Disons-le franchement, Fiat n’a pas choisi la facilité pour relancer le segment des berlines dans sa gamme. La Croma apparaît en effet comme un véhicule métissé qui fait davantage penser à un SW. Et si, justement, c’était là sa force…
Je ne trouve pas le barillet
Lorsqu’il s’agit de mettre le contact, on reste perplexe. Où met-on la clé ? Et bien au milieu, près du frein à main, comme dans une Saab. En parlant de Suédoise, la qualité de finition de la Croma est supérieure aux a priori encore parfois liés à Fiat. Bravissimo pour les efforts consentis en terme de choix de matériaux et de qualité d’assemblage. Même si quelques détails trahissent encore de vieux démons.
À 5 confortablement
Il est indéniable que la Croma est généreuse en espace vital. Il faut dire qu’avec un empattement de 2,7 m, une longueur de 475 cm, une largeur de 177 cm et une hauteur de 160 cm, c’est facile d’offrir de l’habitabilité. Les plus grands apprécieront d’ailleurs de ne pas devoir pencher la tête. Familiale en toutes lettres, l’Italienne bénéficie d’ailleurs d’une banquette arrière pouvant vraiment accueillir trois personnes. À l’avant les sièges pèchent juste d’un manque de maintien.
Quel silence
Outre l’habitabilité, le confort profite également de la position de conduite légèrement surélevée et d’un silence de fonctionnement apaisant. Ici, il faut rendre hommage aux ingénieurs de Fiat. Pas de sifflements aérodynamiques aux vitesses légales. Pas de bruits de roulement et un moteur Diesel discret. Même les vibrations ont été rayées de la liste des petits aléas quotidiens.
Dur labeur
Le secret de cette réussite silencieuse : un travail en profondeur et une plate-forme solide. En fait, la Croma emprunte la plateforme de l’Opel Vectra. Mais cela ne suffit pas à en faire une bonne voiture. Ses concepteurs ont aussi pensé à concevoir un pare-brise à haut confort sonore. Sans entrer dans les détails techniques, précisons que l’insonorisation a été améliorée en installant des éléments expansibles dans les parties creuses de la carrosserie afin de mieux isoler l’habitacle. Pour les vibrations, Fiat a bien sûr travaillé sur la rigidité, avec, par exemple, d’une "torsion box" derrière les sièges arrière qui relie les deux passages de roues.
Expérience moteur
L’insonorisation moteur a aussi été aidée, il est vrai, par la technologie MultiJet inventée par Fiat. Pour la petite histoire, l’ancienne Croma a été la première voiture dotée d’un moteur Diesel à injection directe. C’était en 1986. Pour l’heure, nous avons essayé la version 1.9 JTD de 150 chevaux avec boîte automatique.
Plus de 200 km/h
Le 4 cylindres à rampe commune développe 150 ch (110 kW) à 4000 tr/min et un couple de 320 Nm à 2000 tr/min. Équipée de moteur accouplé à la BVA, la Fiat Croma atteint une vitesse de pointe de 205 km/h et accélère de 0 à 100 km/h en 9,9 secondes. Lorsqu’il s’agit de booster le tout, le conducteur peut compter sur une suralimentation par turbocompresseur à géométrie variable.
Pas trop sportive
Les accélérations de la Croma Diesel 150 ch sont efficaces. Par contre, les reprises sont satisfaisantes avec la boîte automatique à six rapports séquentielle. Une BVA suffisamment réactive. Mais les roues avant ont parfois tendance à vouloir aller plus vite que le reste de la voiture. Par contre, le MultiJet reste un ennemi des pétroliers avec une consommation de 7,1 litres en cycle mixte (6,1 litres avec une boîte manuelle à six rapports). Le réservoir a une contenance de 62 litres.
Lourde
Mais dans ce monde rien n’est parfait. La Croma a de l’embonpoint et cela se ressent au volant. Le comportement joue parfois avec les nerfs du conducteur. Les suspensions absorbent bien les aspérités mais oublient de retenir la caisse qui a parfois tendance à trop se pencher en virage. Le volant ne répond pas toujours parfaitement. Heureusement que le train arrière suit bien le rythme. Le freinage s’il est endurant, manque un peu de mordant parfois. Ajoutons comme précision que notre essai s’est déroulé en partie sur routes enneigées. La neige prise dans les jantes donnait du fil à retordre à la mécanique en nous renvoyant des vibrations dans le volant.
Place aux valises
Même si ce n’est pas un break, la Fiat Croma permet de partir en goguette avec armes et bagages. Le coffre, banquette arrière relevée, dispose de 500 litres. Mais en configuration de volume maximal, cela peut monter jusqu’à 1670 litres avec une longueur de chargement de plus de 2,5 m ! Il y a aussi des espaces de rangement en suffisance. On le répète, cette berlinobreak a une vocation de familiale optimisée.
Rapport qualité prix
La Croma n’est peut-être pas un véhicule qui se trouvera souvent dans liste des choix potentiels. C’est un peu dommage, mais Fiat paie sûrement là quelques errements du passé. Pourtant, elle ne manque pas d’atouts auxquels on peut ajouter un équipement et un prix attrayants. Et puis, cette Italienne est une voiture qui n’a pas peur de faire de l’autoroute et s’avère particulièrement affûtée lorsqu’il s’agit de partir loin avec toute la famille. Car sur de longs trajets, le silence de fonctionnement et l’habitabilité sont des choses qui s’apprécient d’autant plus.
© Olivier Duquesne & Lionel Hermans
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