Opel a fait appel au carrossier français Heuliez pour sa Tigra Twin Top. L’Allemande a droit à une conception originale du toit rigide escamotable (voir ici). Son architecture particulière diminue l’encombrement lors du repli. Tout en restant compact ! Cette solution limite aussi la perte de place dans le coffre. De fait, il ne manque pas de place dans la malle arrière. Le coffre a un volume utile de 440 litres. Une fois le toit replié, il reste 250 litres largement suffisants pour deux personnes. La commande de toit électro-hydraulique se contrôle simplement avec un bouton et la manœuvre prend 18 secondes. Bouton mal placé Le coffre est électrique sur la Tigra. Mais malheureusement sa commande d’ouverture se trouve juste à côté de celle des vitres. Et ce qui devait arriver arriva : on a roulé coffre mi-ouvert entre deux feux de signalisation. Néanmoins, l’équipement d’origine n’est pas spartiate. Les concepteurs ont aussi eu la bonne idée de disposer d’un espace de rangement de 70 litres derrières les sièges. Si l’absence de places arrière permet au conducteur et au passager de profiter de l’espace disponible, la garde au toit pourrait se révéler gênante pour les grandes tailles. D’autant que toit fermé, on est bien entouré de tôle avec la drôle de sensation d’être enfermé. Mais au premier rayon de soleil, on peut enlever le toit et profiter pleinement du plaisir que cette Opel peut procurer. Maniabilité Le châssis a été repris à la Corsa GSI. Mais les ingénieurs ont voulu lui donner un comportement plus incisif en l’optimisant. Pour cela, le tarage a été durcie et l’assiette a été rabaissée de 5 mm à l’avant et 20 mm à l’arrière, tout en élargissant les voies des deux essieux de 28 mm. Résultat : la voiture est très maniable, un « vrait p’tit kart » sans trop de roulis. Elle profite aussi de son empattement de 2,49 mètres. Toutefois, la motorisation 1.4 Twinport Ecotec de notre véhicule d’essai limitait un peu les sensations de conduite. Avec cette monte, la Tigra manque un peu de ressort. Les 90 chevaux (66 kW) du bloc de 1364 cm³ font ce qu’ils peuvent et ont malgré tout suffisamment de souffle pour éviter à l’auto de s’étouffer à haut régime. La commande de boîte de la boîte 5 vitesses est convenable malgré une démultiplication un peu longue. Le tableau des performances annonce quand même une accélération de 0 à 100 km/h en 12,4 secondes et une vitesse de pointe de 180 km/h. Le couple affiche 125 Nm à 4000 tr/min. La sonorité est elle aussi moyenne. Rassurez-vous, il y a un 1.8 de 125 chevaux au catalogue. Pas trop dur Son comportement routier est sain grâce à un amortissement bien monté. La direction directe apporte aussi de la précision dans la conduite. La caisse reçoit des tubes d'acier renforcé spécifiques dans les bas de caisse et les entourages de portes, tandis que de robustes traverses prennent place derrière les sièges dans le soubassement pour garder la robustesse en toute configuration. Le freinage quatre disques, complétés par un ABS de dernière génération, a montré de bonnes aptitudes. De plus, la Tigra est dotée d'un amplificateur de freinage à deux niveaux avec fonction d’aide au freinage d’urgence qui se charge de réduire les distances de freinage en cas de freinage appuyé. Le contrôle de trajectoire ESP est disponible en option. Tous temps Un coupé cabriolet est idéal pour nos pays à la météo tourmentée. On n’a plus peur de partir en balade et d’ouvrir le toit à la première éclaircie. Ouverte, la Tigra ne laisse pas entrer le vent à tout va. Fermée, les bruits aérodynamiques sont relativement bien contenus. Toutefois, avec le toit au-dessus de la tête et derrière la nuque, on a regretté une visibilité arrière handicapante. Question visibilité, on a aussi noté, comme sur la Mercedes SLK, un rétroviseur intérieur qui phagocyte le regard vers l’avant. Les montants de pare-brise gênent également la vue, surtout en ville. C’est du plastique Coupé cabriolet avec un prix d’entrée très intéressant, la Tigra Twin Top souffre d’un choix de plastique à la qualité limite. Ceci dit, le bonheur de la conduite cheveux au vent au prix proposé autorise quelques errements. Ce qui console, c’est la consommation de l’Opel. En cycle mixte moyen, elle se contente de 6,1 litres aux 100 km. Elle diffuse 146 g de C02 au km. Et puis ce qui ne gâche rien, la Tigra Twin Top a de la gueule. Son look est à la fois sympathique et dynamique. Les arceaux derrière les sièges donnent un petit cachet supplémentaire toit ouvert. Le comportement routier est amusant et agréable. Cette année 2005, le catalogue a aussi vu l’arrivée d’un moteur au gasoil et celle d’un châssis sport. © Olivier Duquesne & Lionel Hermans