Moins de 700 cm³ dans le dos, mais quelle vivacité. 175 km/h en pointe et une accélération de 0 à 100 km/h en 10,9 secondes. Cet effet boost est dû à la légèreté de la caisse (790 kilos) et à la pêche de l'injection multipoint du petit 3 cylindres. Les accélérations de la version 82 ch (60 kW) sont vraiment excitantes sans être dangereuses. En effet, la boîte auto, l'ESP et l'ABS parviennent à magnifiquement laisser le bolide sur ses rails. Un peu trop même pour ceux qui maîtrisent les aléas d'une propulsion. Car, même débranché, l'ESP veille toujours. Installés très bas sur la route, la sensation de vitesse est réelle pour les passagers et le bruit lancinant du moteur central procure une ivresse délicieuse. On pestera juste sur un manque de reprise à haute vitesse et cette satanée boîte Smart. En mode automatique, la voiture manque de réactivité. Lors des changements de rapport, l'avant s'enfonce et la voiture semble figée un court instant. Même sensation désagréable après un freinage appuyé, la Smart semble scotchée en fin de virage avant de redécoller. Plus malheureux, compte tenu de son comportement, les rapports changent parfois en plein virage, provoquant un court sous-virage ! Dommage que cette lente boîte automatique ne soit pas à la hauteur du roadster. Certes, en adoptant un style coolé on sera moins gêné par les soubresauts de la boîte. Néanmoins, une telle voiture se conduit plus à l’adrénaline. On peut alors compenser certaines réactions en agissant sur le levier séquentiel. Mais il devient presque indispensable de choisir les palettes au volant proposées en option. Question de feeling, de plaisir et d’ergonomie. Ergonomie qui souffre d’un point noir. La commande des phares est trop souple et lorsqu’on enclenche les clignoteurs, sur le même levier, on éteint parfois les feux ! La direction est précise car non assistée de série. Tant mieux car vu le poids du bolide, l'assistance n'est pas nécessaire. Sur la route, le centre de gravité au ras des pâquerettes annihile toute tendance de roulis. L’insonorisation n’est pas extraordinaire. Mais on s’y attend avec un « toit » en toile. Mais heureusement les suspensions, avec une course totale de 125 mm à l’avant et de 122 mm à l’arrière, nous épargne des coups de butoir dans la colonne vertébrale. Un régal !
Un caddie dans le coffre
Le petit roadster est une voiture ludique qui ne pourra répondre à toutes les tâches courantes d’une voiture classique. Cependant, son coffre avant (min. 59 l) et la malle arrière, alliés à l’espace de rangement derrière les sièges, capote fermée, permet de faire de petites courses au supermarché et tout emmener à domicile. Les citadins ne seront donc que peu pénalisés… Et les pêcheurs peuvent installer leurs cannes côté droit car le siège passager se rabat complètement pour permettre le transport d’un objet encombrant. Autre subtilité bien pratique, la possibilité de ranger les montants de toit dans le coffre avant. On se met ainsi à l’abri d’une averse imprévue en mode entièrement décapoté en n’étant pas obligé de laisser une partie de la voiture dans le garage.
La manipulation de la capote pliante en toile est très aisé. Il suffit d’appuyer sur un bouton, même en marche (à éviter quand même sur autoroute), pour la faire glisser (attention aux doigts). Elle se range directement derrière les sièges en laissant la visibilité arrière dégagée. Les montants latéraux peuvent être laissés ou retirés, en fonction de la météo (et de la température). La lunette arrière en verre protège bien les occupants du vent si bien que montants laissés on peut même profiter de la conduite cheveux au vent même en hiver… chauffage à fond ! Une version roadster-coupé est également disponible. Le toit en dur est également « transportable » puisqu’il peut se loger dans le coffre arrière.
Coque légère, solide et sûre
Malgré que la Smart Roadster soit un poids plume, les matériaux protègent efficacement le conducteur et son passager. La cellule de sécurité Tridion, ne pesant que 192 kg, est conçue pour résister aux chocs. Mais elle joue également un rôle dans la rigidité et le comportement de la caisse. On a ressenti très peu de vibrations, ce qui ajoute encore un peu plus de plaisir au volant. Le faible poids du roadster s’explique aussi par une variation d’épaisseur des tôles en fonction de leur implantation. Ces « tailored blanks » sont plus épaisses dans les zones soumises à de fortes contraintes et plus fines là où les sollicitations sont moins importantes. Les alliages utilisés dépendent également des forces qui s’y exercent. Comme sur les autres Smart, la carrosserie se compose de panneaux en matière plastique (les bodypanels). Nettement plus léger que l’acier, ce plastique est utilisé pour les parties avant et arrière, les ailes et les portières. La cellule de sécurité Tridion, revêtue d’une laque en poudre, reste visible au niveau des bas de caisse, des montants arrière et de l’arceau de sécurité, signe concret du concept de sécurité et de la finition bicolore propres aux véhicules de la marque. Ces choix ne sont pas qu’esthétiques. En effet, les bodypanels sont moins coûteux à remplacer en cas de collision. On regrette juste que le kit de dépannage soit une option... Pas cool en cas de pneu crevé !
Encore plus de punch
En mars 2004, une version Brabus avec suspensions sport et un moteur de 74 kW (101 ch) va encore vitaminé le Smart Roadster et Roadster-coupé. Unicolore, à l’inverse des modèles 60 et 45 kW, la Smart Roadster Brabus promet une conduite décoiffante aidée par les commandes de vitesses au volant. Elle gagne 15 km/h en pointe et 1 seconde à l’accélération. Certes, cette version est à plus de 26000 euros alors que la version 60 kW essayée n’est qu’à… 19000 euros. Cependant, le petit moteur permet de sérieuses économies de taxes. Avec 4 CV fiscaux, elle vous coûtera peanuts en taxe de mise en circulation (61,50 euros) et taxe annuelle de circulation (61 euros). Seul bémol, la Smart Roadster n’aime que la 98 octane à la pompe et il est difficile de rouler à l’économie. Il faudra plus miser sur une consommation de 6 à 7 litres plutôt que les 5,1 litres annoncés. On a bien le droit de s’amuser un peu…
© Olivier Duquesne