Jean-Francois Christiaens

27 SEP 2019

Essai : Toyota GR Supra, retour gagnant ?

À l’heure où les autres constructeurs ne pensent plus qu’à l’électrification de leur gamme, Toyota profite de son avance dans le domaine pour s’offrir une petite récréation ! Disparue du catalogue depuis 2002 ; la Supra est enfin de retour. Pour notre plus grand bonheur ?

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Après s’être éteinte à la fin de la 4ème génération, la saga Supra revient donc sur les devants de la scène avec cette 5ème mouture siglée GR Supra. Cette revenante a en effet été développée par le département sportif Gazoo Racing de Toyota en étroite collaboration avec BMW. Faut-il vous le rappeler : cette Supra doit en effet en partie sa renaissance au constructeur allemand puisqu’elle partage ses entrailles techniques avec la nouvelle génération du roadster Z4. Ces deux modèles sortent d’ailleurs de la même usine d’assemblage, celles de Magna Steyr, située à Graz en Autriche.

Poupe d’enfer !

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Extérieurement, la GR Supra n’a toutefois rien d’une BMW ! Les designers lui ont offert une personnalité esthétique propre au style très nippon. Quand on étudie la bête de plus près, on tiquera tout de même un peu sur ses nombreuses aérations factices au côté un peu cheap. Mais dans l’ensemble, les proportions de cette nouvelle Supra sont plutôt séduisantes et sa poupe d’enfer !

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2 places seulement

Avis aux parents : pour sa cinquième vie, la Supra se contente dorénavant de seulement deux places. Dommage, une configuration 2+2 aurait pu apporter un peu plus de polyvalence à l’engin, même juste à titre de dépannage. Tant pis pour la balade dominicale avec les enfants ! En revanche, le coffre se montre assez logeable pour embarquer les valises d’un couple pour un long week-end en amoureux. Il faudra juste composer avec accès un peu étroit et haut perché. Mais bon, ce n’est pas un break non plus…

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BMW… en mieux !

À bord, la personnalisation de la Supra par rapport à sa cousine allemande est nettement plus limitée. On est clairement installé à bord d’une BMW. Ce qui, cela dit, est plutôt une bonne nouvelle. L’ergonomie du poste de conduite est bonne, l’infodivertissement moderne, les matériaux qualitatifs et la finition soignée. En fait, c’est même une BMW en… mieux ! En tous les cas, on trouve le style adopté par l’affichage digital de la Supra plus séduisant et plus lisible que celui retenu par BMW pour son roadster Z4. Le gros compte-tours central donne à l’ensemble un côté assez sportif.

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Grand Tourisme

On s’attendait à prendre les commandes d’une sportive plutôt radicale. On se retrouve, à l’inverse, plutôt au volant d’un coupé tirant vers l’univers du Grand Tourisme. Le filtrage des suspensions est prévenant, l’insonorisation globale plutôt soignée et le calibrage des commandes plutôt « souple ». Un peu trop, d’ailleurs. La direction est assez avare en retour d’information et l’attaque de la pédale de frein est un peu timide pour une sportive de cette trempe. En conduite décontractée, rouler dans cette Supra n’a en tous les cas rien d’un « calvaire ».

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À tous les étages

Le six cylindres en ligne 3.0 l suralimenté repris de la Z4 M40i se montre disponible à tous les étages. Son couple maximal généreux de 500 Nm répond constamment présent entre 1.600 et 4.500 tr/min. Ce qui assure à la fois des reprises explosives en sortie de courbe quand on enfonce la pédale de droite mais aussi des déplacements tout en souplesse en conduite coulée. En fonction du mode de conduite retenu (normal ou Sport), la boîte automatique à 8 rapports enquille aussi les rapports avec souplesse ou célérité. La puissance maximale de 340 ch est disponible, quant à elle, entre 5.000 et 6.500 tr/min. Cette cavalerie assure d’excellentes prestations à la Supra. Les puristes auraient peut-être appréciés un typage un peu plus rageur de la mécanique dans les hautes rotations ainsi qu’une sonorité « réelle » un peu plus travaillée (en mode Sport, un son artificiel tente de faire illusion via les haut-parleurs mais bon…).

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Compromis

En conduite sportive, le typage relativement souple de l’amortissement de la Supra (même en mode Sport) induit des mouvements de caisse parfois un peu amples et déstabilisants aux plus hautes vitesses sur les mauvais revêtements. D’autant plus que le volant manque, on l’a écrit, un peu de consistance pour tenir efficacement le cap. Mais l’équilibre général de la voiture est tout de même plaisant et ses « ruades », pour les amateurs du genre, assez faciles à dompter dans les courbes plus serrées grâce au différentiel actif.

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Tout compris

Facturée 65.500 €, la Supra n’est a priori pas « donnée ». L’Audi TT S (310 ch) est annoncée par exemple à partir de 57.700 €. Mais dans le cas de la Toyota, l’équipement de série est complet. Hormis le « premium pack » proposé à 2.300 € (sièges en cuir, affichage tête haute, chargeur à induction, etc.) et la peinture métallisée (900 €), tout est compris !

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Notre verdict

Sous ses traits sportifs, cette 5ème Supra du nom fait preuve d’une belle polyvalence. Certes, en abandonnant les places arrière de ses devancières, la nouvelle venue perd un peu en aspects pratiques. Mais son positionnement Grand Tourisme permet néanmoins d’envisager un usage quotidien sans trop de concessions… tout en jouissant de performances explosives à l’occasion au détour de petites routes désertes !

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