Skoda est partenaire du Tour de France et a profité de l’événement pour y présenter son tout premier SUV électrique : l'Enyaq, qui a donc fait son apparition sur les chaînes de télévision dans 190 pays. Une belle façon d’imposer la voiture aux yeux d’un large public… Pour l’acheter, par contre, il faudra patienter : le modèle pourra être commandé en novembre, mais n’arrivera en concessions qu’au printemps prochain. Le tarif n’est pas encore connu, mais devrait débuter à environ 40.000 € pour la version de base à batterie de 55 kWh avec moteur de 148 ch et autonomie officielle de 340 kilomètres. Il y aura aussi une batterie de 62 kWh (179 ch et 390 km d’autonomie) et de 82 kWh (265 ou 306 ch et 460 km d’autonomie, ou 204 ch et 510 km d’autonomie). Bref, il y en a pour tous les usages.
Tour de contrôle
Cet Enyaq iV rouge très spécial a été équipé d’un toit ouvrant au-dessus des places arrière, afin de permettre au directeur du Tour de se tenir debout la tête à l’air (ce qui n’a pas empêché Christian Prudhomme de chopper le Covid-19….) et tournée vers l’arrière pour surveiller le peloton. Autre spécificité : une radio multi-canaux pour communiquer avec les commissaires de course. Cet Enyaq est donc une véritable tour de contrôle, surplombée de 6 antennes et d’un gyrophare. À l’arrière, la place centrale est remplacée par une table de contrôle et on trouve un frigo pour le champagne des invités VIP...
De la place pour tous !
La moitié du coffre est ici occupée par l’installation électrique des équipements de communication du Tour. Un coffre spacieux, avec 585 litres banquette en place, contre 510 pour un BMW iX3 pourtant plus grand (4,73 mètres de long contre 4,65 pour l’Enyaq). Le plancher n’est cependant pas parfaitement plat lorsque l’on rabat la banquette, celle-ci n’étant par ailleurs pas coulissante. Aux places arrière, l’espace aux jambes impressionne. Les sièges latéraux sont bien galbés et leur dossier suffisamment incliné. Nous n’avons par contre pas pu tester la place centrale, condamnée ici par la console de commande.
Belle ambiance
A l’avant, les passagers ont les coudées franches et les sièges sport optionnels sont confortables. Le cockpit est stylé et moderne, avec notamment un combiné numérique (mais fort petit : 5,3 pouces) et un grand écran central tactile (jusqu’à 13 pouces) qui commande un système multimédia dernier cri, mais dont la plupart des fonctions étaient désactivées dans ce prototype : il faudra donc attendre les versions de série pour le tester. Côté finition, les matériaux sont bien assemblés : le sommet du mobilier se couvre de plastiques moussés et la planche de bord peut même s’habiller de similicuir. On trouve certes quelques plastiques durs dans les parties les moins visibles du mobilier, mais globalement, cet habitacle est valorisant et agréable à vivre.
En route…
Pour suivre le Tour de France, Skoda a opté pour l’Enyaq de 204 ch avec la plus grande autonomie (510 km selon le cycle WLTP). Dès les premiers kilomètres, on apprécie l’insonorisation et le confort général de ce SUV Skoda. Les bruits de vent sont bien contenus et le confort de l’amortissement piloté (option) impressionne, malgré les énormes jantes de 21 pouces montées ici (de série, la voiture chausse des roues de 18 pouces).
Un bon point également pour l’équilibre du châssis en courbe, où ce gros SUV contient bien ses mouvements de caisse. Le moteur, situé à l’arrière, entraîne les roues postérieures, mais l’ESP assure la motricité en toutes circonstances. Et les deux variantes les plus puissantes disposent d’une transmission intégrale grâce à l’ajout d’un deuxième moteur entraînant les roues avant. Si l’Enyaq de base s’annonce « fort juste » en accélération (0 à 100 km/h en 11,4 secondes), notre exemplaire de 204 ch est performant (0 à 100 km/h en 8,5 secondes). Mais ce SUV incite surtout à une conduite douce et décontractée.
400 kilomètres par jour
Sur ce prototype, certaines fonctions de l’ordinateur de bord sont désactivées, dont la consommation moyenne et l’autonomie restante. Au milieu du peloton de coureurs, le conducteur contrôle donc le rayon d’action au « pif », se basant uniquement sur le niveau de charge de la batterie. Il faut savoir que les voitures de l’organisation et des équipes roulent en moyenne 400 kilomètres par jour : en plus de l’étape, il y a aussi les trajets vers l’hôtel le soir et vers la nouvelle ville de départ le lendemain. L’Enyaq a pu boucler chaque jour le tout avec un seul plein d’électricité, même si les conducteurs ont parfois dû jouer finement avec la récupération d’énergie à la décélération, qui se commande aussi via des palettes au volant.
Recharge compliquée sur le Tour
La recharge totale de la batterie prend jusqu’à 40 heures sur une prise ordinaire, environ 6 heures sur une borne publique ou domestique (11 kW) et moins d’une heure sur une borne rapide en courant continu (jusqu’à 125 kW en option). Problème sur le Tour : les bornes rapides sont rares voire inexistantes dans le fin fond de la France, ce qui a donné quelques sueurs froides à l’équipe Skoda. Mais au quotidien, le rayon d’action est amplement suffisant et ce premier bref contact avec l’Enyaq nous donne l’impression d’un engin bien né et très confortable à conduire. Reste à voir quel sera précisément le prix de ce SUV tchèque et de ses options, sachant que Skoda n’est définitivement plus la marque low-cost qu’elle fut…