Sébastien Vanhouche

3 FEB 2022

Interview : 5 questions à Uwe Hochgeschurtz, le nouveau CEO d’Opel

Nous avons pu nous entretenir avec Uwe Hochgeschurtz, qui a pris place à tête d’Opel en septembre dernier, et lui poser quelques questions sur Opel et son avenir.

1. La nouvelle Astra a récemment été dévoilée ainsi que sa variante Sports Tourer. Quelle est son importance au sein de la gamme Opel ?

Uwe Hochgeschurtz : L’histoire de l’Astra est importante, particulièrement parmi les flottes professionnelles où elle répond a beaucoup de besoins. Avec son nouveau design incluant l’Opel Vizor à l'avant et le Pur Panel à l'intérieur, l’Astra n’a jamais été aussi moderne. Combinez ses lignes à l'offre que nous proposons en 5 portes et en Sports Tourer, et nous sommes sûrs que ce sera un grand succès.

2. La crise des semi-conducteurs touche durement le secteur automobile, qu’en est-il pour Opel et pensez-vous que cette situation va perdurer ?

U.H. : Chez Opel, nous nous situons dans la moyenne des autres constructeurs. Malheureusement, nous pensons que la situation restera inchangée en 2022. Bien qu'il y ait des signes de stabilisation, nous n'en aurons probablement pas fini avec ce problème, même en 2023.

3. L’arrivée d’Opel au sein du groupe Stellantis est-elle bénéfique ? Pensez-vous que la marque a su conserver son ADN ?

U.H. : C'est une opportunité pour Opel. Nous avons accès à de nouvelles technologies au moment de la plus grande transition dans l’histoire de l’automobile : le passage du moteur à combustion à la voiture électrique. L'investissement est colossal et vous avez besoin d'un groupe comme Stellantis pour écouler suffisamment de volume. Mais tout ce que nous faisons, nous le faisons à Rüsselsheim, en Allemagne. Opel est donc toujours on ne peut plus allemand.

4. Comment la gamme Opel est-elle amenée à évoluer dans les années à venir ?

U.H. : L'électrification est obligatoire, il n'y a pas d'alternative. D’abord, c'est une décision politique, ensuite à cause du climat. Opel a reconnu très tôt ce problème. Ainsi, en 2024, tous nos modèles auront une version à batterie et en 2028, nous ne proposerons plus que des voitures électriques. Nous serons l'un des premiers, car plus tôt on commence, plus on gagne de l'expérience, et pas que dans le produit, mais également dans sa charge. À l’avenir, nous aimerions parvenir à gagner entre 30 et 32 km d’autonomie en 1 minute.

Opel est aussi une marque qui suscite de l’émotion, et l'on ne peut le faire qu’avec un produit adapté. Nous souhaitons lancer une nouvelle Manta électrique pour le milieu de cette décennie. Elle ne ressemblera peut-être pas ce que vous avez vu [la Manta GSe], mais elle sera sportive et émotionnelle.

5. Stellantis et Opel entendent beaucoup investir dans la Gigafactory de Kaiserslautern. Pourquoi ? Et quand comptez-vous commencer la production ?

U.H. : Pour être compétitif, il faut créer un environnement complet. Actuellement, notre usine à Kaiserslautern, dans l'ouest de l'Allemagne, produit des moteurs et des boîtes de vitesses, mais nous n'en aurons plus besoin. Comme nous voulons conserver nos sites en Europe tout en étant indépendants des fournisseurs chinois, nous la transformons en Gigafactory. La production devrait débuter en 2025 avec des batteries lithium-ion avant de passer rapidement à des batteries à l'état solide.

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