Olivier Maloteaux

18 MAR 2024

Essai : Mazda 2 Hybrid, une nouvelle bouche à l’accent belge

Cette citadine hybride gagne en finesse en se taillant une nouvelle bouche, dessinée par un Belge et censée masquer davantage les origines Toyota de cette Mazda. On vous explique…

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Cette Maeda 2 Hybrid est fondamentalement une Toyota Yaris rebadgée. Et donc une excellente citadine hybride frugale.  "

Chez Mazda, la 2 est une proposition double… La gamme comprend une « 2 » carburant exclusivement à l’essence (pur produit Mazda, elle quittera le catalogue en fin d’année) et cette « 2 » hybride autorechargeable, qui ne lui ressemble pas. Logique : c’est une Toyota Yaris rebadgée. Le petit poucet Mazda a en effet conclu un partenariat avec le géant Toyota pour qu’il lui fournisse cet hybride à faible consommation, afin de faire baisser les émissions de CO2 moyennes de la gamme pour éviter de grosses amendes des autorités européennes. Une alliance de bon sens.

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Design

Un masque belge

La Mazda 2 Hybrid a été lancée en 2022, soit deux ans après la Yaris actuelle. Les deux modèles affichaient jusqu’ici un look identique. Aujourd’hui, pour que l’on démasque moins les origines Toyota, les faces avant et arrière de la Mazda ont été redessinées par le belge Jo Stenuit, directeur européen du Design chez Mazda. C’est la bouche qui évolue le plus, avec une calandre en pentagone qui rappelle celle des autres produits de la marque. Mais bien sûr, l’allure générale de la Yaris reste reconnaissable.

 

Expérience

Un écran agrandi

Tout comme la Yaris, la Mazda 2 Hybrid profite d’évolutions multimédias pour le millésime 2024. Si les versions d’entrée de gamme (Prime-Line, Centre-Line et Exclusive-Line) conservent de classiques cadrans à aiguilles, les variantes haut de gamme disposent d’un combiné d’instruments numérique (7’’ sur Homura et 12,3’’ sur Homura Plus), dont les possibilités de personnalisation sont cependant assez limitées.

Au centre, on trouve un écran tactile de 9’’ (10,5’’ sur Homura Plus). Gros défaut : le GPS intégré n’est disponible (de série) que sur le haut de gamme Homura Plus, pas sur les autres variantes, dans lesquelles il faudra donc s’en remettre au smarpthone pour trouver son chemin. Heureusement, on trouve de série les liaisons Apple CarPlay et Android Auto, avec ou sans fil.

À l’étroit à l’arrière

Le tableau de bord est identique à celui de la Toyota Yaris, avec un mobilier fort sombre. Pour illuminer les lieux, un toit panoramique (non ouvrant) est proposé, mais uniquement sur l’Homura Plus (de série). La finition est de qualité mais, malgré le lifting, le gros du mobilier se compose toujours de plastiques durs, comme souvent dans ce segment.

À l’arrière, l’accès n’est pas très aisé, mais l’espace aux jambes et la garde au toit sont satisfaisants pour un adulte d’un mètre quatre-vingts, tandis que la banquette est confortable et bien galbée. Par contre, la ceinture de caisse, encore plus haute qu’à l’avant, donne un désagréable sentiment de confinement. Et vu la faible largeur habitable, la place centrale est à réserver aux enfants. Quant au coffre, il est limité : 286 l banquette en place.

 

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Conduite

Un seul moteur

Sous le capot, on trouve uniquement un propulseur hybride, déjà connu de la Yaris : il associe un tricylindre 1.5 à essence de 91 ch et un moteur électrique. L’ensemble délivre 116 ch de puissance cumulée et offre des performances correctes, sans être explosives (0 à 100 km/h en 9,7 secondes). Contrairement à la Yaris restylée, cette Mazda 2 Hybrid n’a pas droit au nouveau propulseur de 130 ch, qui n’offre de toute façon pas vraiment plus d’agrément que le 116 ch. Car on n’a jamais envie de presser trop l’accélérateur, la boîte-pont faisant alors toujours trop mouliner le moteur (mêmes sensations qu’une boîte de scooter). 

C’est donc sans forcer sur la pédale de droite que cette hybride s’apprécie le plus, alternant à bon escient les phases de conduite électrique et thermique. On évolue alors sans à-coups, portés par la douceur de la transmission à variation continue. Ceci dit, cette petite Mazda ne craint pas les virages, grâce à un châssis rigide et des mouvements de caisse bien contenus.

La batterie se recharge toute seule

Pas besoin de recharger la batterie sur une prise : la pile se « remplit » toute seule, via le moteur à essence et la récupération d’énergie à la décélération. Le mode électrique n’autorise ici que 2 à 3 kilomètres d’autonomie d’affilée, mais la batterie se recharge très vite. La voiture tente le plus souvent de démarrer en électrique, le moteur à essence venant à la rescousse dès que nécessaire. Il est possible de faire des pointes à environ 70 km/h en électrique, mais à condition de rouler avec un œuf sous le pied.

 

Prix

Le prix de la Mazda 2 Hybrid 2024

Si la Mazda 2 à essence (pur produit Mazda, rappelons-le) de 75 ou 90 ch coûte de 18.000 à 27.000 €, cette 2 Hybrid de 116 ch développée par Toyota coûte près de 10.000 € de plus, avec des tarifs allant de 27.790 à 35.690 €. Ce n’est pas donné et c’est même un peu plus cher que la Yaris donneuse d’organes !

On regrette aussi une politique d’équipement très contraignante : impossible de choisir les équipements à la carte, la seule option étant la peinture métallisée. L’équipement de cette Mazda dépend donc du niveau de finition, certains accessoires (GPS, grand écran central 10,5’’ ou toit panoramique) n’étant disponibles que sur le haut de gamme Homura Plus à plus de 35.000 € !

On se console avec une consommation de carburant franchement épatante, surtout en ville et agglomération, où nous avons pu descendre sous la barre des 4 l/100 km. Sur autoroute, comptez un gros 5 l/100 km. Sur des trajets mixtes, la moyenne tourne donc autour de 4,5 l/100 km. Toyota oblige, cette hybride s’annonce très fiable, mais la garantie est ici moins étendue (6 ans/150.000 km tout de même) que sur la Yaris (10 ans/200.000 km).

Verdict

Cette 2 Hybrid est une Toyota Yaris rebadgée et donc une excellente citadine hybride, qui s’apprécie particulièrement pour sa douceur et sa sobriété en ville et dans les embouteillages. Sa bouche plus fine que celle de la Toyota sera pour certains un critère d’achat, bien que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Les rationnels, eux, retiendront que la Yaris est un brin moins cher, qu’elle offre une garantie plus généreuse et propose une gamme plus large, avec notamment une variante plus puissante (130 ch) et une finition GR Sport au look plus athlétique. À chacun ses priorités…

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