a déjà confirmé le lancement d’un Jogger hybride automatique (reprenant à son compte la technologie E-Tech Hybrid des Renault Clio et Captur) dans le courant 2023.

Bon père de famille

En route, le Jogger ne déçoit pas. Il assure un comportement routier en parfaite adéquation avec sa mission de véhicule familial. Il faudra certes composer avec une direction légère au rendu artificiel et avec une commande de boîte aux longs débattements sonores. Mais le compromis confort/dynamisme du Jogger est plaisant. L’insonorisation globale se montre également plutôt convaincante, même si les bruits aérodynamiques deviennent plus présents aux allures autoroutières. On notera tout de même que le nouveau moteur TCe 110 nous a semblé sensiblement plus bruyant que le bloc ECO-G 100 qui reste assez discret dans l’effort. Dans les deux cas, les performances s’avèrent honnêtes malgré la présence d’un petit trois cylindres sous le capot grâce au poids contenu du Jogger. Bien sûr, avec 7 adultes à bord et un coffre de toit chargé, il faudra certainement accepter de composer avec des relances plutôt timides.

Côté consommation, on a relevé un appétit moyen à l’ordinateur de bord plutôt prometteur de 5,7 l/100 km au volant du TCe 110 et une consommation moyenne de gaz légèrement sous les 8l/100 km avec l’ECO-G 100.

Enfin, notons encore que la visibilité périphérique du Jogger aurait pu être un peu meilleure. Les épais montant A se montrent parfois gênants et les sièges arrière (installés en gradin pour ménager une bonne visibilité à tous les passagers) gênent la rétrovision via la petite lunette arrière quand ils sont tous déployés.

Combien ça coûte ?


Mais bien sûr, tous les petits reproches que l’on peut adresser au Jogger s’oublient rapidement quand on étudie sa grille tarifaire ! De telles prestations offertes à partir de 14.790 €, soit grosso modo le prix d’une citadine, voilà qui est bluffant ! Bien sûr, il faudra alors s’orienter vers la ligne d’accès Essential, plutôt dépouillée, en 5 places pour jouir de ce prix plancher. Mieux vaut s’orienter vers la ligne intermédiaire Comfort, voire vers le haut de gamme Extreme pour jouir d’un équipement plus complet. Tablez alors sur des prix d’accès de respectivement 16.590 € et 17.590 €. Ce qui reste très raisonnable. Dans sa version la plus onéreuse proposée (TCe 110 Extreme en 7 places), le prix catalogue du Jogger reste même sous la barre des 19.000 € (18.840 €). On n’est clairement pas volé…

Notre verdict

Le Jogger remplace parfaitement le Lodgy dans la famille Dacia, en conservant une grille tarifaire imbattable et un volume habitable spacieux mais tout en ajoutant dans l’équation un style plus valorisant et un contenu technologique plus moderne. Certes, il n’est pas exempt de (petits) défauts. Mais pour bénéficier de ce niveau de prix, ce ne sont que des petits sacrifices à accepter.

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