Sébastien Vanhouche

24 DÉC 2024

Essai : Ineos Grenadier Quartermaster, le plus charmant des pick‑up

Le pick-up Ineos Grenadier Quartermaster est-il aussi attachant que la variante Station Wagon du tout-terrain anglais ? Réponse au volant de sa motorisation diesel !

{"fr":"Truck Ineos Grenadier roulant sur chemin de terre à grande vitesse.","nl":"Pick-up Ineos Grenadier rijdt snel over onverharde weg."}
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"L’Ineos Grenadier Quartermaster n’est pas le plus confortable ou pratique des pick-up, mais il a tellement de charme qu’on lui pardonne (quasiment) tout !"

En juillet 2023, soit environ un an après la présentation de son Grenadier, Ineos a levé le voile sur la variante Quartermaster de ce dernier. Il s'agit ni plus ni moins de la version pick-up du tout-terrain devenu déjà célèbre, ne serait-ce que grâce à l'histoire entourant sa création. Mais alors, que vaut la variante à benne d'un véhicule qui se veut déjà destiné à être utilisé principalement par des professionnels ?

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Design

Du charme et du caractère à revendre !

Plus long de 54,5 cm que le Grenadier Station Wagon, le Quartermaster est un (très) grand gabarit. Il mesure 5,44 m de long pour 1,943 m de large et 2,019 m de haut ! Autant dire que les places de parking, que ce soit en largeur ou en longueur et qu'elles soient souterraines ou pas, ne sont pas vraiment sa tasse de thé… Il affiche en revanche identiquement le même look rectiligne et on ne peut plus sympathique que son jumeau à l'habitacle entièrement fermé. Il profite donc des mêmes optiques avant rondes, charnières apparentes et peut même recevoir les mêmes vitres de toit façon safari. À l'arrière en revanche, adieu le coffre auquel on accède via une double porte, le Quartermaster profite évidemment d'une longue et large benne dans laquelle peut tout de même venir se loger une vraie roue de secours. Pratique. Aucun doute, il déborde de charme, peut-être pas autant que l'Ineos Grenadier Station Wagon, mais davantage qu'un Ford Ranger ou qu'un Volkswagen Amarok.

Une fois à l'intérieur, on est également en terrain connu puisque l'habitacle, volant à deux branches ou encore planche de bord du Quartermaster sont parfaitement identiques à ceux de l'Ineos Grenadier Station Wagon. On retrouve donc beaucoup de plastiques durs qui ne sont certes pas très qualitatifs, mais qui donnent une sensation de solidité à l'habitacle. Les finitions sont d'ailleurs irréprochables. Il suffit de quelques tours de roues pour se rendre compte que rien ne bouge et ne bougera pas, peu importe l'âge ou le kilométrage de l'Ineos Grenadier Quartermaster. Et il n'y a même pas besoin de le mettre en marche pour se sentir au volant d'un engin véritablement pas comme les autres.

Expérience

Un seul écran central…

Tout comme son petit frère, l'Ineos Grenadier Quartermaster ne profite que d'un seul écran central tactile de 12,3 pouces. C'est sur la partie gauche de ce dernier que toutes les informations liées à la conduite sont affichées, y compris la vitesse. Heureusement, tout comme à bord d'une Tesla Model 3 ou Y, on s'y fait rapidement. Quant à son système d'infodivertissement, il est (trop ?) simple et plutôt facile à prendre en main, mais il aurait pu être un brin plus aisé à utiliser. Il ne s'agit en effet pas du système le plus réactif du genre, et certains boutons sont parfois un peu petits. Il se connecte en revanche à Android Auto et Apple CarPlay et peut également être commandé via une large molette centrale — deux véritables atouts. Quant au petit panel situé derrière le volant, il est uniquement composé de témoins lumineux dont la majorité avertit le conducteur d'un problème. Mieux vaut donc qu'il reste complètement éteint.

… mais des boutons du sol au plafond !

S'il ne dispose que d'un seul écran, l'intérieur de l'Ineos Grenadier Quartermaster est en revanche couvert de dizaines de boutons ! Il y en a même au plafond ! Tout comme l'engin et contrairement à ceux composant son système d'infodivertissement, ils sont tous larges et imposants afin de pouvoir être utilisés même si l'on porte des gants et sont même étanches (IP54K) ! Une partie d'entre eux contrôle la climatisation, ce qui est une excellente chose, alors que ceux situés au plafond permettent majoritairement de régler différentes fonctions utiles en tout-terrain et sont donc assez peu utilisés au quotidien. En revanche, ils participent grandement au charme de l'engin !

Tout dans la benne et juste ce qu’il faut à l’arrière

Le Quartermaster repose sur un empattement 30,5 cm plus long que celui de l'Ineos Grenadier Station Wagon, mais tous ces centimètres supplémentaires ne profitent malheureusement aucunement aux passagers arrière. Cela dit, ces derniers ne manquent pas spécialement de place pour autant. Deux adultes de taille moyenne peuvent en effet s'installer aux places arrière, mais pas pour de trop longues distances à cause de la position assez droite de leurs dossiers. La place centrale est, quant à elle, pratiquement inutilisable à cause du gigantesque tunnel de transmission.

Finalement, à l'arrière, pas de coffre, mais une grande benne mesurant 1,564 m de long et 1,137 m de large au niveau des essieux — tout juste de quoi y glisser une Europalette, pratique. L'Ineos Grenadier Quartermaster peut également tracter une remorque freinée pesant jusqu'à 3,5 t, alors que sa benne accepte jusqu'à 760 kg lorsqu'il carbure au diesel et même jusqu'à 835 kg lorsqu'il fonctionne à l'essence !

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Conduite

Des mécaniques bavaroises qui lui vont comme un gant

Encore et toujours comme son petit frère, l'Ineos Grenadier Quartermaster peut profiter de deux moteurs disposant tous deux de 6 cylindres en ligne, d'une cylindrée de 3,0 l et originaires de Bavière. L'un carbure à l'essence pour développer 210 kW (286 ch) et 450 Nm de couple. Il permet à l'Ineos Grenadier Quartermaster d'accélérer de 0 à 100 km/h en 8,8 s et d'atteindre une vitesse de pointe de 160 km/h. L'autre fonctionne au diesel et revendique 183 kW (249 ch) ainsi que 550 Nm de couple. Une seconde plus lente sur l'exercice du 0 à 100 km/h, cette motorisation dispose en revanche de la même vitesse maximale. Toutes deux sont associées à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports signée ZF, exactement comme à bord d'une BMW. Cette dernière s'opère même via le même levier que celui que l'on retrouvait dans de précédents modèles de la marque bavaroise.

Au volant de notre exemplaire équipé du 6 cylindres en ligne diesel, nous avons mesuré une moyenne de 10,9 l sur un peu plus de 600 km. Une distance parcourue aussi bien sur l'autoroute et la route qu'en dehors. Heureusement que l'Ineos Grenadier Quartermaster dispose d'un réservoir de 90 l lui autorisant une autonomie d'un peu plus de 800 km entre deux pleins. Il faut dire que sa forme de brique, mais aussi sa transmission intégrale permanente et son poids de 2,7 t ne font pas de lui un exemple de frugalité… En revanche, bien que gourmande, cette association moteur/boîte est un vrai régal à utiliser à bord du Grenadier. Elle est à la fois souple, incroyablement efficace et coupleuse, et ce même à basse vitesse ! Il n'y a pour ainsi dire aucun obstacle qui semble pouvoir résister à cette motorisation, mais également à l'Ineos Grenadier Quartermaster, tout simplement.

Lentement, mais sûrement…

Non content d'afficher un look hors du commun, l'Ineos Grenadier Quartermaster se conduit également d'une manière pour le moins particulière. Ce n'est ni son association moteur/boîte, ni ses excellents sièges Recaro qui posent problème, mais bien sa direction ! Cette dernière est on ne peut plus vague, au point qu'il est parfois difficile de savoir vers quelle direction les roues avant pointent. Une sensation encore renforcée par le fait que le volant ne revient pas seul à sa position centrale. Résultat, il faut donc redresser le cap après chaque virage, ce qui est déroutant mais également étonnamment… amusant ! Il s'agit là encore de l'une des nombreuses particularités qui font son charme. Mais là n'est pas le seul problème de sa direction. L'Ineos Grenadier Quartermaster dispose également d'un rayon de braquage ridiculement grand ! Les parkings ne sont décidément pas son terrain de prédilection… Quant à l'autoroute, ou n'importe quel type de route d'ailleurs, il s'y débrouille, mais sans jamais y être parfaitement à son aise non plus. Disons qu'un peu comme un tracteur, l'Ineos Grenadier Quartermaster est surtout fait pour progresser « lentement », jusqu'à une cinquantaine de km/h par exemple. En revanche, toujours comme un engin de chantier, il sait rouler jusqu'à 50 km/h absolument partout ! Grâce à sa garde au sol de 26,4 cm, sa boîte courte, ses angles d'approche de 35,5 degrés et de fuite de 22,6 degrés, rien ne résiste à l'Ineos Grenadier Quartermaster ! Il peut même traverser des gués d'une profondeur de 800 mm et verrouiller, en option, ses trois différentiels pour en sortir.

Prix

Quel est le prix de l’Ineos Grenadier Quartermaster en 2024 en Belgique ?

Commercialisé par Hedin Automotive en Belgique et fabriqué à Hambach en France, l'Ineos Grenadier Quartermaster débute actuellement au prix de 78.272 €. Ses variantes Trailmaster ou Fieldmaster, mieux équipées, sont quant à elles affichées à partir de 87.708 €. Depuis peu, le pick-up anglais existe également dans une variante stricte 2 places, mais dont le prix n'a pas encore été communiqué. Autrement dit, l'Ineos Grenadier Quartermaster n'est pas donné… En revanche, puisqu'il s'agit d'un utilitaire, il n'est pas impacté par un malus écologique, du moins au sud du pays et pour autant que l'on puisse justifier son utilisation de manière professionnelle.

 

Verdict

Malheureusement pour lui, l'Ineos Grenadier Quartermaster n'est ni le plus confortable, ni le plus pratique des pick-up, mais cela importe finalement peu. Au regard des prix auxquels il est affiché, l'Ineos Grenadier Quartermaster n'est finalement pas destiné à être utilisé par les gardes forestiers ou agriculteurs pour se rendre dans leurs champs ou forêts. Il s'agit en revanche d'un engin ô combien charmant et compétent pour partir à l'aventure et pratiquer « l'overlanding » ! Et ça, Ineos semble l'avoir bien compris et propose d'ores et déjà une multitude d'accessoires pour le personnaliser. Et puis même s'il ne s'aventure que peu souvent en dehors des sentiers battus et pavane davantage sur le bitume, il a tellement de charme et de caractère qu'on lui pardonne (quasiment) tout !

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