François Piette

2 SEP 2009

Légitimité confirmée !

Jusqu’il n’y a pas si longtemps, l’image de Porsche était articulée autour de la 911. Les nombreux puristes ne pouvaient alors accepter que le blason de la marque soit arboré par un autre capot que celui de cette mythique sportive. Signe des temps, la gamme du constructeur est aujourd’hui étendue à pas moins de 5 modèles, parmi lesquels on compte un SUV et, c’est tout nouveau, une berline qui fait grand bruit… Mais la filiation persiste, au point que le lien de sang en devienne évident. Pour rassurer les puristes que le produit mérite bien son blason ?

911 à 4 portes ?

A scruter la gamme Porsche, on remarque des ressemblances notables entre tous les modèles, telles des traits de filiation. Ainsi, ce capot en U, cette ligne de toit effilée (Cayenne excepté, naturellement !), ces ailes démarquées et ces sorties d’échappement bien mises en évidence sont autant de traits communs entre tous les modèles. Un lien de parenté évident sur lequel Porsche insiste pour prouver la légitimité de son nouveau produit… Et de fait, quel que soit l’angle sous lequel on la regarde, cette Panamera s’impose avant tout comme une Porsche. Autre facteur important, sachez cher lecteur, que la voiture est très nettement plus élégante en vrai que sur photo ! Pourtant, la partie postérieure assez trapue et les feux plutôt massifs la rendent moins fine, moins naturellement élégante qu’une Maserati Quattroporte ou que la future Aston Martin Rapide.

Habitabilité étonnante

Avec cette ligne de toit effilée, mes craintes concernant l’habitabilité arrière pouvaient paraître légitimes. Pourtant, j’ai dû ravaler tous mes préjugés, cette Panamera est incroyablement habitable ! Mon mètre 88 se case aux places arrière sans la moindre concession, tant en ce qui concerne la garde au toit que l’espace aux jambes ! C’était en effet oublier qu’une Porsche, cela se vit au plus près de la route et que cela libère autant d’espace vers le haut… La position rabaissée des sièges rend l’accès sans doute moins évident que dans une Mercedes Classe S, sans que cela relève de l’acrobatie ! Nous sommes dans une berline après tout… Les passagers auront donc leurs aises, mais ils ne seront que quatre, conducteur compris !

A l’avant, pas de doute, nous sommes bien dans une Porsche ! Clé de contact à gauche, ergonomie impeccable et cinq cadrans sous les yeux, voilà des signes qui ne trompent pas ! Parmi les petites nouveautés, on aime le cadran intégré à l’instrumentation reprenant les informations de l’ordinateur de bord et le GPS (avec carte, svp !). Mais on aime moins la clé en forme de… Panamera ! Porsche avait-il vraiment besoin de ce gadget ?

Technologie embarquée

Porsche oblige, la noblesse se raconte aussi via la technologie embarquée. Et là, on peut faire confiance aux ingénieurs de la maison, qui maîtrisent leur sujet. Et de fait, on commence avec le système Start&Stop, qui est une première sur ce genre de limousine, d’autant qu’il est accouplé à une boîte PDK à double embrayage ! Curieusement, la boîte manuelle ne peut en être dotée… On continue ensuite avec la suspension, qui cumule architecture pneumatique et active. Si le châssis est orienté vers le confort à la base, il est possible de le rendre plus sportif en appuyant sur la touche ad-hoc. De série sur la Turbo et en option sur les autres modèles, Porsche propose un système d’adjonction d’air qui rend la suspension encore plus ferme, pour un meilleur dynamisme de conduite. Le mode Sport Plus, disponible avec le Pack Sport Chrono, réveille une sportivité sans compromis au sein du châssis !

Aérodynamisme poussé

La finesse aérodynamique de la Panamera a été étudiée jusque dans le profilage des soubassements, y compris dans celui du silencieux arrière ! Voilà qui est tout à fait unique et donnera du fil à retordre aux équipementiers d’échappements « after-market » ! Sur la Turbo, l’aileron arrière peut s’incliner selon quatre inclinaisons, suivant les conditions. On continue sur le régime Weight-watcher : Porsche annonce une masse de 1.770 kg pour la Panamera S. Une masse contenue pour le segment, qui s’explique par la présence de nombreux matériaux légers, comme l’aluminium et le magnésium, ces derniers étant utilisés pour les portes, par exemple.

Les versions

Pour le moment, trois modèles sont prévus : Panamera S (propulsion, V8 4.8 l atmo, 400 ch, 97.405 €), Panamera 4S (4 roues motrices, idem, 105.209,50 €) et Panamera Turbo (4 roues motrices, V8 4.8 l turbo, 500 chevaux, 138.666 €). Certes les puissances impressionnent, mais les valeurs de couple également : 500 et… 700 Nm ! Attention aux cervicales… Dans un deuxième temps, arriveront les V6 essence de 300 chevaux et la variante hybride. Nul doute que le V6 diesel déjà vu sous le capot de la Cayenne sera également de la partie. Les temps changent…

Bref aperçu

C’est dans le très élégant atelier de l’artiste contemporain Arne Quinze (cliquez ici), à Courtrai, que Porsche nous a reçu. Les voitures, sagement garées devant l’entrée, attirent notre attention. Il n’en faut pas plus pour nous donner des envies de grandes échappées… Idéalement installé, la main gauche lance le démarreur et, d’un coup, réveille le V8 de notre Panamera S. Rauque mais parfaitement filtrée, on ne perçoit que faiblement sa sonorité. A l’extérieur, en revanche, ça ronfle plus fort, surtout si vous retenez l’option « échappement sport », auquel cas un subwoofer semble jouer des basses ! Levier sur D et… En route ! Le parcours, essentiellement urbain, ne pourra malheureusement nous donner un aperçu complet des possibilités de cette berline. Mais nous pouvons d’ores et déjà témoigner de son confort, incroyablement filtrant sur petites irrégularités. Certes, le toucher de route reste germanique, mais il n’y a là absolument rien d’inconfortable. Quant à l’insonorisation, elle atteint un niveau très élevé, trop peut-être, la mécanique restant trop discrète aux yeux des sportifs… Pour les amateurs de limousines hurlantes, voyez du côté de chez Maserati ! La direction semble incisive et le châssis très réactif, surtout compte tenu de la masse ! Quant à la boîte PDK, sa gestion a été peaufinée et il apparaît difficile de lui reprocher quoique ce soit ! Si ce ne sont ses commandes manuelles, fonctionnant en dépit du bon sens… Nous vous en dirons plus lors d’un essai plus détaillé.
 

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