La Hyundai Tucson a su se débrouiller sur la caillasse, le sable, la terre, la neige et la boue peu profonde. Il n’a fallu faire demi-tour qu’une seule fois, la faute à une garde au sol trop basse (195 mm) car il ne faut pas se leurrer, il s’agit d’un SUV compact. Il faut donc se contenter du tout-chemin mais la transmission intégrale facilite les parcours en devers ou sur terrain meuble et glissant.

Tenue de cap

Malgré le vent qui soufflait lors du périple vers la mer, la Hyundai Tucson réussissait à garder le cap. L’amortissement du SUV est classique, ce qui n’empêche pas l’efficacité. La suspension est indépendante de type McPherson à ressorts hélicoïdaux et barre stabilisatrice à l’avant et à double berceau et ressorts hélicoïdaux à l’arrière. Le tout-chemin coréen a montré un bon comportement sur autoroute mais n’est pas manchot sur routes sinueuses. Grâce à un bon équilibre, le roulis est contrôlé et la direction assistée facilite un placement efficace de la voiture.

Juste les chemins.

En condition normale, la Tucson est une traction, mais en virage, si le système le juge nécessaire, sur route glissante ou lors d’un risque de dérapage, la transmission envoie 50 % du couple vers l’arrière. À l’entrée d’un chemin, le conducteur peut bloquer la traction intégrale à plein temps. 4WD bloqué, une fois les 40 km/h dépassés, le couple retrouve les roues avant pour repasser en transmission intégrale dès une vitesse inférieure à 30 km/h retrouvée. Hyundai a équipé la Tucson d’un système électronique gérant le passage de couple à l’avant ou aux quatre roues. À la pointe de la technologie avec gestion interactive du couple, l’Electronic InterActive Torque Management développé par Borg-Warner contrôle en permanence la position du papillon des gaz, l’angle de direction, ainsi que le patinage des roues. La boîte de vitesse à 5 rapports fait appel à un embrayage multidisque, sans réducteur. Commandée par câble et avec un levier facilement maniable, la boîte est parfaitement couplée aux caractéristiques du moteur. Une coopération efficace qui permet d’exploiter au mieux les organes mécaniques à notre disposition.

Sable, terre, rocaille et neige

Notre escapade entre Calais et Boulogne pour rejoindre le Cap Blanc Nez et la Cap Gris Nez ne s’est pas faite en ligne droite. Profitant de nombreux chemins aux alentours de falaises offrant une vue magnifique sur Douvre et la Manche en furie, le SUV a montré de la générosité dans le sable, sur la pierre et la terre durcie. De retour en Belgique, nous avons trouvé des chemins légèrement boueux sans trop d’ornières. C’est lorsque nous avons dû renoncer à un chemin agricole qu’on a compris que ce n’est pas vraiment en tout-terrain. La garde au sol a fait défaut, mais on subodore aussi un manque de puissance en conditions extrêmes. Histoire de tester la voiture à fond, nous avons aussi été chercher la neige. La chance nous a permis d’étrenner des routes fraîchement recouvertes de blanc. Les traces laissées par la Coréenne montrent bien que le SUV garde la ligne droite sur le manteau blanc. Il est très facile de suivre son chemin. Néanmoins, malgré les 112 chevaux, la voiture n’a pas eu de mal à manœuvrer dans 10 cm de neige.

CRDi

Le moteur sous le capot est le 4 cylindres en ligne Diesel à rampe commune de 1991 cm³ de 82,5 kW (112 chevaux à 4000 tr/min). Son couple de 245 Nm disponible dès 1800 tr/min a facilité la conduite tant sur route que hors bitume. Néanmoins, les performances « justes » de la version à deux roues motrices déjà essayée perdent encore 7 dixièmes de secondes au Tempo 100 désormais chronométré à 13,8 s. La vitesse de pointe reste fixée à 168 km/h. Notons ici que la version automatique se traîne littéralement avec un « score » de 16,1 s pour le même exercice ! Mais bien aider par la transmission et le couple, ce bloc Common rail de première génération se montre uniquement handicapant lors des dépassements sur les nationales. Il faut dire que la Tucson 4x4 pèse quand même 1685 kg. Ceci dit, malgré un surpoids lié à la transmission, la consommation garde son cycle mixte moyen quasi identique à la version 2 roues motrices : 7,1 litres pour 7 litres (187 g de CO2/km contre 184 en 2WD).

Confort

Comme la sœurette à deux roues motrices, la Tucson 4WD offre un confort de berline. Les passagers ont de la place et le décor est sympathique. Il est vrai que l’importateur nous avait fourni la version super équipée GLS ‘S’ avec intérieur cuir et le GPS (option). Notez que notre voiture n’était pas équipée de l’ESP. Un autre atout de la Tucson est son système de repli des sièges de la banquette arrière. Comment expliquer ? Disons qu’après avoir abaissé les appuie-tête, vous rabattez le dossier, lors du mouvement, l’assise coulisse de façon à s’enfoncer sous la ligne du plancher. En fin de compte, vous avez un plancher plat. Le volume de chargement dans cette configuration est de 1856 litres, contre 644 litres avec la banquette relevée. Produit parfaitement �fini, on a toutefois dû subir certains bruits aérodynamiques. Heureusement, la mécanique se fait discrète en rythme de croisière. Enfin, ce SUV compact nous propose, comme sa cousine Kia Sportage, un rétroviseur avec compas intégré. Histoire de rappeler qu’on n’est pas obligé de rester sur le bitume…

© Olivier Duquesne