Comme la majorité de ses concurrentes, BMW se doit de devenir une marque 100 % électrique en Europe avant 2035. Et si des constructeurs comme Jaguar ou Mercedes comptent y passer au plus vite (respectivement 2025 et 2030), chez BMW, on préfère prendre le temps avec pour objectif d’atteindre, d’ici 2030, une gamme de produits à 50 % électrique. Mais cela ne veut pas dire que le constructeur bavarois se repose sur ses lauriers, loin de là ! Il s’est notamment associé à Solid State pour développer des batteries solides qui équiperont les prochaines générations de véhicules électriques.
En attendant, la nouvelle i7 fait office de vitrine technologique. En effet, quoi de mieux qu’un vaisseau amiral comme la Série 7 pour montrer de quel bois on se chauffe ? Les ingénieurs allemands ont concentré ici tout leur savoir-faire en matière d’électromobilité. Un cocktail qui en met plein la vue !
Plaire à tout prix ?
La nouvelle BMW i7 en impose. Massive avec son look de berline qui semble indestructible, elle fait tourner les têtes sur son passage. Subjective, la question du style retenu par les designers de la marque oscille entre le statutaire et le kitsch voire, pour les plus extrêmes, le vulgaire. C’est que le pari stylistique sur lequel BMW a misé est pour le moins audacieux. Derrière une ligne relativement classique et des proportions équilibrées, on trouve une kyrielle de détails sujets à caution (du moins d’un point de vue occidental), comme la gigantesque calandre ou les barrettes en cristal à facettes dans l’habitacle, qui laissent à penser que le constructeur vise clairement les marchés où les « nouveaux riches » sont légion.
Et, d’un point de vue purement économique, cela se comprend. En effet, l’Europe ne compte plus que pour 9 % des ventes de la Série 7 tandis que la Chine en absorbe 45 % et le Moyen-Orient, la Corée et le Japon 26 %. Autant de contrées lointaines où l’on exhibe plus volontiers sa fortune, avec tous les artifices qui vont avec !
Un havre de paix
Là où la nouvelle i7 fait mouche, c’est lorsqu’on prend place dans son luxueux habitacle. Une fois la portière motorisée fermée, on trône dans un salon où tout semble avoir été pensé pour vous mettre à l’aise, à commencer par une insonorisation époustouflante. Quasiment aucun bruit ne vient perturber le silence qui règne dans l’habitacle, même lorsque la voiture croise à grande vitesse.
Pour ce qui est de la sellerie, celle-ci frôle la perfection, tant en termes de maintien, d’espace que de confort. BMW a opté pour un compromis moelleux-fermeté qui nous a paru idéal, surtout lorsqu’il s’agit d’effectuer plusieurs centaines de kilomètres. Notez que les passagers arrière peuvent, en option, bénéficier d’un repose-jambe qui se déploie à la demande. Même les grands gabarits pourront alors étendre leurs échasses.
Tout sauf pataude
Malgré un poids à vide proche de 2,7 tonnes, notre i7 xDrive60 a toujours fait preuve d’un dynamisme qui concourt à rendre la conduite agréable voire stimulante. On n’est pas dans le sport mais plutôt dans un dynamisme parfaitement maîtrisé. C’est notamment dû au système à 4 roues directrices ainsi qu’à la traction intégrale, chaque train roulant disposant de son propre moteur électrique. De quoi sérieusement améliorer les qualités routières du modèle ainsi que sa manœuvrabilité. Bon point aussi pour l’amortissement confié à une suspension pneumatique adaptative redoutable d’efficacité. Associée à une série de capteurs et à la caméra frontale, l’intelligence artificielle analyse la route et ses irrégularités et adapte une série de paramètres, 33 fois par seconde, pour offrir le meilleur compromis confort-efficacité aux occupants du véhicule. Notez enfin que la hauteur de caisse peut varier de 3 cm, en fonction des circonstances.
Impériale sur voie rapide et en dehors des villes, la Bavaroise exige par contre une certaine attention en conduite urbaine, de par ses dimensions imposantes. Cela n’empêche pas le modèle d’être étonnamment facile à utiliser au quotidien, le tout dans un confort dont peu de concurrentes peuvent se targuer.
Chère mais impressionnante
En de nombreux points, l’i7 XDrive60 se révèle remarquable. À commencer par son groupe motopropulseur de 544 ch et 745 Nm. De quoi réaliser le 0 à 100 km/h en 4,7 secondes et pointer jusqu’à 240 km/h. Une palette Boost, placée derrière le volant, offre un supplément de puissance durant 10 secondes. Tout aussi impressionnante est l’autonomie annoncée, comprise entre 590 et 625 km (cycle WLTP). Dans les faits, notre consommation a tourné autour de 24 kWh/100 km, soit une autonomie moyenne un rien supérieure à 400 km. Côté recharge, la batterie de 101,7 kWh demande 34 minutes pour une recharge de 10 à 80 % (sur un chargeur DC de 195 kW) et près de 5 heures sur une Wallbox de 22 kW (AC).
Enfin, on ne peut que rester pantois face à l’équipement et aux technologies embarquées par l’i7. Entre le planificateur d’itinéraire qui intègre les étapes de recharge, le double écran incurvé du tableau de bord, l’immense Theatre Screen arrière de 31,3’’, les portes motorisées ou encore l’installation audio signée Bowers & Wilkins, cette berline se distingue par un équipement pléthorique qu’il est impossible de détailler ici.
Notre verdict
Avec un ticket d’entrée fixé à 137.900 €, la BMW i7 XDrive60 ne s’adresse clairement pas à n’importe qui. Mais pour celles et ceux qui peuvent s’en offrir un exemplaire, il est possible de personnaliser sa monture dans les moindres détails, quitte à faire grimper l’addition au-delà des 200.000 €. Pour ce prix, on dispose d’un véhicule confortable, suréquipé, technologiquement à la pointe et qui vous permettra d’avaler les kilomètres sans le moindre signe de fatigue. Restera à faire une pause environ tous les 400 km pour recharger la bête.
Du côté de la concurrence, seule la Mercedes EQS est à même de rivaliser avec cette BMW, et encore, seulement la 580 4Matic, à équipement grosso modo égal. Plus légère que l’i7, celle-ci est néanmoins un tantinet moins raffinée et moins spacieuse. La BMW s’impose donc comme la seule véritable limousine 100 % électrique dans ce segment de niche.