Wasabi !
Côté look, la Swift Sport passe de la tenue de ville branchée au « sportswear » délicieusement tendance. Avec une petite touche provoc’, histoire de prouver que sous cet habit de lumière ne se dissimulent pas les entrailles d’une banale compacte « éco-mazoutée » ! Suggestive, la Swift Sport l’est donc toujours.
Inutile de sortir le microscope pour la distinguer d’une Swift « classique ». Pare-chocs avant et arrière sont retaillés, le becquet arrière annonce la couleur, le double échappement suggère un moteur généreux et les jantes de 17 pouces (allégées d’un kilo) complètent le tableau. Bref, on n’est plus là pour gentiment rigoler. Car au besoin, la Swift laisse entendre qu’elle peut sortir la grosse attaque !
« Plus d’émotions, moins d’émissions »
Alors que ses concurrentes (Punto Abarth, Clio RS, Polo GTI…) annoncent 160 chevaux au grand minimum et un couple musclé, la Swift Sport se contente d’un petit 1.6 l essence atmosphérique. Forcément, dans ces conditions, inutile d’aller chercher la concurrence, car ce petit moulin affiche 136 ch à 6.900 tr/min et un couple de 160 Nm. C’est honorable pour la cylindrée, mais moins pour la masse à trimbaler : 1.115 kg, soit 10 de plus que l’ancienne mouture. Le rapport poids/performance est toutefois meilleur, mais reste bien inférieur à celui de la… première Swift GTI !
Mais c’est au niveau de la boîte de vitesses que les choses évoluent clairement : de 5 rapports, la boîte manuelle en rajoute un sixième ! De quoi diminuer le régime sur autoroute, donc le niveau sonore et surtout, les valeurs de consommation et d’émissions. Face à la précédente mouture, la consommation moyenne chute donc de 7 à 6,4 l/100 km et les émissions de CO2 sont affichées à 147 g/km.
Un atout dans la manche
136 chevaux, la puissance d’une banale berline mazoutée ! Vous êtes déçu ? Ne le soyez pas, car cette petite boule de nerf a un autre atout dans sa manche, à savoir des trains roulants d’enfer. Non, Suzuki n’a pas déployé des moyens considérables, ni fait appel à des techniques de la Nasa pour coller sa puce au sol, mais les solutions classiques retenues ont été finement réglées. Et le résultat ? Accrochez-vous, c’est du pur wasabi !
Plus sage !
De la précédente Swift Sport, je garde un excellent souvenir. Le petit 1.6 l prenait des tours à n’en plus finir et la partie châssis était réglée pour être aussi ludique que possible ! Comprenez que son train arrière était franchement mobile et n’hésitait pas à joyeusement embarquer… Fabuleux ! Autant le dire tout de go, la nouvelle venue présente un caractère sensiblement plus sage. La stabilité y gagne ce que l’on perd en « fun » ! Mais ne nous y trompons pas : aujourd’hui plus qu’hier, la petite Swift Sport est redoutable d’efficacité.
Un environnement gentiment sportif
Dans l’habitacle, on a toujours la même curieuse impression d’être assis sur un tabouret ! Une curieuse sensation pour une voiture sportive... Le sport se niche dans d’autres détails : surpiqûres rouges sur les sièges et le volant, cadrans redessinés et maintient des sièges accrus. L’habitabilité est correcte aux quatre places, mais le coffre déçoit par son volume restreint.
Démarrage sur pression d’un bouton, je passe la première, embraye et c’est parti ! Le parcours urbain et péri-urbain de cette première prise en main ne laissera guère de souvenirs mémorables. La mécanique se fait suffisamment discrète, mais manque de punch à bas régimes. Les rapports passent sans y penser et la maniabilité est excellente. Bon, c’est bien joli tout ça, mais dans Swift Sport, il y a « Sport », non ?
Accrochez-vous !
Alors que se profilent face à nous, de fantastiques rubans d’une très grande sinuosité (à savoir les anciennes spéciales du rallye de Catalogne, excusez du peu !), je lance le moteur dans les tours. Et là, ça ne rigole plus : passé 4.000 tr/min, le moteur gronde comme un petit diable sortant de sa boîte, pousse sans discontinuer jusqu’à près de 7.000 tr/min et le volant dirige un train avant précis et tranchant ! Au gré des innombrables virages, la petite Swift semble se jouer des obstacles et survole les difficultés.
Ça freine fort, ça se dirige au doigt et à l’œil, et ça réaccélère dans un hurlement survolté de petit 4 cylindres enragé ! De nature plutôt sous-vireuse, la bombinette demande à être placée avec conviction en entrée de virage pour révéler son plein potentiel. Et à cette condition, l’efficacité atteint des sommets en dépit d’un arrière parfois sautillant et d’une endurance de freinage parfois juste en utilisation sévère.
Pour les amateurs de données chiffrées, sachez que la Swift Sport atteint 195 km/h et abat le 0 à 100 km/ en 8,7 secondes. Mais au-delà des chiffres, ce sont les sensations qui priment !
Urbain chic
Sportive, mais aussi bourgeoise, la Swift Sport fait le plein d’équipements : phares Bi-Xénon automatiques, ESP, 7 airbags, volant cuir, sièges chauffants, connexion Bluetooth, régulateur de vitesse, volant multifonctions… Elle peut donc prétendre à un rôle de petite citadine accomplie.
Si ses prestations et son équipement sont en hausse, son prix l’est logiquement aussi. A 16.699 €, prix de lancement et quasiment « toute équipée », la Swift Sport est une bonne affaire. Par la suite, son prix tournera aux alentours des 18.000 €. Elle sera présentée au salon de Bruxelles, en janvier 2012.