Après l’Euro Millions, voici le LottoSpa, nouveau jeu de début de course à ne surtout pas gratter tant les conséquences sont irrémédiables. Au gré de Dame Pluie, les pilotes en voient de toutes les couleurs même si c’est uniquement dans les tons du gris maussade ! Si dès le départ, les Aston Martin nous jouèrent un splendide ballet en prenant rapidement le meilleur sur les Maserati, c’est la valse des pneumatiques qui prévaut au sein de tous les teams. Un coup, il pleut, un coup, ça sèche. Et que dire avec la longueur du circuit ardennais. Slick, pluie, mixte, impossible de définir la combinaison idéale.
Des morceaux partout !
On classera tout cela comme des faits de courses, mais la cruelle réalité est telle que suite à un violent contact entre la Ferrari 575M de Jean-Denis Deletraz qui partait en tête-à-queue à la sortie des Combes et la Porsche 996 RSR n° 88 des favoris du GT2, la n°2 doit déjà renoncer. Revenant en plein milieu de la piste, la Ferrari n’a pu être évitée. Emmanuel Collard l’a percutée par l’arrière. La 2 a été obligé de rentrer au stand avec une ouverture impressionnante dans le coffre arrière. Notez que la Porsche n’est pas mieux et que si son retour a été plus rapide, la réparation demandera bien du temps ! Personne n’est à l’abri d’une faute, pour preuve, que ce soit les Maserati, la Lister Storm, les Ferrari, tous y vont de leur figure personnelle !
La nation Belge aux avant-postes
Stéphane Lémeret a pointé un moment à une étonnante deuxième place avant de passer le volant à Loïc Deman. La Corvette répond également présent en occupant l’entrée du top 5. Après 2 heures de courses, les Maserati mènent devant les deux Aston Martin. Si l’on note déjà les premiers abandons (2, 175), la précocité de ceux-ci peuvent nous faire craindre le pire. Combien seront-ils encore demain au baisser du drapeau ? Pour l’instant, à 18 heures, le record de présence au « stand » est à l’actif de la 174 avec plus d’une heure d’arrêt suite à une touchette dès le premier tour !
C'est sec
Le début de soirée rime avec le retour du soleil et du leadership pour les Maserati. La 9 et la 10 s’installent en tête d’une épreuve marquée déjà par quelques abandons comme celui de la Vertigo et de la 550 Maranello du Russian Age Racing, sans parler des mésaventures de la numéro 2 déjà évoquée ci-dessus.
Aston préfère la pluie
Si le début de la course a été marqué par un feu d’artifice des Aston Martin, à l’heure actuelle, la hiérarchie s’est établie et la disparition de l’humidité permet enfin des performances dignes de ces GT avec des chronos de 2’18 de moyenne pour les top teams. Cela change du Procar d’antan… En parlant du spectacle actuel à Francorchamps, les FIA GT sont des monstres de puissance au bruit sauvage et envoûtant. Les voir filer à quelques centimètres du béton dans la descente vers le Raidillon donne réellement des frissons dans le dos. Sans parler des mécaniciens dans les stands montrant un réel professionnalisme.
Aux basques de Vitaphone
À 21 heures 30, Sarrazin cravache pour revenir dans le même tour que les Maserati MC12 Vitaphone actuellement en tête de Scheider, van de Poele, Bartels suivie de près par Babini, Biagi et Davies. L’écart entre les deux Italiennes a toujours oscillé entre 30 et 46 secondes. Le Français, lui, au volant de son Aston Martin réalise de meilleurs chronos pour reprendre le tour qu’il a en retard. L’ancien pilote de F1 doit quand même surveiller ses arrières puisqu’en embuscade on retrouve l’autre DBR9 de son team, une Maserati du team JMB Racing et les Corvette « belges » de Kumpen (numéro 6) et de Cayrolle (numéro 22) qui a notamment comme co-équipier Marc Duez.
Et la Scuderia ?
Viennent enfin les Ferrari de Larbre Compétition. La voiture de Bouvy, Calderari, Bryner, Zacchia jouant au chat et à la souris avec sa consœur de Vosse, Mollekens, Bouchut et Gardel. Mais pas question de ne penser qu’à jouer car derrière eux il y a le souffle de la Saleen du Graham Nash Motorsport. Notons aussi, pour terminer, que le record de durée de réparation dans les stands a été battu par la Porsche 88 qui, on s’en souvient, avait percuté involontairement la Ferrari numéro 2. Cette 996 GT3 RSR est repartie après près de 2 heures dans le garage. Un peu reliftée, certes, mais toujours en course.
Début de la fin ?
Alors que tout semblait figé, avec l’Aston Martin de Sarrazin, Turnet et Brabham (28) chassant les deux Maserati toute la nuit en alignant des chronos d’enfer en tournant sous les 2’16 durant la nuit. Celle-ci a dû faire un long arrêt au stand. Et peu après, à la 17e heure, la Maserati 10 de Vitaphone s’est mise à fumer entre le Raidillon et les Combes. Babine s’en est extrait et la voiture a été déposée de l’autre côté des barrières de sécurité.
Une Maserati rend l'âme
Durant la nuit, la Maserati 15 était en embuscade avec la Corvette de Longin, puis au relais de Kumpen, elle est sortie au poste 12 (virage des speakers). Le flanc droit étant touché, l’équipe a évidemment reculé au classement mais reste dans le top 10. L’autre Corvette, la 22 de Duez, Cayrolle, Hernandez, Menten était en pleine forme pendant la nuit, mais en matinée la voiture montre des problèmes de train arrière droit.
À toute vitesse
Cela va très vite, avant son abandon, la MC12 numéro 10, aux mains de Davies, tournait en 2’15"07 pour son meilleur tour, des chronos à l’égal des qualifications. Ferrari qui faisait une course d’attente semble pour l’instant profiter de la lutte entre Maserati et Aston Martin. Les 550 Maranello sont à une dizaine de tours des deux Maserati de tête (une de Vitaphone et une de JMB). Mais ce qui compte avant tout pour le team Larbre Compétition ce sont les points pour le championnat. La Saleen a un très bon comportement, sans tambour ni trompette, elle vient flirter avec le haut de classement. Ce qui confirme que c’est bien dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes. Malgé les ennuis de la 10, on est néanmoins surpris de la fiabilité des Maserati, ce qui ne fait pas les affaires de Aston Martin qui a été obligé de faire le forcing et qui a maintenant des problèmes de frein.
Il repleut
En fi de course, rien n'a vraiment évolué, sauf que la pluie a refait son apparition. mais au final, Maserati aura tenu le coup. Malgré des doutes sur la fiabilité, les écuries roulant en MC12 ont choisi le bon cheval. La victoire finale revient à la Maserati 9 conduite par Bartels, Scheider et van de Poele. Derrière elle, on retrouve la Maserati 15 du JMB Racing. Un beau doublé pour une première. Les cousines de Ferrari n'ont pas à rougir. La 550 Maranello de Larbre Compétition de Gabrielle Gardel termine troisième. Une épreuve marquée par de multiples changements de conditions climatiques et un public en masse autour du circuit et plus clairsemé dans les paddocks. Les embouteillages à Francorchamps, Ster et entre l'autoroute et le circuit ont été un vrai casse-tête.
© Olivier Duquesne, Patrick Hayot, Eric Spitzer
Photos : © Lionel Hermans | Vroom.be
Source : Proximus 24H of Spa