Bien que souvent comparées, ces deux voitures monoformes ont pourtant une génération d’écart. Et, franchement, de nos jours, une génération de sautée et c’est une vision de l’automobile totalement différente qui apparaît. La Colt est plus joyeuse, plus agréable dans cette lutte à armes finalement inégales. Sans rien enlever aux charmes de la petite Honda, la Jazz se distingue surtout avec ses capacités de chargement. Il est important de noter que depuis notre essai (septembre) Honda a lancé la nouvelle Jazz légèrement modifiée.
Mitsubishi Colt
Ce qui nous plaît beaucoup dans la Colt c’est le soin apporté à l’habitacle. Elle partage sa plateforme avec la Smart Forfour et cela se ressent un peu. Certes, elle est plus conventionnelle que sa cousine, mais on a droit à des couleurs chaudes et à une colonne centrale qui « brille » la nuit. Sympa. La conduite de la Colt est sans surprise. Le moteur de 1300 cm³ de 95 chevaux (70 kW) suffit amplement pour donner une certaine polyvalence à la Mitsubishi. Certes, il hurlera en conditions difficiles, mais cela reste acceptable. On notera qu’il permet de propulser la Colt à 180 km/h et permet de passer de 0 à 100 km/h en 11,1 secondes. Modulable, la Colt peut avancer – reculer les sièges arrière. Ils peuvent aussi se rabattre, s’escamoter ou carrément s’enlever. Cela se fait assez rapidement et aisément. Les espaces de rangement sont bien distillés avec, par exemple, un tiroir sous le siège avant. La Colt est proposée en différents niveaux d'équipement, ce qui fait à chaque fois monter un peu le prix du confort.
Honda Jazz
Ici aussi l’esprit pratique est son point fort. Dans la Jazz, tout est simple et bien pensé. Les sièges arrière se rabattent et s’escamotent facilement, d’une main. Ce qui est marrant c’est que l’assise remonte vers le dossier, comme un strapontin. On peut ensuite escamoter le tout vers l’avant. Avec cette conception, on peut même y transporter un objet de 1,3 m debout dans l’auto. C’est surtout au niveau du coffre que la Jazz est loin devant la concurrence. Son volume de chargement passe de 368 litres à 783 litres ! Pour avoir une idée, la Colt a un volume qui passe de 220 litres à 645 litres en fonction de la configuration, la Peugeot 206 va de 240 à 486 litres et la Toyota Yaris de 213 à 577 litres… Elle se place donc loin devant, avec ou sans passagers à l’arrière. Le truc : le réservoir de carburant traditionnellement placé sous la banquette est ici sous les sièges avant. Certes, la banquette ne peut se reculer pour faciliter la vie des grands à l’arrière, mais est-ce vraiment une voiture pour partir en long périple en famille ? Bien qu’utilisant la technologie I-DSI pour son bloc de 1248 cm³, la Honda a bien du mal sur long trajet. Elle ne dispense que 78 chevaux (57 kW) et cela se ressent. Mais en ville, elle est vivace avec de bonnes reprises sans craindre de monter dans les tours.
En conclusion
La Colt est la plus polyvalente des deux, tout en restant une citadine avant tout. Elle joue sur la séduction à tous les niveaux et s’en sort plutôt bien. La Jazz est surtout séduisante pour son aspect pratique avec une banquette arrière et un coffre étonnants. Voilà une voiture idéale pour un bon shopping ou pour ceux qui ont un loisir « encombrant ». Toutes les deux économes en carburant, sur ce point elles sont incroyablement proches, le prix frôle ou dépasse tout juste les 12.000 euros. On a aussi hâte de découvrir ce que la nouvelle Jazz a apporté en plus.
© Olivier Duquesne, Eric Spitzer & Lionel Hermans
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P.-S. : pas de check-list pour les comparatifs