Le X3 ne perd que 11 cm par rapport au X5, mais il gagne en esprit pratique. Cette voiture se conduisant comme une berline, elle n’en reste pas moins un SAV (Sports Activity Vehicle) avec un coffre exemplaire. Il faut séduire la clientèle type de ce genre de véhicule qui a souvent des loisirs sportifs ou une petite famille. Dès lors, le coffre, les rails de toit (option) et les ancrages possibles permettent tous les transports de loisir. De plus, la transmission intégrale xDrive offre l’opportunité de s’approcher au plus près si d’aventure il fallait prendre des chemins de terre ou boueux. Seul à bord, la garde au sol est de 201 mm. Et les ornières laissées par les engins agricoles sur notre piste d’essai ont été avalées sans mal.
xDrive
Ce nouveau système de transmission intégrale intelligente permet une répartition en continu entièrement variable du couple entre l’essieu avant et l’essieu arrière. Le système détecte tout mouvement suspect et répartit la puissance en transmettant le couple optimal à chaque essieu. Sur route, cela minimise le sous-virage ou le survirage, même si on a une fois senti la caisse légèrement glisser de l’arrière. Sur sol meuble ou glissant, ce système facilite la progression puisque le couple est rapidement envoyé aux roues gardant l’accroche. Cela compense le manque de traction des roues qui risquent de patiner. De plus, il retarde l’intervention du DSC. L’élément clé du xDrive est logé dans la boîte de transfert : il s’agit de l’embrayage multidisque piloté par l’électronique qui gère la transmission du couple aux roues avant en fonction du besoin. Dans les situations extrêmes, il est même possible de dissocier entièrement les deux essieux ou bien de les solidariser l’un avec l’autre. L’architecture du X3 est basée sur une carrosserie autoporteuse tout acier et un train roulant à suspension à roues indépendantes. L’essieu avant en acier à jambes de suspension à double articulation avec barre antiroulis et amortisseurs à gaz a une cinématique adaptée au X3. L’essieu arrière est inspiré de celui de la berline série 3 : multibras à guidage sur point central avec amortisseurs à gaz bitube et barre antiroulis se distinguant par la suspension biélastique du différentiel arrière. Le roulis est parfaitement contrôlé, ce qui passe par une certaine fermeté de suspension. Fermeté qui se ressent surtout sur routes en mauvais état.
Puissance béhème
Le plus étonnant, finalement, c’est le comportement routier du X3. Digne du X5 en étant un poil plus bas, ce mini-SUV offre des chronos dignes d’une berline dynamique. À la fois en 3 litres essence 231 chevaux (170 kW) qu’en 3 litres Diesel 204 chevaux (150 kW) puisqu’on a eu l’opportunité de tester les deux motorisations six cylindres en ligne. Vif, plein de ressort et stable, le X3 avale le 0 à 100 km/h en 7,8 s avec la 3.0i et 7,9 s avec la 3.0d. Par contre le Diesel, se montre meilleur en reprise en quatrième de 80 à 120 km/h en n’ayant besoin que de 6,7 s contre 7,7 pour le moteur essence. Les deux voitures peuvent filer à maximum 210 km/h. Mais une dotation sport peut améliorer les performances : à 224 km/h (essence) et 218 km/h (Diesel). Le catalogue propose aussi un 2.5 L essence de 192 chevaux et, depuis peu, un 4 cylindres Diesel de 2 litres de 150 chevaux, plus sage et plus sobre aussi. Car la consommation du X3 reste celui d’un 4x4 de loisir. Il faut compter un bon 11,5 litres mixte pour l’essence et 9 litres mixte pour la 3.0d ! Mais le plaisir à bord compense vite la gourmandise de l’auto qui n’a, en soit, que le X5 et des voitures haut de gamme telles que le Cayenne ou la Lexus RX300 uniquement dotés de moteur essence, comme concurrents…
Vanos double et commande numérique
Les blocs essence profitent des avantages offerts par le Vanos double. Produit BMW, ce terme désigne le calage variable des arbres à cames. Cela permet d’optimiser le comportement à l’échappement, les caractéristiques de puissance et de couple, la qualité du ralenti et la consommation. Le système influence de manière ciblée la réintroduction de gaz d’échappement chauds dans le système d’admission pour chaque point de fonctionnement. On parle de recyclage interne des gaz d’échappement. La réponse rapide du moteur provient également de l’action du papillon des gaz à commande électronique ainsi que l’augmentation de la vitesse d’écoulement du mélange à bas régime grâce à des conduits à turbulence spécifiques pour chaque cylindre affinant le système d’admission par résonance. Le moteur a également été conçu pour limiter les frais d’entretien. Le Diesel à rampe commune de deuxième génération profite, lui, d’une commande numérique évoluée. Un régulateur dit de régularité s’appuie sur les nouvelles données fournies par un capteur sur le vilebrequin à transmission numérisée des signaux. La commande numérique gère aussi le système de préchauffage rapide qui permet au moteur de démarrer à moins de 2 secondes dans une température ambiante de – 20 °C ! Enfin, grâce aux fonctions intelligentes d’auto-apprentissage, les débits d’injection de chaque cylindre sont sujets à moins de dispersions.
Steptronic
Si le modèle de série est équipé d’une boîte manuelle à six rapports, nos modèles d’essai avaient tous les deux reçus la BVA Steptronic à cinq rapports avec commande auto-adaptative. Rien à redire sur cette dotation. Rapide et efficace, le Steptronic est égal à lui-même. Il manque juste les palettes au volant. En version manuelle ou automatique, un bouton permet d’aborder les descentes sûrement tout en gardant le contrôle de l’engin. Le HDC permet, sans intervention du conducteur, de descendre à allure constante comme si la voiture disposait d’un réducteur. Normalement le X3 roulera à 8 km/h une fois le bouton HDC enclenché mais le conducteur peut faire varier cette vitesse entre 6 et 25 km/h via la commande du régulateur de vitesse. Côté freinage, la voiture ne pique pas trop du nez et se montre très agile à cet exercice malgré un poids de 1930 kg !
Place et confort
L’empattement de 2795 mm le met au même niveau du X5 ou de la Série 3. Pourtant l’habitabilité semble bien meilleure que dans la berline, notamment grâce à la hauteur de 1674 mm. La fermeté des sièges assure un bon maintien mais ne compense pas la dureté des suspensions. C’est là le seul léger inconfort du X3, avec des bas de caisse salissants. Parce qu’à bord on a de la place, de la modularité et un coffre atteignant jusqu’à 1560 litres. En option, le toit ouvrant panoramique a fait fureur et le style sera personnalisé vu la catalogue disponible. Certes, certains plastiques sont durs, mais finalement c’est un SAV, il font donc montrer qu’il est robuste. La clé Key Memory offre à chaque conducteur de retrouver son dernier réglage dès ouverture du verrouillage central avec la télécommande. La dotation standard du X3, affichant un tarif de 43.300 euros TVAC aussi bien en 3.0i qu’en 3.0d, comprend la panoplie exhaustive de sécurité active et passive, un volant multifonction, un ordinateur de bord et le senseur de pluie et de lumière. Par contre, il y a pléthore d’équipements, à prix fort : éclairage adaptatif directionnel bi-xénon, rétroviseur intérieur électrochrome, pare-brise confort climatique, système de navigation avec DVD, téléphone embarqué, reconnaissance vocale, système d’aide au parking PDC… La direction Servotronic (une option à près de 250 euros) est vraiment à conseiller pour la circulation urbaine, elle adoucit vraiment les mouvements. Notez aussi que le X3 est le seul véhicule de la gamme BMW à ne pas être construit dans une usine du groupe mais sur les chaînes de Magna Steyr Fahrzeugtechnik à Graz en Autriche. Cela explique peut-être une absence regrettable. On n’a pas retrouvé dans le tableau de bord le compteur de consommation instantanée qui est une sorte de marque de fabrique chez BMW. Cela ne nous a toutefois pas empêché de vraiment prendre notre pied au volant du X3 3.0i et X3 3.0d
© Olivier Duquesne
Ontdek meer inzichten
BMW