La Toyota Mirai attaque déjà sa deuxième génération ! On peut d’ailleurs dire qu’elle a bien changé. La Japonaise à hydrogène est méconnaissable ! Fini le look de Prius géante, la Mirai seconde du nom est devenue une berline au toit fuyant. Malgré son design plus conventionnel que celui de sa devancière, il est toujours légèrement différent de ce qu’on voit habituellement sur la route. On se doute tout de suite qu’elle cache quelque-chose de « spécial ». Géante, elle l’est toujours avec ses 4,975 m de long ! Le plus impressionnant, c’est la taille de son capot qui semble interminable, qu’on le regarde depuis l’extérieur ou de l’habitacle.

Si grande et si petite à la fois…

Malheureusement, dès qu’on prend place à bord, on se rend tout de suite compte que ces dimensions généreuses et son empattement de 2,92 m ne se traduisent pas par un espace royal… Pas de problème en largeur, il faut dire que la Mirai atteint 1,885 m dans cette dimension. Les passagers partageront aisément les deux accoudoirs centraux, mais ça s’arrête là. La faute à l’agencement des différents composants. La pile à combustible, qui transforme l’hydrogène en électricité, prend toute la place sous l’immense capot. Elle recharge une batterie positionnée à la verticale entre l’habitacle et le coffre alors que les réservoirs d’hydrogène sont placés entre les sièges avant et sous la banquette arrière. Et il faut encore loger les occupants entre tout ça… Pas étonnant qu’on soit un peu à l’étroit ! Le moteur électrique ? Dans le coffre, du coup ce dernier n’avoisine que 300 litres et impossible de rabattre les sièges. Décidément, pas terrible pour une berline de presque 5 m…



Un vrai salon ! Petit, oui, mais un salon quand même !

Heureusement, la Nipponne se rattrape grâce à son excellente présentation. Bon, on reste dans une Toyota, les mollettes ne sont donc pas en aluminium et les boutons pas en diamant, mais l’ensemble est harmonieux. Les plastiques sont de bonne qualité, les finitions excellentes et le tout est pratique. On apprécie surtout la présence de vrais boutons pour la climatisation ainsi que l’écran central de 12,3 pouces sur lequel plusieurs informations s’affichent en même temps ! Dommage qu’il ne soit possible d’étendre que certaines fonctionnalités à l’ensemble de la dalle. Pour faire simple, à l’intérieur de la Mirai, on est dans un salon. Un petit salon c’est vrai, mais un salon quand même ! Et ce sentiment est encore renforcé une fois sur la route.









Confortable, calme et sereine 

En marche, la Mirai rivalise avec ce qui se fait de mieux en matière de confort ! Les suspensions absorbent absolument tout, du bitume en mauvais état aux casse-vitesses même les plus imposants ! Au volant, la route paraît toujours parfaitement lisse. On sent fréquemment de légers mouvements de caisse au moment où les vérins pompent pour maintenir le véhicule à bonne hauteur, et c’est loin d’être désagréable ! On se croirait sur un tapis volant. Un atout de taille qu’elle doit, entre autres, à son poids de seulement 1,9 t, raisonnable pour une voiture de ce gabarit. Elle a beau être électrique, elle n’embarque pas d’imposantes et lourdes batteries. Merci l’hydrogène. Mais elle est bien électrique ! Du coup, peu bruit filtrent vers l’habitacle. Vous rappelez-vous qu’on parlait de petit salon ? Eh bien c’est comme si ce dernier et ses canapés moelleux se situaient toujours au beau milieu de la campagne silencieuse plutôt qu’en plein centre de Bruxelles !

Confortable plutôt que performante

Si ses 1,9 t sont un atout pour le confort, ça l’est également pour les sensations de conduite. Malgré ses suspensions souples, la Mirai ne se couche pas en virage et reste stable. Chapeau aux ingénieurs. Ajoutez une direction légère et précise, mais peu informative, et la Japonaise est équilibrée, avec un grand E ! En revanche, pas la moindre dose de « fun ». Oui, la Mirai est électrique, mais sans la déferlante de puissance que l’on connait habituellement avec ce genre de voiture. Cela ne pose aucun problème et colle parfaitement avec son confort de première classe. Mais pas de performances de sportive à l’horizon. Son moteur entraine uniquement les roues arrière grâce à ses 174 ch, ce qui lui autorise un 0 à 100 km/h en 9,2 s. Raisonnable, sans plus. La Mirai, c’est donc surtout du confort.

Une autonomie plus que raisonnable 

Tout ce confort, c’est bien joli, mais quelle distance ce salon peut-il parcourir avant de devoir « faire le plein » ? Au total, la Mirai peut embarquer 5,6 kg d’hydrogène et Toyota annonce une autonomie maximale avoisinant les 650 km. Durant notre essai, nous avons consommé en moyenne 1,07 kg/100 km, de quoi faire 442 km avant de tomber sur la réserve. Mais il y a moyen de faire mieux, beaucoup mieux même ! Et puis, consommation et autonomie importent moins sur ce genre de véhicule, car avec l’hydrogène, pas besoin d’attendre une demi-heure pour faire le plein, quelques minutes suffisent.





À la pompe, ça se passe comment ? 

Savez-vous comment on fait le plein d’une voiture à hydrogène ? Eh bien presque comme si l’on remplissait une voiture essence ou diesel. On branche un pistolet pratiquement identique à celui que l’on connait pour un véhicule thermique, on appuie sur un bouton pour lancer le remplissage, et le tour est joué. Quelques minutes plus tard, le plein est fait, il suffit de ranger le fameux pistolet et reprendre la route. En termes de coût, on reste également dans le domaine du raisonnable. Au cas vous ne l’auriez pas compris, l’unité de calcul de l’hydrogène, c’est le kg. À la pompe, 1 kg coûte 10 €, mais le réservoir n’en fait que 5, sans oublier qu’il n’est jamais complètement vide. Un plein avoisine donc les 45 €. Correct. Le plus gros problème, c’est de trouver une pompe qui fonctionne… Il n’en existe que 7 en Belgique et n’espérez pas descendre confortablement dans le Sud de la France ou en Espagne. En plus, difficile d’imaginer des vacances en famille avec un si petit coffre… Et ce n’est pas tout, puisque le fonctionnement complexe des stations fait qu’elles sont parfois en panne. Bref, on se croirait revenu aux prémices de l’électrique…





L’hydrogène, ça se paye…

Revenons à nos moutons, ça coûte combien un tel engin ? En Belgique, la Mirai est facturée à partir de 64.470 €, soit légèrement moins qu’une Hyundai Nexo, seule autre voiture à hydrogène sur le marché. Notre véhicule d’essai dans la finition la plus équipée « Executive » se monnaie contre 75.020 €. Donc rouler à l’hydrogène, ça se paye ! Certes, pas à la pompe. Le prix d’un plein est même légèrement plus avantageux que celui d’un véhicule thermique, du moins par les temps qui courent… Mais la facture à l’achat est salée.





Notre verdict 

La Toyota Mirai, c’est avant un confort de première classe ! Mais sa technologie d’avant-garde handicape son habitabilité et sa facilité d’utilisation. Le réseau de stations à hydrogène est en effet trop peu développé… Et puis, malgré une belle présentation, elle n’est pas donnée. Respect à Toyota pour avoir développé un telle voiture qui mérite véritablement que l’on s’y intéresse. Malheureusement, on doute qu’elle pullule un jour sur les routes…

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