On a été gâté pour cet essai de la toute première boîte automatique à 7 rapports au monde installée dans une voiture particulière. La 7-G Tronic est proposée de série dans les modèles E 500, S 430, S 500 (sauf dans les modèles 4Matic), ainsi que dans la CL 500 et la SL 500. Et bien, l’importateur nous a prêté une Classe S 430 hyper équipée. Dès lors, en plus de la boîte, on se sent obligé de vous parler de la voiture et du Distronic : un radar de distance de sécurité, fort utile et qui devrait être obligatoire dans toutes les voitures. Mais, revenons d’abord à notre BVA.
Économie de carburant
Cette boîte a été développée dans un but de confort mais aussi d’économie de carburant. Ainsi, sur certains modèles, l’économie peut aller jusqu’à 0,6 L au 100 km par rapport aux autres transmissions. De plus, l’accélération de 0 à 100 km/h s’améliore dans certains cas de 0,3 s avec, de surcroît, des reprises plus rapides entre 60 et 120 km/h. On doit ses progrès à l’option choisie par les ingénieurs Mercedes : l’utilisation de sept rapports de démultiplication. Grâce à ce choix, les sauts de régimes restent faibles. On obtient ainsi une meilleure démultiplication, tandis que l’ouverture augmente entre le plus petit et le plus grand rapports. Le calculateur électronique peut donc produire des changements de vitesses économiques et spontanés tout en diminuant le régime moteur moyen. Bref, tout ce qu’il faut pour diminuer la consommation et améliorer le confort sonore. La S 430 essayée consommait un peu plus de 11 litres au 100, sans se forcer à la conduite économique.
Rapidité et saut de rapport
Les changements de vitesses sont vraiment souples, fluides et confortables. On sent à peine les passages de rapport supérieur. Il n’y a qu’au kick down (appuyer à fond sur les gaz) qu’il faut attendre un tout petit peu, mais on sent une meilleure réactivité que les boîtes auto 4, 5 ou 6 classiques. Le secret réside dans le saut de rapport ! En effet, les rapports ne sont plus obligatoirement passés dans l’ordre. La commande de la nouvelle boîte 7G-Tronic peut aussi en sauter certains au besoin (voir schéma dans les photos). Elle passe par exemple directement de septième en cinquième, avant d’enclencher la troisième. Selon la situation, les changements sont réduits à deux au lieu de quatre afin d’accélérer rapidement la voiture pour effectuer facilement et efficacement un dépassement. On peut aussi décider de changer les rapports manuellement avec la commande séquentielle. Mais son utilisation n’est guère ergonomique. On préfèrerait des commandes au volant parce que les changements + / - à droite et à gauche sont moins pratiques que ceux, plus habituels, bas et haut. Mais c’est le seul grief de toutes les boîtes Mercedes. À la rigueur, c’est une question de goût et d’habitude, mais aussi de position de conduite. Point de polémique, de toute façon on préfère laisser faire la 7-G Tronic qui se débrouille très bien toute seule. Une belle réussite technique et un régal pour le confort et la conduite, même menée à brides abattues.
Compacte et légère grâce au magnésium
À peine plus grande et plus lourde que la boîte automatique à 5 rapports, la 7-G Tronic a pour allié le magnésium. Il a été utilisé pour la fabrication du carter de boîte. Autre première puisque c’est la première fois que ce matériau léger fait son apparition dans la production en grande série. La 7G-Tronic est un aboutissement d’un savoir-faire indéniable. Elle introduit la cinquième génération de boîtes automatiques de marque Mercedes-Benz et perpétue ainsi une longue tradition. Ce sont 11 millions de boîtes automatiques qui ont été construites depuis 1959 par la marque de Stuttgart !
Le Distronic
Couplé au régulateur de vitesse, ce système de contrôle de proximité permet de garder une distance de sécurité avec le véhicule qui précède. Un capteur radar derrière la grille de radiateur contrôle en permanence la distance en scannant la route sur une profondeur de 100 mètres et sur une plage de vitesses entre 30 km/h et 180 km/h. Si le véhicule devant décélère, le Distronic intervient sur les freins. Quand la route se dégage, la voiture réaccélère jusqu’à la vitesse programmée par le cruise control. En cas de réaction d'urgence, un signal sonore et lumineux prévient le conducteur de la présence d’un obstacle. De quoi inciter à sauter sur les freins. Ce système est un vrai plus pour la sécurité et la confort. Lors de l’essai nous nous sommes rendus de Tubize à Mouscron via la A8 et la A17. Une fois le système enclenché, on a pu conduire pied au repos sur pratiquement tout le trajet autoroutier. Hormis aux échangeurs, la S 430 se chargeait elle-même d’adapter la vitesse à la densité de circulation et de respecter les deux crocodiles. Une petite molette permet toutefois de diminuer ou d’augmenter cette distance : à utiliser avec intelligence et en fonction des conditions de roulage. Plus rassurant et plus agréable qu’un simple régulateur de vitesse impossible à utiliser quand il y a trop de voitures, le Distronic a aussi été l’occasion de se rendre compte que trop peu d’automobilistes gardent leurs distances de sécurité. Et puis on s’étonne qu’il y a des carambolages… Pour convaincre les plus réticents, la division Recherche DaimlerChrysler a démontré que le temps de réaction des conducteurs utilisant le radar anticollision est de 40 % plus rapide que celui de ceux roulant sans système d'assistance. On vous le disait, ce devrait être obligatoire sur toutes les voitures…
Un petit mot de l’auto
La Classe S 430 mise entre nos mains était suréquipée. On a vraiment profité d’une voiture haut de gamme avec peu de faiblesses. Le moteur V8 de 4.266 cm³ et 205 kW (279 ch) s'acquitte parfaitement de sa tâche. Si cette Mercedes incite à une conduite tranquille à train de sénateur, elle peut se faire fougueuse avec des accélérations permettant de passer de 0 à 100 km/h en 6,9 secondes. Sans oublier que les reprises sont bien agréables sur route rapide. Difficile aussi de mettre la propulsion en défaut, même en prenant les virages à la Fangio. L’assise est confortable, l’habitabilité divine, l’ambiance sereine, le décor magnifique et la sensation de sécurité optimale. On regrettera juste l’absence d’écran tactile pour piloter les différents systèmes audio, vidéo, TV (et oui !), GPS, etc. Le coffre, bien que les sièges arrière ne soient pas rabattables, est gigantesque. On a réussi à y caser : une table de salon, des achats de supermarchés (en Belgique et en France) dont 18 litres d’eau et autant de cola, un sac de voyage, un sac d’ordinateur portable et un sac à dos. Et il y avait encore un peu de place ! On a aussi bénéficié du Keyless go : une option qui permet d’ouvrir, fermer et démarrer la berline de luxe clé en poche. Enfin, madame a fortement apprécié les sièges dynamiques avec une fonction de « massage relaxant ». Et c’est avec regret qu’on a dû rendre à l’importateur cette merveilleuse Mercedes noir émeraude à l’intérieur cuir Nappa anthracite de 114.623 euros. Ah! si j’étais riche…
© Olivier Duquesne
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