François Piette

1 AOÛ 2005

Proximus 24 H of Spa : rebondissements même après l'arrivée

Pas de bol pour la numéro 6. Déjà qu'elle échoue au pied du podium au terme de la course, mais en prime, on lui crée des misères... Ceci dit, c’est sans conteste un succès amplement mérité qui tombe dans l’escarcelle de la Maserati Vitaphone n°9 car, non seulement, elle s’est appropriée la pôle aux essais, mais elle a mené de main de maître pendant 23 des 24 heures que dure cette épreuve. N’ayant pas l’expérience d’une course d’une si longue haleine, la Maserati ne faisait certainement pas l’unanimité des pronostics ! D’autant que les pilotes officiels de la 9, Bartels et Scheider, n’étaient pas non plus les spécialistes de ce genre de course. Le renfort de Eric van de Poele a été un «élément» déterminant dans cette victoire. Celui-ci s’adjuge pour la troisième fois de sa carrière la plus haute marche du podium (victoire en 87 et 98 sur BMW). Et comme pour confirmer l’excellente prestation de la Maserati, c’est son homologue du team JMB ; Bertolini/Wendlinger/Peter ; qui prend le premier accessit, à 2 tours cependant. Si de par l’expérience, la fiabilité et surtout victorieuse l’an dernier, la Ferrari était la favorite logique, elle n’a pu à aucun moment avoir droit au chapitre. C’est donc en toute modestie, les 9 tours d’écart en témoignent, que la 11 du team Larbre Compétition se classe finalement troisième ! Avouons que, comme bon nombre de ses adversaires, elle fut retardée par des ennuis divers. L’histoire ne retiendra que le classement et surtout le nom du vainqueur. Pour les autres, on devra ressortir les tabloïdes. La Corvette éjectée ! Si… Avec des « si », on pourrait réécrire l’histoire du monde et changer bien des choses. Certains ne vont pas cesser de ressasser les conséquences de la sortie de route de Kumpen qui, à peu près à la mi-course, sortait un peu large dans le gauche pour redescendre le Pouhon alors qu’il n’était qu’à 3 tours du leader, mais il faut bien avouer qu’elle aura été la révélation de cette édition. Personnellement, je l’avais placée comme la voiture victorieuse car elle avait tout pour elle : performance, fiabilité, pilotes homogènes et connaissant bien l’écrin ardennais, pas de trop de pression médiatique… Bref, même si elle aurait été étonnante (quoique), sa probable victoire aurait été, à l’image de celle acquise par la Maserati, méritée ! La preuve est dans les statistiques. Elle termine, certes la plus mauvaise place, en quatrième position, mais qu’à 13 tours des vainqueurs, mais en chrono, elle tournait entre 2’17 et 2’18, soit à 3 dixièmes des Maserati et 7 devant la Ferrari n° 11. Hélas, la crédibilité de ce classement vient d’être mis à mal puisque la Corvette a été exclue pour cause d’impossibilité aux contrôleurs de la FIA de relever les données informatiques de la voiture. Le non-branchement de l’acquisition de données est considéré comme une faute et une suspicion de fraude. La sanction a été immédiate : disqualification. De l’air ! La déception vient du clan Prodrive et des Aston Martin ! Si le team a l’expérience, si la voiture allie plumage et ramage, les belles Anglaises ont été victimes d’une grosse faiblesse au niveau des freins. Si la 28 de Goossens rentra précipitamment au stand vers 23h20 avec une sérieuse menace d’incendie au niveau de ceux-ci, même les porte-moyeux ont virés au rouge, la 29 qui se montra comme la plus dangereuse rivale des Italiennes, connut ce même avatar en fin de matinée alors que Sarrazin alignait des chronos digne des qualifications (2’16) pour revenir en seconde position et, pourquoi pas, mettre la pression sur les leaders. Cette voiture sera aussi impliquée dans l’accrochage au Raidillon avec la Porsche de Ickx/ Hemroulle/Bernes/Reis, laquelle en a fait les frais et a été éliminée. Francorchamps n’est pas Le Mans et si dans la Sarthe, le refroidissement s’est avéré suffisant, visiblement chez nous, les freins en réclamaient davantage. Elles terminent à une anodine 6e et 7e place en attendant le verdict final pour la Corvette. Compléments Notons encore le succès d'une Porsche ; c’était attendu en fait ; en catégorie GT2 où la favorite fut impliquée bien malgré elle dans l’accident avec la Ferrari ; l'excellent comportement de la Corvette du team belge SRT qui, pointée un moment au 3e rang, se classe finalement 9e après avoir perdu beaucoup de temps en raison d'ennuis de moyeu ainsi que les victoires respectives des équipages belges Penders-Couwberghs- Lamot et Mattheus-Vanbellingen-Fumal-Geoffroy en groupe 2 (GT nationale) et groupe 3 (coupe monomarque). © Patrick Hayot
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