Fondée en 1995, BYD s’est d’abord spécialisée dans les batteries lithium-ion de téléphones et ordinateurs portables, avant de se lancer dans l’automobile. Depuis 2023, le constructeur importe en Belgique la limousine Han, le gros SUV Tang et le petit SUV Atto 3. La famille s’agrandit désormais avec une berline compacte plus abordable, la Dolphin, concurrente d’une autre voiture électrique chinoise : la MG 4

Inspiration « dauphine »… 

On nous dit que le look de cette voiture s’inspire du dauphin, avec un petit air taquin et un aspect bondissant. Soit… Parmi les traits marquants, on retiendra surtout les protections en plastique sur les passages de roues, les inserts de couleur carrosserie sur les jantes et la disponibilité d’une peinture biton avec non seulement un toit mais aussi un capot contrastants.



À bord, c’est un peu bling-bling, avec une planche de bord aux lignes assez exubérantes, qui engendrent d’ailleurs quelques reflets gênants dans le pare-brise. Les sièges monoblocs à dossier intégré sont stylés, mais leur revêtement en « simili cuir » fait bon marché. C’est pourtant le seul choix disponible, la voiture étant privée de tissu ordinaire ou de cuir véritable. Quant au gros accoudoir central flottant, il est original mais plutôt envahissant au quotidien. Sous celui-ci se cache un gros bac de rangement. Deux autres réceptacles sont creusés au pied et au milieu de la console centrale. Un toit vitré panoramique à double vitrage est proposé, mais uniquement sur le plus haut niveau de finition (Design).



Écran pivotant

Au sommet de la console centrale, on trouve l’écran de 12,8 pouces du système multimédia. Cet écran peut pivoter (électriquement) : une pression sur une touche et il passe du mode paysage au mode tablette ou inversement. C’est amusant, mais finalement plutôt gadget.

Le combiné d’instruments numérique situé derrière le volant est assez petit et peu lisible car fort chargé en informations. Le menu du système multimédia central n’est pas non plus un exemple d’ergonomie, mais on s’y fait à l’usage. Le système de navigation a très bien fonctionné durant ce test et la recherche de bornes de recharge sur l’itinéraire est efficace et détaillée. On regrette par contre que la majorité des fonctions de bord se commandent via les menus de l’écran et non au moyen de boutons physiques, ce qui aurait été plus simple et moins distrayant en conduisant. Autre regret : l’habitacle se couvre de plastiques durs assez basiques et sensibles aux rayures.   

Très spacieuse

La Dolphin mesure 4,29 mètres de long, soit le gabarit des MG 4 et Volkswagen ID.3, les concurrentes directes. Mais le coffre (de 345 à 1.310 litres) est un peu plus petit, offrant de 20 à 40 litres de moins banquette en place. Rien à redire en revanche concernant l’habitabilité arrière : les adultes caseront facilement leurs jambes et la banquette est globalement confortable. Mais, comme toujours dans cette catégorie, la place centrale est un peu étroite pour un adulte. Les dossiers de la banquette peuvent évidemment se rabattre (en deux parties : 60-40) et le plancher de chargement est alors presque totalement plat.  



De 95 à 204 ch

La Dolphin est vendue chez nous avec trois ensembles moteur-batterie : 95 ch/batterie de 44,9 kWh bruts (Active), 176 ch/44,9 kWh (Boost) ou 204 ch/60,4 kWh (Comfort et Design). Pour cet essai, nous disposions de la version la plus puissante. Elle affiche des performances très correctes (0 à 100 km/h en 7,0 secondes), mais les pneus chinois ont parfois eu du mal à faire passer la cavalerie au sol. Heureusement, la voiture est bardée d’assistances à la conduite en tous genres et se montre donc toujours sécurisante. Elle n’est par contre pas du tout amusante en conduite dynamique. On déplore alors une suspension trop souple et pompante, ainsi qu’une direction manquant totalement de ressenti. Si on recherche une compacte électrique dynamique, la MG 4 se montre nettement plus agile et vivante que cette Dolphin.

De 310 à 427 kilomètres d’autonomie

Dans tous les cas, la batterie-lames est de type lithium fer phosphate (LFP) et se passe de cobalt. La disposition des cellules en lames et leur structure en nid d’abeilles offrent une excellente résistance aux chocs et une meilleure protection contre les risques d’incendie.

 

La petite batterie offre officiellement 340 kilomètres d’autonomie en 95 ch et 310 kilomètres en 176 ch. Ses capacités de charge sont très moyennes : seulement 7 kW en courant alternatif (AC) et 60 kW en courant continu (DC). La grosse batterie, elle, peut se charger à 11 kW en AC et 88 kW en DC, ce qui est plus intéressant. Elle offre aussi un plus grand rayon d’action : BYD annonce jusqu’à 427 kilomètres d’autonomie. En pratique, nous avons relevé une consommation moyenne de 16,7 kWh/100 km durant cet essai sur un parcours mixte, mené sous 30°C avec la climatisation branchée. Une valeur très raisonnable, qui autorise une autonomie réelle d’environ 350 kilomètres. Et nous sommes même descendus à 12,2 kWh/100 km sur un parcours urbain et périurbain (soit près de 480 kilomètres d’autonomie dans ces conditions). Notons que toutes les Dolphin disposent de série d’une pompe à chaleur. La version haut de gamme Design s’équipe aussi d’une fonction Vehicle to Load permettant de charger des accessoires externes sur la batterie (jusqu’à 3.300 Watts). Pratique.

Prix BYD Dolphin

Le tarif de l’entrée de gamme débute juste sous la barre des 30.000 euros, soit un gros 2.000 euros de moins que la MG 4, il est vrai plus puissante (170 ch) et dotée d’une batterie légèrement plus grosse (51 kWh bruts). La concurrence européenne est nettement plus chère… Les prix de la Dolphin s’échelonnent comme suit : 29.990 euros (Active), 30.990 euros (Boost), 34.490 euros (Comfort) et 35.990 euros (Design). La revente reste actuellement incertaine, faute d’image de marque sur notre marché. Mais la voiture est garantie 6 ans/150.000 kilomètres (8 ans/200.000 kilomètres pour la batterie).

 

Notre verdict

Une compacte électrique à partir de 30.000 euros, c’est évidemment très concurrentiel... Et la voiture est globalement aboutie (faible consommation, habitabilité généreuse, batterie technologique). Pour à peine plus cher, une MG 4 est toutefois plus dynamique à conduire sans être beaucoup moins pratique.

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