Olivier Maloteaux

29 JUN 2023

Essai : Honda Jazz, l’hybride maligne

Le minispace Honda a toujours été salué pour son côté pratique et rusé. Voyons si la dernière génération, uniquement proposée en hybride, reste aussi astucieuse que ses devancières.

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Les points forts

    Les points faibles

      Lancée en 2020, la Jazz de quatrième génération a été légèrement retouchée pour le millésime 2023. Mais le concept n’a pas changé : il s’agit d’un minispace compact extérieurement, mais se voulant très pratique intérieurement. Le modèle n’est désormais proposé qu’en hybride « auto-rechargeable ».

      Normal, Crosstar ou « Sport » ?

      On le sait, la mode est aux SUV. La Jazz, elle, reste fidèle au concept du monovolume, désormais nettement moins recherché... De base, elle prend la forme d’une petite boule qui ne fait pas se retourner les têtes. Mais ceux qui veulent un peu plus de style peuvent opter pour la variante Crosstar. Celle-ci s’offre (contre supplément…) une dégaine plus aventurière. Elle se donne des faux-airs de SUV, avec une suspension rehaussée de 3 centimètres et des protections de carrosserie en plastique sur ses extrémités et ses flancs. Ce qui permet d’ailleurs de mieux amortir les petits accros urbains… 

      Si le style SUV n’est pas votre truc, il y a aussi depuis janvier 2023 la nouvelle finition Advance Sport (imposant elle aussi un supplément…). Comme son nom l’indique, elle se taille un look plus athlétique, avec un pare-chocs avant spécifique, une calandre en nid d’abeilles et des rétroviseurs peints en noir brillant. À l’intérieur, cette version s’équipe aussi de sièges habillés d’une combinaison de daim synthétique noir et de cuir synthétique gris. On trouve également un nouveau volant à surpiqûres jaunes.

      Un peu fouillis…

      Première impression en grimpant à l’avant de la Jazz : le mobilier fait un peu fouillis. Le combiné d’instruments numérique situé derrière le volant est fort chargé et peu lisible, tandis que les commandes sont dispersées un peu partout sur la console centrale et le volant. Mais après un temps d’adaptation, on trouve ses marques et on apprécie de disposer de vrais boutons pour la climatisation et les fonctions de base de la radio. L’écran central est assez petit au regard des canons du moment (9 pouces seulement) mais sa résolution est très bonne. On trouve jusqu’à 4 prises USB-A, ainsi que les connexions Android Auto (filaire) et Apple CarPlay (avec ou sans fil).



      Banquette « magique »

      Une fois assimilée la légère impression de désordre qui règne à bord, on commence à bien apprécier l’ambiance intérieure. Le petit volant deux branches est agréable à prendre en mains et léger à manipuler, les espaces de rangement pointent un peu partout et l’imposant pare-brise, couplé à de fins montants latéraux, offre une vision panoramique de la route. Les sièges sont confortables et l’habitabilité arrière très intéressante au regard du petit gabarit du véhicule.  

      Le coffre n’est pas énorme, mais la banquette arrière est astucieuse : on peut bien sûr rabattre les dossiers sur les assises mais aussi… relever les assises sur les dossiers, à la manière d’un siège de cinéma. Cela permet de transporter des objets hauts (plantes, etc.) ou d’installer confortablement le chien au sol. C’est franchement intelligent et Honda n’exagère (presque…) pas trop en parlant de « Magic Seats ».

      Un hybride sinon rien

      Pas d’essence et encore moins de diesel dans la Jazz, mais juste un propulseur hybride essence-électricité « autorechargeable » : la batterie ne peut pas être branchée sur une prise ; elle se « remplit » via le moteur à essence (1.5 litre de 107 ch/131 Nm) et la récupération d’énergie à la décélération. Cette batterie alimente le moteur électrique (122 ch/253 Nm) qui, lui, anime la plupart du temps les roues, avec douceur via un réducteur à rapport unique. En ville, on évolue très souvent en mode tout électrique, donc en silence et sans à-coups. Mais sur les grands axes et sous forte accélération, la chaîne hybride fait trop mouliner le moteur thermique. La partition de cette Jazz devient alors peu mélodieuse... Rien à redire par contre concernant la tenue de route, toujours très saine et efficace. Un bon point aussi pour le confort de suspension. Notons encore que la version « Advance Sport » se dote de liaisons au sol raffermies : cela devrait engendrer un comportement plus dynamique en virage mais avec en contrepartie un confort sans doute plus ferme.

      Prix Honda Jazz hybride

      Proposée uniquement en version hybride, la petite Jazz n’est pas donnée. Son tarif débute à 28.390 € et grimpe à 30.680 € pour la version Advance Sport, voire jusqu’à 31.330 € pour la Crosstar au look SUV. L’équipement est heureusement bien fourni, même dès la version de base. Et puis, les SUV hybrides « autorechargeables » concurrents sont souvent plus chers (mais il est vrai aussi un peu plus grands…) : c’est le cas des Nissan Juke 1.6 Hybrid, Renault Captur E-Tech Hybrid, Suzuki Vitara 1.5 Hybrid ou Toyota Yaris Cross Hybrid. En revanche, si on la compare à de simples citadines hybrides « autorechargeables » (Renault Clio E-Tech Hybrid, Mazda 2 Hybrid, Toyota Yaris Hybrid), la Jazz est plus chère. Et quid de la revente ? Selon nous, cette petite Honda devrait conserver une bonne cote, grâce à son concept intelligent et à la fiabilité reconnue de la marque. 

      En ce qui concerne le budget carburant, la Jazz ne vous coûtera pas cher. Durant cet essai, nous avons relevé une consommation d’essence de 3,7 l/100 km en ville (en conduite douce) et de 6,2 l/100 km sur autoroute. Une moyenne de 5 l/100 km est donc tout à fait réalisable.    

      Notre verdict

      Si elle n’attire pas directement le regard, la petite Honda Jazz séduit franchement à l’usage. C’est une citadine réellement pratique et spacieuse pour son gabarit, qui se révèle tout aussi agréable à vivre qu’à conduire. De plus, elle affiche une faible consommation et une fiabilité en béton. L’assurance d’un avenir sans soucis. Mais il faudra y mettre le prix...   

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