Aujourd'hui, tous les constructeurs veulent des SUV et des crossover dans leur gamme, mais le segment C "ordinaire" reste bien représenté. On y trouve d’ailleurs des « poids lourds » : la Volkswagen Golf, la Renault Mégane, la Peugeot 308, la Ford Focus et l'Opel Astra sont les modèles les plus populaires. Et puis, il y a bien d'autres outsiders : la Seat Leon, la Toyota Corolla récemment renouvelée, et quelques Asiatiques comme la Kia Ceed, la Hyundai i30 et... cette Mazda 3.
La nouvelle Mazda 3 semble soudainement différente ?
C'est vrai. Les Japonais ont consacré beaucoup de temps et d'énergie à la conception de leur nouvelle 3, et cela porte ses fruits. La 3 définit les lignes des Mazda à venir et a déjà été annoncée avec quelques concepts. Notre compatriote Jo Stenuit a participé activement à la conception et a contribué au style raffiné de la calandre, aux blocs optiques, au capot, aux grandes surfaces latérales lisses, aux hanches robustes et aux montants C.
Par souci d'exhaustivité : il existe aussi une berline classique, mais un break n'est pas prévu. La Mazda 3 est une voiture mondiale, hors seuls les Européens aiment les breaks alors que le reste du monde préfère les quatre portes classiques. Toutefois, notez que le client de la Mazda 3 choisit à 85% la berline à hayon, contre à peine 15% de berlines.
Les changements à l'intérieur sont-ils tout aussi profonds ?
Les designers recherchaient le minimalisme. Le tableau de bord dessiné horizontalement ne contient que les ouïes de ventilation, les boutons de climatisation et un écran multimédia en forme de tablette, qui est toujours commandé par une molette sur la console centrale. Le tableau de bord est en partie digital et s’oriente autant que possible vers le conducteur. Bien sûr, vous n'avez pas à apprendre à Mazda comment positionner les commandes. Le volant et le levier de vitesses tombent parfaitement en main et les sièges offrent un beau support. Dommage que le siège du conducteur soit un peu plus haut que celui du passager. La qualité de finition est exempte de critiques.
Avec une longueur de 4,46 mètres, les dimensions de la nouvelle Mazda 3 sont restées pratiquement inchangées, mais l'empattement a légèrement augmenté. Cela devrait en théorie offrir un peu plus d'espace aux passagers arrière, mais ce n'est pas vraiment le cas en pratique. Cependant, vous remarquerez que le montant C épais et la ligne de ceinture ascendante diminuent la luminosité à l’arrière, ainsi que la visibilité. Ici, la priorité a clairement été donnée au design. Le volume du coffre est honnête,, sans plus : 358 litres avec la banquette arrière relevée, 1.026 litres avec la banquette rabattue. A titre d'exemple : la voiture de référence dans ce segment, la Volkswagen Golf, propose respectivement 380 et 1.270 litres.
Mazda n'a-t-il pas développé un nouveau moteur pour cette Mazda 3 ?
C'est le moteur Skyactiv-X, un concept révolutionnaire selon Mazda. En termes très simples, c'est un moteur à essence qui promet la consommation d'un moteur diesel. Sauf qu’il ne sera disponible que plus tard cette année. Pour l'instant, la Mazda 3 fait donc ses débuts avec un moteur essence et un moteur diesel.
L'essence est le 2.0 Skyactiv-G, un moteur atmosphérique à quatre cylindres de 122 ch et 213 Nm. En effet, Mazda ne voit toujours aucun avantage à la suralimentation par turbo. Le Skyactiv-G fonctionne à faible charge sur la moitié de ses cylindres et est équipé d'un système hybride « doux » de 24 volts qui récupère l'énergie de freinage et qui est principalement utilisé pour les fonctions de confort. Selon Mazda, chaque effort compte.
L'autre bloc est le 1.8 Skyactiv-D, un moteur diesel de 116 ch et 270 Nm qui remplace les précédents 1.5 et 2.2. Le moteur diesel n’est pas dérivé en version « mild-hybrid », mais il répond bien sûr aux plus récentes normes Euro 6d-TEMP. L'essence et le diesel sont disponibles avec une boîte de vitesses manuelle à six rapports et avec une boîte automatique à six rapports.
Comment roule cette nouvelle Mazda 3 ?
Comme une Mazda 3, mais en plus mature. Les ingénieurs sont partis d'une toute nouvelle base, qu'ils ont non seulement rendue plus rigide mais aussi mieux isolée. Elle rend ce nouveau modèle un peu plus sage que son prédécesseur, mais préserve malgré tout la dynamique de conduite. Les Japonais l'ont également équipé du "G-Vectoring Control Plus", un système qui non seulement répartit le couple entre les roues avant comme sur l'ancienne Mazda 3, mais qui presse maintenant judicieusement les freins pour plus de stabilité en virage.
Néanmoins, la 3 est également confortable à conduire : malgré le principe relativement simple de l'essieu arrière, la japonaise digère parfaitement les virages, bosses et autres inégalités de la chaussée. De plus, les moteurs sont bien isolés : même le moteur diesel n'est vraiment audible qu’en charge.
Parlant du moteur diesel : curieusement, c’est lui qui nous a offert le plus grand plaisir de conduite lors de cette première présentation. Peut-être que le contraste avec le moteur à essence atmosphérique était-il trop fort : celui-ci semblait peu enclin à grimper dans les tours et sa sonorité manquait de relief. Le diesel est donc le moteur le plus enthousiaste, bien qu'il soit pénalisé par un temps de réponse.
Autre chose à savoir ?
La sécurité active a fait l'objet d'une solide mise à jour. Mazda regroupe les équipements de sécurité sous le label "i-Activsense". La liste est très complète : régulateur de vitesse adaptatif avec aide au changement de voie, reconnaissance des panneaux de signalisation et des angles morts, reconnaissance des piétons et avertissement de fatigue, ainsi que de nombreuses caméras pour surveiller l'environnement pendant le stationnement.
Combien coûte cette nouvelle Mazda 3 ?
Les prix commencent à 23.990 € pour le 2.0 Skyactiv-G en finition de base et grimpent jusqu'à 32.090 € pour le 1.8 Skyactiv-D en finition haute. Ce n'est pas un prix plancher, mais l'équipement de série est déjà complet dès la version de base : aides à la conduite complètes, phares LED, radio numérique, navigation, Apple CarPlay et Android Auto, affichage tête haute, etc. La liste des options est classiquement limitée, donc pour plus d'équipement, vous devez grimpez en finition.
En conclusion ?
Cette quatrième génération de Mazda 3 est arrivée à maturité. Son design lui impose quelques inconvénients pratiques, mais la japonaise se rattrape avec la qualité de son habitacle, son agilité et son confort. La gamme des moteurs est limitée ce qui rappelle aux acheteurs potentiels que nous sommes en présence d’un outsider. La grande question est évidemment de savoir ce que réserve le révolutionnaire moteur Skyactiv-X…