Les ancêtres rouleront-ils encore à l’avenir ? Sur la liste des menaces, on parle régulièrement des restrictions légales, des zones à faibles émissions, de la disparition du carburant, voire encore de la raréfaction de la main d’œuvre pour en assurer l’entretien. Mais il est rarement question d’un autre danger potentiel : des conducteurs légalement interdits de conduire ces machines !

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Le permis de conduire séduit de moins en moins !

Le permis de conduire n’a plus autant la cote que dans le passé ! En effet, selon les derniers chiffres du SPF Mobilité relayés par Belga, un peu plus de 120.000 personnes ont passé leur permis en 2023, contre près de 133.000 en 2000. Un tassement qui va de pair avec une hausse de l’âge moyen, aujourd’hui fixé à 22 ans et 5 mois.

La boîte manuelle en perte de vitesse !

Le chiffre le plus parlant est sans conteste celui concernant les permis passés en automatique : ceux-ci ont grimpé de… 316% en 23 ans ! Les raisons sont aussi nombreuses que logiques : aujourd’hui, le marché de l’automobile compte un nombre croissant de véhicules électrifiés, qu’ils soient hybrides ou entièrement électriques. Tous ces modèles sont bien entendu exclusivement proposés avec une boîte automatique. Quant aux véhicules thermiques, ils passent eux aussi à la boîte automatique, certaines marques ayant d’ailleurs purement et simplement abandonné la transmission manuelle dans leur catalogue, à l’instar de Mercedes et Mini. Bref, face à cette disparition rapide et devant petit-à-petit se généraliser, la tentation est donc grande de sauter le pas (et une pédale) et de se simplifier la vie en passant un permis « tout automatique ».

Le permis de conduire pour voiture automatique, bientôt la norme ?

Le ministre fédéral de la mobilité (dans un gouvernement en affaires courantes), Georges Gilkinet, avait d’ailleurs annoncé en 2022 « qu’à l’avenir, le permis de conduire pour une voiture automatique deviendra la norme ». Une sortie qui n’avait pas manqué de faire réagir ! En effet, si le permis en boîte automatique devient la norme, il y a fort à parier qu’un supplément soit demandé pour le passage en boîte manuelle. Et c’est là tout le problème : la plupart des voitures à petit prix, et notamment sur le marché de l’occasion, sont équipées d’une boîte manuelle. Comprenez que le public le plus précarisé devrait donc débourser davantage que les autres !

Et concernant les ancêtres ?

Une grande majorité des véhicules historiques étant équipés d’une boîte manuelle, ces derniers seraient donc de facto légalement interdits à ces permis « boîte automatique ». La contrainte d’un examen supplémentaire pour obtenir le « sésame complet » pouvant être rédhibitoire pour certains, la fédération des véhicules anciens (BEHVA) s’est penchée sur la question. Selon celle-ci, les différents ministres de la mobilité n’envisageraient pas (pour l’instant) le permis boîte automatique comme solution de base.

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Equiper un ancêtre d’une boîte automatique moderne ?

Précurseurs en matière de boîte automatique, les Américains ont rapidement généralisé cette transmission sur leurs modèles et ce, dès les années 50. En Europe, cette transmission était alors réservée aux modèles de prestige. Il faut dire qu’avec seulement 3 rapports et un convertisseur de couple dévorant une bonne partie du… couple, mieux valait avoir un moteur généreux pour ne pas transformer une berline dynamique en véritable veau ! Aujourd’hui, quelques ateliers proposent de convertir un ancêtre, en installant une boîte moderne, plus réactive et nettement moins énergivore. Ce genre de transformation est techniquement faisable, mais elle souffre de deux gros problèmes : elle n’est pas bon marché, et ainsi équipé, le véhicule n’est plus en conformité avec sa fiche technique, ce qui peut poser quelques problèmes, notamment vis-à-vis du contrôle technique et des assurances…