20201016145526mx-30.jpg

Après avoir passé quelques minutes au volant de la mule d'essai l'année dernière, nous prenons enfin les rênes de la MX-30 de production. L'occasion, encore une fois, de nous familiariser avec l'approche de Mazda à l'électrique. On vous explique…

20201016145338mx-30.jpg

Vue globale

Alors que l'autonomie semble être brandie comme l'arme de vente principale des grosses électriques, puissantes et lourdes, Mazda porte à cette approche marketing un regard plutôt critique. D'après la marque nippone, afin de réduire les émissions d'une auto, il faut avoir une vision globale. Une vision qui part de la production, jusqu'au recyclage en passant par l'utilisation. Au risque d'enfoncer une porte ouverte, il faut en effet rappeler que la production des batteries nécessaires aux voitures électriques émet du CO2. Plus elles sont grosses, plus les émissions sont élevées. Bien sûr, il faut comparer cela aux gaz qu'émet une voiture à combustion tout au long de sa vie en plus de sa production. Un calcul savant que Mazda s'est amusé à faire.

20201016145527mx-30.jpg

La juste taille

On vous passe les détails techniques – ne nous remerciez pas – pour condenser l'info : d'après Mazda, la capacité idéale de la batterie pour son SUV compact est de 35,5 kWh. Voilà qui explique les choix techniques. Maintenant, entrons dans le vif du sujet. Baptisée MX-30, ce nouveau modèle 100% électrique reprend la plateforme déjà étrennée par les CX-30 et Mazda3. Dissimulée sous le plancher, la batterie alimente un moteur électrique de 107 kW (145 ch) et 271 Nm de couple placé sur le train avant. Avec une consommation moyenne officielle de 19 kWh/100 km, la Mazda MX-30 annonce une autonomie de 200 km…

20201016145619mx-30.jpg

Différentiation volontaire

Afin de marquer le coup de l'entrée de Mazda dans le secteur électrique, la MX-30 se démarque de ses frères et sœurs à plusieurs niveaux. Outre l'énergie qu'elle utilise pour avancer, son esthétique se veut également plus plane et ses formes moins tendues. On y reconnaît toujours le coup de crayon nippon, mais le crossover se veut plus calme. Il se démarque également par ses portières à ouverture inversée, que Mazda baptise « Freestyle ». C'est la même chanson dans l'habitacle où la sérénité coïncide avec la pensée écologique. Cette dernière est mise en évidence par le cuir « vegan », les tissus faits à partir de bouteilles plastiques recyclées ou, encore plus impressionnant, le liège véritable utilisé avec parcimonie sur la console centrale. D'ailleurs, cet ensemble central flottant abrite un nouveau sélecteur de vitesse ainsi qu'un écran tactile rassemblant les commandes de la climatisation. Cela dit, on peine à voir son utilité puisqu'il est bordé…de commandes physiques !

20201016145235mx-30.jpg
20201016145236mx-30.jpg

Comme à la maison

Avec son habitacle écolo, son look serein et ses portières inhabituelles, la MX-30 casse les codes. Pourtant, sur la route, elle se montre étrangement…banale ! Ce n'est en rien une critique négative et Mazda dit d'ailleurs avoir l'ambition de ne pas choquer. Et oui, pour la majorité des futurs clients, cette MX-30 sera leur première auto électrique. Les ingénieurs ont donc travaillé sur la pédale d'accélérateur afin qu'elle commande le moteur électrique de façon plus linéaire, ce qui assure une dynamique de conduite plus souple. C'était déjà vrai avec le prototype. Cependant, sur cette version de production il est possible de régler la quantité de régénération au levé de pied souhaitée via les palettes au volant. Un vrai plus ! Au fil des kilomètres, on redécouvre un SUV très civilisé et confortable qui, cependant, ne manque pas de dynamisme grâce à sa direction naturelle.

20201016145237mx-30.jpg

Plus qu'annoncé

Au terme de nos quelques 100 km sur les routes belges à l’occasion de cette première prise en main, cette MX-30 nous réserve une dernière surprise. Bien que ses chiffres d'homologation annoncent une consommation relativement élevée de 19 kWh/100 km, l'ordinateur de bord de notre véhicule d'essai nous affichait seulement 13,4 kWh/100 km. Une belle différence en faveur de l'autonomie. À cette allure, il sera très aisé d'atteindre, voir même de dépasser les 200 km d'autonomie. Et quand les accus sont à court de jus, il suffit de se brancher au réseau. En courant alternatif, la MX-30 demandera 3 heures pour passer de 10% de charge à 80%, et 5h pour arriver à une charge complète. Sur une borne rapide de 50 kW, la même action ne prendra que 36 minutes. Cependant, il s'agit de la puissance maximale qu'acceptera de « digérer » la nippone.

20201016145618mx-30.jpg

Dans les clous

Comparée à ses concurrentes, la Mazda MX-30 reste dans les clous avec son prix d'attaque de 33.490 €. Là où le bât blesse, c'est que les autres crossovers électriques s'équipent souvent d'une plus grande batterie tout en offrant une meilleure habitabilité. Heureusement, la Mazda compense légèrement cela avec sa dotation de base généreuse.

20201016145528mx-30.jpg

Notre verdict

Il faut le dire : la vision de la voiture électrique de Mazda ne plaira pas à tout le monde. Bien que l'emballage soit attirant, le bonbon qu'il renferme n'est pas sans défaut. Cependant, bien que les chiffres officiels soient limités, notre essai nous prouve que l'autonomie peut facilement être surpassée. En sus, son esprit décalé, sa finition et son confort ne manqueront pas d'assister sa popularité.

20201016145700mx-30.jpg