Yeelen Möller

22 NOV 2024

Essai : BMW 5 Touring PHEV, l'hybride rechargeable sans compromis

Outre ses versions thermiques et électriques (i5 Touring), la BMW Série 5 Touring est également proposée en une version hybride rechargeable, avec les 530e et 550e. Une hybride rechargeable qui excelle dans presque tous les domaines… à un gros détail près !

"Une grande autonomie électrique, un confort exceptionnel, un coffre spacieux… La BMW Série 5 Touring PHEV sait tout faire, sauf recharger rapidement !"

Cette génération G60/G61 de la BMW Série 5 est sans doute la plus polyvalente jamais produite. Elle propose quatre types de motorisation : essence, diesel, entièrement électrique et hybride rechargeable, avec plusieurs variantes pour chaque type. Aujourd’hui, nous nous penchons sur les hybrides rechargeables 530e et 550e Touring. Quant à la nouvelle M5 (Touring), également hybride rechargeable, elle mérite un article dédié. BMW peut-elle rivaliser avec la Mercedes Classe E Break PHEV et son autonomie électrique de plus de 100 km ?

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Design

Extérieurement, il est presque impossible de distinguer les BMW 530e et 550e Touring des autres versions de la Série 5 Touring. Les sorties d’échappement sont dissimulées derrière le pare-chocs et, à moins de repérer le badge sur le coffre, il faut regarder attentivement : la trappe de carburant (à l’arrière droit) et celle de recharge (à l’avant gauche) trahissent sa motorisation hybride !

Cela dit, nous trouvons cette nouvelle Série 5 Touring plutôt attirante ! Ses dimensions imposantes (5,06 m de long, 1,90 m de large et 1,52 m de haut) passent inaperçues sous ce format break. Ce qui est particulièrement vrai avec notre modèle d’essai, exécuté dans le superbe Tansanitblau (une teinte Individual facturée plus de 2.500 €), équipé de jantes de 21 pouces optionnelles (2.660 €) et du pack M-Sport pour parfaire le look.

Cette nouvelle version semble une réinterprétation moderne de la Série 5 E60/E61 conçue par Chris Bangle. À son époque, ce design polarisait les opinions, mais il incarne aujourd’hui une certaine sobriété. Même la calandre éclairée apporte une touche originale ! Petit regret toutefois : la lunette arrière à ouverture séparée, une vieille tradition des breaks BMW, a disparu avec cette génération !

Expérience

Les habitacles des derniers modèles BMW tendent à se ressembler. Le Curved Display (écran incurvé) de 12,3 pouces pour l’instrumentation et de 14,9 pouces pour l’infodivertissement, est désormais de série. Si l’affichage tête haute est disponible en option, le passager ne profite pas d’écran dédié, contrairement à ce que proposent les Audi A6 e-tron Avant et Mercedes Classe E Break. Cela ne signifie pas pour autant que BMW n’ait pas modernisé son habitacle : la quasi entièreté des commandes, des grilles de ventilation à la mémoire des sièges, en passant par la climatisation arrière, sont accessibles via des écrans ou de petits pavés tactiles. On va être honnête, ce n’est pas notre solution préférée, mais nous nous en sommes accommodés durant notre semaine d’essai.

iDrive, moins intuitif qu’avant !

L’interface iDrive a également évolué, mais pas forcément dans le bon sens. Les boutons physiques sont remplacés par des (peu réactives) commandes tactiles sur un fond noir laqué… qui laisse apparaître des traces de doigts ! En outre, la navigation dans les menus devient vitre frustrante : par exemple, les modes de conduite classiques « Sport », « Confort » et « Eco Pro » sont remplacés par 7 nouveaux, à découvrir dans les « My Modes » : « Personal », « Sport », « Efficient », « Expressive », « Relax », « Digital Art » et « Silent ». Ces modes ne peuvent être actionnés que via l’écran tactile et une fois choisi, le menu ne disparaît pas automatiquement. Plus de distractions, moins de simplicité !

Autre inconvénient : pour enregistrer vos préférences (radio, température, etc.), il est impératif de créer un compte BMW. Sinon, la voiture ne retient aucune configuration. Une démarche plutôt fastidieuse pour l’utilisateur !

Un coffre identique aux autres versions

Heureusement, tout n’est pas négatif, loin de là ! L’habitabilité à bord est excellente, avec des sièges confortables à l’avant comme à l’arrière. La banquette arrière est particulièrement moelleuse, même si elle manque de réglages. Bonne nouvelle : malgré la présence de la grosse batterie, le coffre dispose de la même capacité que les autres versions de la Série 5 Touring, à savoir de 570 à 1.700 litres ! En outre, on y voit ici aussi un plancher plat et un double fond pour ranger les câbles de recharge. A ce sujet, la BMW marque un avantage net face à la Mercedes Classe E Break PHEV, qui conserve une protubérance dans son coffre.

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Conduite

Grâce à sa grosse batterie de 19,4 kWh (22,1 kWh bruts), la BMW Série 5 Touring PHEV promet une autonomie électrique comprise entre 82 et 98 km. Cela reste légèrement inférieur à la Mercedes, mais largement suffisant pour les trajets quotidiens moyens.

530e à 4 cylindres ou 550e avec 6 cylindres

Le moteur électrique est intégré à la boîte automatique à 8 rapports et développe la coquette puissance de 184 ch dans la 530e. Combiné au moteur turbo essence 2 litres à quatre cylindres de 140 kW/190 ch, cela donne une puissance totale de 299 ch et un couple de 450 Nm. En mode 100 % électrique, vous pouvez atteindre une vitesse maximale de 140 km/h. Avec les deux motorisations combinées, vous passez la barre des 100 km/h en seulement 6,4 secondes, pour une vitesse de pointe de 220 km/h. La 550e xDrive est équipée d’un moteur électrique légèrement plus puissant (197 ch) et surtout d’un gros 6 cylindres de 230 kW/313 ch. Cela donne une puissance combinée de 489 ch, un couple de 700 Nm et un 0 à 100 km/h en seulement 4,3 secondes ! La vitesse de pointe est ici limitée électroniquement à 250 km/h.

 

Autonomie confortable, mais recharge trop lente !

Lors de notre semaine d’essai, où nous avons connu des températures entre 2 et 10 °C, nous n’avons pas réussi à atteindre les 98 km promis. Cependant, même dans ces conditions peu idéales, une autonomie de 75 à 80 km sur une batterie pleine était possible sur un trajet mixte, incluant une bonne portion d’autoroute. Dans des conditions plus clémentes, vous pourriez facilement parcourir 10 km supplémentaires ! Cette autonomie confortable incite vraiment à utiliser cette hybride rechargeable comme il se doit, à savoir en la rechargeant régulièrement. Une fois la batterie vide, la consommation d'essence grimpe à environ 7 l/100 km, ce qui permet tout de même de parcourir près de 800 km grâce au réservoir de 60 litres.

Le problème, c’est que la recharge prend pas mal de temps sur la BMW Série 5 Touring PHEV... Le chargeur embarqué est de type monophasé, avec une puissance maximale de 7,4 kW. À titre de comparaison, certains concurrents proposent des chargeurs triphasés de 11 kW et, parfois, des capacités de recharge rapide allant jusqu'à 50 kW ou plus ! Même certains constructeurs généralistes proposent cette possibilité ! Concrètement, il faut donc prévoir au moins 3 heures pour une recharge complète avec un chargeur adapté ou 6 heures sur les bornes 11 kW les plus répandues (dont cette 530e et 550e n’acceptent que 3,6 kW).

Routière par excellence

Après avoir longuement patienté durant la recharge, la BMW Série 5 Touring plug-in hybride offre heureusement un bel agrément de conduite. Ses performances sont largement suffisantes, mais n’en attendez pas un comportement sportif ! C’est avant tout une grande routière confortable – avec une masse conséquente de 2,1 tonnes, soit environ 165 kg de plus que la génération précédente. L’insonorisation est excellente, les sièges sont confortables, et la suspension (avec amortissement pneumatique de série sur l’essieu arrière) est remarquable, même avec les jantes surdimensionnées de notre modèle d’essai !

Parcourir de longues distances est un jeu d’enfant avec ce break familial, doté d’aides à la conduite bien calibrées et peu intrusives (même s’il faut reconfigurer vos préférences à chaque démarrage via l’écran central, ce qui peut devenir lassant…). En mode électrique, toutefois, l’accélérateur n’offre pas une grande réactivité : on sent que la puissance transite par une transmission, avec parfois de légères secousses lors des changements de rapport.

Prix

Prix BMW Série 5 Touring PHEV 2024

Le luxe, le confort et l’élégance allemande ont un prix, et la BMW Série 5 Touring hybride rechargeable ne fait pas exception. La 530e Touring est disponible à partir de 72.050 €, tandis que la version xDrive à transmission intégrale débute à 74.900 € ! Si vous souhaitez passer à la 550e xDrive Touring, prévoyez un minimum de 88.250 € hors options. Et attention à celles-ci, justement : notre modèle d’essai, une « modeste » 530e sans xDrive, affichait un total de 92.000 € ! Notez que la concurrence n’est pas moins chère : la Mercedes Classe E Break hybride rechargeable démarre à partir de 76.230 €. L’Audi A6 Avant TFSI e est disponible à partir de 74.260 €, mais sera bientôt remplacée, tandis que la Volvo V90 débute à 72.620 €. Ainsi, en version de base, la Série 5 est en réalité la « moins chère » de son segment...

Verdict

Rien à redire sur les fondamentaux de la BMW Série 5 Touring hybride rechargeable : elle offre une excellente tenue de route, un confort remarquable et un habitacle spacieux. De plus, si vous cochez les bonnes cases, elle affiche un design plutôt séduisant ! En revanche, elle pêche par une ergonomie intérieure parfois confuse et une recharge top lente, un domaine où la concurrence fait bien mieux. Cependant, la Série 5 reprend l’avantage avec un coffre qui conserve toute sa capacité, identique à celui des versions thermiques classiques : un atout non négligeable !

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