En 1989, Ferrari abandonne la 412i, le coupé 2+2 à moteur V12 de la marque. Enfin, diront certains, car cette dernière, avec ses formes cubiques et sa technique vieille de 17 ans, était passablement démodée en cette fin des années 80. Trois ans plus tard, Ferrari revient dans le segment avec un modèle reparti d’une feuille blanche et au sex-appeal incomparablement supérieur : la 456 GT !
Un dessin sublime, un V12 féroce
Signée Pininfarina, la robe ne tarde pas à séduire le globe entier. Pure et élégante, elle n’est pas sans rappeler la ligne taillée au fuseau de la Daytona. La 456 GT est aussi une vraie Ferrari avec sous le capot, un V12 flambant neuf, d’une cylindrée de 5,5 litres et délivrant quelque 442 chevaux. Il se voit accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports et rugit somptueusement au travers d’une ligne d’échappement à quatre sorties. Ferrari annonçait 302 km/h et 5,2 secondes au 0 à 100 km/h !
Hélas, de nombreuses défaillances techniques viendront émailler le début de sa carrière. Tant et si bien qu’en 1998, Ferrari présente une version revue et corrigée, la 456 M GT, M pour « Modificata ». Revue sur les points de la finition et de la fiabilité, elle n’apporte pas plus de puissance, mais bien plus de tranquillité d’esprit ! Autre apparition, mais moins appréciée celle-là : la boîte automatique. Une unité démodée à 4 rapports qui lisse le caractère du V12 ! Heureusement, cette boîte est restée optionnelle et la plupart des 456 ont trois pédales !
Les prix
Avec près de 3.300 exemplaires produits, il s’agit donc de l’une des dernières Ferrari abordables. Son architecture 2+2 n’a en effet, pas la cote auprès des fans de la marque. Tant mieux pour les autres ! Mais si elle reste loin derrière les autres Ferrari V12, la 456 GT a tout de même vu sa cote grimper ces derniers mois. S’il était possible de trouver des exemplaires à moins de 40.000 € il y a à peine un an, les choses ont quelque peu évolué depuis. Ce qui signifie qu’il s’agit d’un investissement sain !
A moins de 60.000 €, vous ne trouverez que des exemplaires assez kilométrés et équipés de la boîte automatique. Quelques exemplaires sont même affichés à moins de 50.000 €, mais sont dénués de tout historique. A fuir ! Pour une version 456 M à boîte manuelle, clairement la plus désirable, il faut tabler sur un minimum de 70.000 €.
L’entretien
L’avantage d’une cote relativement soutenue, c’est qu’elle tient les bourses désargentées à l’écart. En effet, l’entretien d’une Ferrari, ça se paye rubis sur ongle ! Et de fait, les 456 GT souffrent de nombreuses défaillances électroniques facturées au prix fort. La 456 M GT apporte un peu d’ordre dans tout cela…
Le cœur de la bête, le V12, est solide. Il demande son entretien annuel (environ 1.000 €) et le remplacement de ses courroies tous les 50.000 km ou tous les trois ans, une opération facturée 4.000 € environ. En échange de cela, il peut aligner de forts kilométrages… Si la transmission est solide également, on ne peut en dire autant des éléments de suspension : amortisseurs arrière à remplacer tous les 20.000 km (près de 3.000 € pour l’opération…), rotules de direction et silentblocs à changer au bout de 40.000 km, disques de freins ne tenant pas 50.000 km (500 € la paire avant)…
Pour finir de vous donner le tournis, mentionnons également quelques prix : 600 € pour un joint de porte, 800 € une jante en alliage, 850 € le moteur de lève-vitre, 360 € les douze bougies, plus de 4.000 € pour un pare-chocs avant… Quant aux pneus, comptez 2.000 € pour les changer tous les quatre ! Vous êtes toujours là ? On va alors tenter de vous faire fuir avec la consommation : de 15 à 30 l/100 km…
Conclusion
Quand les autres Ferrari affichent aujourd’hui des valeurs stratosphériques et ne s’adressent dès lors qu’aux plus nantis de la planète, la 456 GT peine à voir sa cote vraiment exploser. Une aubaine pour les amateurs, car ne doutons pas un instant qu’elle ira bientôt rejoindre ses sœurs dans les hautes sphères ! Mais cela ne doit pas laisser supposer un entretien plus abordable ! Non, il s’agit toujours d’une authentique Ferrari, avec tout ce que cela comprend comme exigences…