L'hydrogène est vanté depuis des années comme un carburant prometteur et propre pour les voitures. La théorie est séduisante : on fait le plein d'hydrogène, la voiture le convertit en électricité, et la seule émission est de la vapeur d'eau. Mais alors, pourquoi voit-on si peu de voitures à hydrogène sur nos routes ?

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Pourquoi si peu de voitures à hydrogène circulent-elles ?

Un manque d'infrastructures

Un inconvénient majeur est l'absence d'un réseau étendu de stations-service d'hydrogène : la Belgique n'en compte actuellement que 8. Cela crée un cercle vicieux : sans stations suffisantes, les gens ne veulent pas acheter de voiture à hydrogène, mais sans demande pour ces voitures, il y a peu d'enthousiasme pour construire des stations. À titre de comparaison, il existe déjà près de 72 000 bornes de recharge publiques en Belgique.

Des coûts élevés

Les voitures à hydrogène sont chères à l'achat. La technologie est complexe et n'est pas encore produite à grande échelle, ce qui maintient les prix élevés. Le ravitaillement lui-même est également plus coûteux que l'essence ou l'électricité, car la production d'hydrogène nécessite beaucoup d'énergie.

Une offre limitée

Si vous voulez acheter une nouvelle voiture à hydrogène aujourd'hui, vous avez le choix entre... un seul modèle : la Toyota Mirai (à partir de 84 290 €). L'année prochaine pourrait voir l'arrivée d'un deuxième modèle, BMW espérant lancer l'iX5 Hydrogen sur le marché. En occasion, elles sont nettement moins chères… si tant est que vous puissiez en trouver une !

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Une faible efficacité

Le processus de production, de transport, de stockage de l'hydrogène, puis sa reconversion en électricité dans la voiture est moins efficace que l'utilisation directe de l'électricité via une batterie. De l'énergie est perdue à chaque étape. Une voiture électrique à batterie utilise en effet l'énergie de la prise de manière beaucoup plus directe et efficace.

Une perception de danger

Bien que l'hydrogène ne soit pas plus dangereux que d'autres carburants, le grand public le perçoit comme très peu sûr. On l'associe encore à la bombe à hydrogène et à la catastrophe du zeppelin Hindenburg en 1937. Pourtant, les réservoirs d'hydrogène modernes sont très sûrs.

La concurrence des voitures électriques à batterie

Alors que le développement des voitures à hydrogène progressait lentement, la technologie des batteries a fait des bonds en avant. Les batteries sont devenues moins chères, les voitures électriques ont gagné en autonomie et il existe un réseau de points de charge en rapide expansion. Cela rend les voitures électriques à batterie moins chères, plus pratiques et donc plus attrayantes que les voitures à hydrogène.

Quels avantages la voiture à hydrogène conserve-t-elle par rapport à une voiture électrique ?

Le grand avantage de l'hydrogène est la rapidité du ravitaillement. Le plein se fait en 5 minutes environ, comme pour une voiture essence ou diesel. Le temps de charge reste l'un des inconvénients les plus cités des véhicules électriques à batterie.

De plus, rouler à l'hydrogène ne surcharge pas le réseau électrique. Bien que les adaptations nécessaires du réseau soient en cours de planification et de réalisation, c'est un défi majeur si nous devions passer massivement aux voitures électriques.

Est-ce tout ce qui joue encore en faveur de l'hydrogène ? Il semblerait bien que oui. Des vitesses de charge plus élevées et une capacité de stockage toujours croissante réduisent en effet l'écart d'autonomie entre les voitures électriques à batterie et les voitures à hydrogène. Et bien que l'hydrogène soit l'élément le plus abondant dans l'univers, il n'est pas particulièrement bon marché à la pompe, comme nous l'avons mentionné.

Y a-t-il encore un avenir pour les voitures à hydrogène ?

Malgré les obstacles actuels, de nombreux experts n'abandonnent pas l'hydrogène comme carburant pour les voitures particulières. Certains constructeurs automobiles, comme Hyundai, Renault, Toyota et BMW continuent d'investir dans cette technologie.

La grande question est de savoir si les constructeurs automobiles (surtout occidentaux) sont encore disposés à investir dans une nouvelle technologie dans le climat économique actuel. Ces dernières années, de nombreux fabricants ont massivement investi dans les véhicules électriques, mais maintenant, les investissements dans cette nouvelle technologie ne semblent pas produire les résultats escomptés à court terme. Y a-t-il suffisamment de marge de manœuvre financière et d'audace pour prendre à nouveau un tel risque ?

Roulerons-nous un jour massivement en voitures à hydrogène ?

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Pour les voitures particulières, cela semble peu probable à court et moyen terme. Néanmoins, l'hydrogène peut encore jouer un rôle dans un système énergétique plus large. L'accent de la recherche scientifique se déplace de plus en plus vers l'utilisation de l'hydrogène comme moyen de stockage pour l'énergie renouvelable excédentaire, qui pourrait ensuite être utilisée dans l'industrie ou les transports. Nous devrons donc attendre encore un peu pour voir quel rôle exact l'hydrogène jouera dans un système énergétique durable.

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