En 2023, la citadine Yaris était la 2e Toyota la plus vendue de Belgique, derrière son frère SUV le Yaris Cross. Les deux sont presque des produits locaux, car fabriqués notamment en France (mais aussi en Tchéquie). Lancée en 2020, cette 4e génération de Yaris s’offre son lifting de mi-carrière (dont profite aussi le Yaris Cross). Pour l’occasion, les versions à essence 1.0 et 1.5 disparaissent, mais la terrible sportive Yaris GR à 3 portes, elle, revient ! Quant à la gamme hybride, elle s’élargit : à côté de la 116 ch bien connue s’ajoute une variante 130 ch. Sur le marché des petites hybrides « autorechargeables », la concurrence se limite aux Honda Jazz, Renault Clio E-Tech et à la… Mazda 2 Hybrid, qui est un clone de la Yaris et profite elle aussi d’un lifting pour 2024 (mais pas du nouveau propulseur de 130 ch).



Nouveau multimédia et clé digitale

Extérieurement, le lifting se limite à des jantes redessinées et une nouvelle teinte « bleu genévrier ». L’athlétique exécution GR Sport (jante 18 pouces, calandre en nid d’abeilles, suspension durcie) reste proposée, mais uniquement sur l’hybride 130 ch, plus sur la 116 ch.

Désormais, on peut ouvrir et démarrer la voiture via le smartphone, sans même devoir le sortir de sa poche. À bord, outre de nouveaux habillages de sièges, c’est surtout le multimédia qui évolue, avec le nouveau système Toyota Smart Connect, piloté par un écran central plus grand (de 9 ou 10,5 pouces selon la version) et de belle résolution. La connectivité est à jour, avec notamment les liaisons Apple CarPlay et Android Auto avec ou sans fil, ainsi qu’une commande vocale sophistiquée. Derrière le volant, on trouve aussi un nouveau combiné d’instruments numérique (jusqu’à 12,3 pouces) mais ses possibilités de personnalisation restent assez limitées.

Sentiment de confinement

À l’avant, on regrette que le mobilier soit très sombre, d’autant que l’on se sent engoncé dans cet habitacle à la ceinture de caisse haute et aux faibles surfaces vitrées. Pour illuminer les lieux, un toit panoramique (non ouvrant) est proposé, mais juste sur les 130 ch. La finition est de qualité mais, malgré le lifting, le gros du mobilier se compose toujours de plastiques durs, comme souvent dans ce segment.

À l’arrière, l’accès n’est pas très aisé, en raison de la faible amplitude d’ouverture des portes, mais l’espace aux jambes et la garde au toit sont satisfaisants pour un adulte d’un mètre quatre-vingts, tandis que la banquette est confortable et bien galbée. Par contre, la ceinture de caisse, encore plus haute qu’à l’avant, donne un désagréable sentiment de confinement et privera les enfants d’une vue vers l’extérieur. Vu la faible largeur habitable, la place centrale est à réserver aux tout petits. Quant au coffre, il est limité, avec 286 l banquette en place, contre 304 l pour la Honda Jazz et 318 pour une Renault Clio.



Hybrid 116 ou 130 ch

À côté de la 116 ch, une deuxième version hybride est désormais proposée : son moteur à essence n’évolue pas (1.5 atmosphérique de 91 ch), mais l’électrique devient plus puissant (83 ch contre 80) et plus coupleux (185 Nm contre 141), tandis que la gestion électronique est totalement revue. Résultat : la puissance combinée grimpe à 130 ch et Toyota annonce un gain d’une demi-seconde sur le 0 à 100 km/h (9,2 s contre 9,5 pour l’Hybrid 116 ch). En pratique, ça ne change pas vraiment la vie, d’autant que la boîte-pont chère à Toyota lisse les sensations. Elle fait aussi toujours bruyamment mouliner le moteur sous forte accélération. C’est donc en pressant modérément la pédale de droite que cette Yaris hybride s’apprécie le plus. 

Dans tous les cas, cette Toyota reste une hybride « auto-rechargeable » : la batterie ne peut pas être branchée sur une prise, mais se « remplit » uniquement via le moteur thermique et la récupération d’énergie à la décélération. Le mode électrique n’autorise ici que 2 à 3 kilomètres d’autonomie d’affilée, mais la « pile » se recharge très vite. La voiture tente le plus souvent de démarrer en électrique, le moteur à essence venant à la rescousse dès que nécessaire. Il est possible de faire des pointes à environ 70 km/h en électrique, mais à condition de rouler avec un œuf sous le pied.

Dans les bouchons, on apprécie la douceur de la boîte-pont chère à Toyota, qui distille les mêmes sensations qu’une transmission à variation continue (comme celle d’un scooter). On se laisse alors glisser sans à-coups, ce qui est très apaisant en ville, où l’on apprécie aussi la maniabilité de l’engin, qui mesure moins de 4 mètres de long.

Cette Yaris se montre également efficace et agréable sur les petites routes, grâce à un châssis rigide, des trains roulants précis et des mouvements de caisse bien contenus en virages, surtout dans le cas de la finition GR Sport (jantes 18 pouces et combinés ressorts-amortisseurs durcis). Cette petite Toyota est par contre moins à l’aise sur autoroute, laissant échapper d’assez nombreux bruits de vent et de roulement.

Prix Toyota Yaris Hybrid 2024

À son lancement fin 2020, la Yaris Hybrid 116 ch débutait à 21.300 €. Le modèle coûte aujourd’hui au minimium… 26.690 €, le prix des voitures ayant gonflé chez tous les constructeurs. La nouvelle version hybride 130 ch n’est disponible qu’en finitions hautes et dépasse la barre des 30.000 €. Chez la concurrence, la Honda Jazz Hybrid débute à 26.680 €, mais la Renault Clio E-Tech est disponible dès 22.400 €.

Le budget carburant des Yaris est toujours très léger, avec une consommation d’essence tournant entre 4 et 5 l/100 km au quotidien. La Yaris est également très fiable et d’ailleurs couverte par une garantie de 10 ans/200.000 km.

Notre verdict

À part sur le plan multimédia, le lifting de la Yaris est léger. Et la nouvelle version 130 ch, fort chère car haut de gamme, ne transforme pas cette hybride en bombinette : malgré un excellent châssis, les performances restent sages et la boîte à variation continue est anti-sportive. Cette Yaris est taillée pour la conduite coulée, où elle s’apprécie pour sa douceur et sa sobriété de chameau. La version 116 ch suffit dès lors amplement...

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