Au sein du segment des breaks tout terrain, la Subaru Outback peut être considérée comme une véritable pionnière ! En effet, c’est en 1994 que la marque japonaise a lancé la version surélevée de l'Outback, avec des pare-chocs plus costauds et des éléments empruntés aux voitures de rallye : rappelons qu’à l'époque, Subaru était très actif dans le championnat du monde des rallyes ! La concurrence a mis du temps à répondre : ce n'est qu'en 1997 que Volvo a emboîté le pas avec la V70 XC, qui deviendra plus tard la XC70. Quant à Audi, l'A6 Allroad Quattro, qui est toujours proposée aujourd’hui, ne fut présentée qu’en 1999 ! Mercedes, pour sa part, propose également une Classe E All-Terrain. Enfin, BMW ne commercialise, pour le moment, aucune version surélevée de sa Série 5 Touring. Revenons à Subaru : la dernière génération de l'Outback est arrivée sur le marché américain en 2020 et il aura fallu attendre un an de plus pour la voir arriver sur le sol européen. Ailleurs dans le monde, le modèle profite déjà d’un facelift, mais ce dernier n’apporte que quelques changements de détails (pare-chocs, ports USB C...).

Plus grande que vous ne le pensez

Si cette génération d'Outback reprend de nombreux éléments stylistiques au modèle précédent, sachez qu’elle repose néanmoins sur une toute nouvelle plateforme, plus rigide, plus légère et plus costaude. Voilà qui devrait non seulement améliorer la sécurité, mais également le confort et la tenue de route. Dans la pratique, on remarque surtout qu'il ne s'agit pas d'une petite voiture : avec ses 4,87 m de long, 1,88 m de large et 1,68 m de haut, l’Outback est plus imposante que de nombreux SUV ! Pourtant, son poids reste limité : accusant 1.643 kg à vide, elle fait presque figure de poids plume par rapport aux nombreux véhicules de deux tonnes que l'on trouve en masse sur nos routes actuelles.

Un immense espace intérieur

Gros gabarit oblige, l’espace intérieur est tout simplement gigantesque ! A l'avant, les sièges sont confortables et réglables dans tous les sens. On regrette simplement des appuie-tête un peu fermes… A l’arrière, l’habitabilité est largement suffisante pour des adultes de grande taille, même si le conducteur présente un gabarit supérieur à la moyenne. La confortable banquette arrière ne peut coulisser, mais vous pouvez l’incliner. Le passager central sera évidemment moins bien loti que les autres, étant un peu plus haut perché et devant composer avec le tunnel de transmission. Une place à réserver aux petits trajets, donc… Enfin, Subaru propose également des rideaux pare-soleil, des sièges chauffants, et un toit ouvrant en verre qui ne surplombe toutefois que les passagers avant.



Le coffre impressionne également : spacieux et surtout très profond, il affiche un volume compris entre 561 et 1.822 litres. Cerise sur le gâteau, l'Outback peut tracter jusqu'à 2 tonnes, ce qui est amplement suffisant pour la plupart des remorques et des caravanes.

Un système d'infodivertissement à la traîne

Bien que le confort général soit très bon, l'Outback présente quelques points faibles... Tout d'abord, elle marque le pas en matière de finition par rapport aux modèles allemands : des plastiques durs ici et là dénotent dans l’habitacle, mais le prix excuse en grande partie cette présentation un peu « cheap ». En outre, si le système d'infodivertissement est affiché sur un grand écran tactile vertical de 11,6 pouces, il paraît largement dépassé, en dépit d’une bonne réactivité, de menus clair et de la présence d’Android Auto et d’Apple CarPlay (uniquement via un câble).

Si la température et le volume se règlent via des boutons séparés, il faut malheureusement passer par l'écran tactile pour le chauffage et la ventilation des sièges avant. Les compteurs sont encore analogiques et encerclent un petit écran, ce qui fait un peu old school en 2024, mais cela ne nous a nullement dérangé. L'équipement sécuritaire, regroupé sous le label EyeSight, est en revanche particulièrement complet et est offert de série.

Un seul moteur

Subaru ne propose qu’un seul moteur, à savoir un quatre cylindres boxer atmosphérique essence de 2,5 litres, délivrant 124 kW (169 ch) et 252 Nm. Ce moteur est couplé à une transmission automatique CVT (soit à variation continue), mais qui simule le passage des rapports pour rendre la sonorité du moteur moins lancinante… Un peu moins puissante qu’avant (normes de CO2 obligent), la nouvelle Outback abat le 0 à 100 km/h en 10,2 secondes et atteint 193 km/h. En termes de consommation, Subaru promet 8,6 l/100 km pour des émissions de CO2 de 193 g/km. Ces chiffres ne sont pas minces, même si nous avons réussi à faire un peu mieux… Voilà, vous avez compris pourquoi ces Subaru sont si rares sur la route : les rivales européennes sont animées par de petits moteurs turbo bien plus sobres et plus propres, que ce soit sur papier ou sur la route. Evidemment, cela les rend nettement plus attractives, notamment d’un point de vue fiscal…  

Relaxante... mais uniquement en ville !

Sur la route, la Subaru Outback se distingue surtout par son niveau de confort. Sa garde au sol surélevée lui permet d’effacer les nids-de-poule et autres déformations de la route. En ville, la boîte automatique CVT la fait circuler en toute quiétude… En effet, la forte cylindrée du moteur fait tourner ce dernier aux alentours de 1.000 tr/min à 30-50 km/h. De quoi faire dégringoler tant le niveau sonore que la consommation. Hélas, sur autoroute, le bilan est tout différent : le moteur gémit à la moindre pression sur l'accélérateur (tout en demandant un certain temps de réponse, le temps qu’il grimpe en régime pour retrouver de la puissance), tandis que la carrosserie et les barres de toit engendrent de nombreux bruits de vent... Certes, ça soufflait fort lors de notre essai !

Stable et dans son élément hors du bitume !

Subaru promet également un comportement routier plus dynamique : si nous n’avons effectivement aucune critique à formuler en matière de mouvements de carrosserie ou de rendu de direction, il faut tout de même avouer que cette Subaru n’est pas un scalpel dans les virages ! Si sa stabilité ne peut être remise en cause en dépit de sa hauteur, l’Outback n’apprécie pas vraiment les virages pris un peu trop sèchement ! Oubliez donc ce tempo infernal pour lequel elle n’est pas faite… En revanche, si vous vous aventurez hors des sentiers battus, vous découvrirez une voiture étonnement à l’aise ! Il faut pour cela remercier la transmission intégrale permanente et les modes de conduite X-Mode qui assurent une adhérence optimale sur les surfaces meubles, ainsi que dans les montées et descentes abruptes. Sur ce point, la Subaru est clairement plus compétente que la plupart des SUV et autres crossover que l’on croise sur la route.

Prix de la Subaru Outback

La Subaru Outback est disponible en Belgique à partir de 42.595 euros en version « 50 Years AWD ». Le modèle est également disponible en version Sport (45.095 euros) ou Premium (49.595 euros), cette dernière étant particulièrement bien équipée. Dans ce dernier cas, tout est compris, sauf la peinture métallisée (600 euros). En outre, Subaru propose régulièrement des remises pour compresser le prix ! A titre de comparaison, une Audi A6 Allroad est certes bien mieux finie, mais à 65.680 euros, elle présente un équipement de série bien plus chiche. Quant à la Mercedes Classe E Break All-Terrain, elle n'est disponible qu'à partir de… 79.436 euros ! Sachez toutefois que sur le marché de l'occasion, la Subaru décote rapidement. En outre, seuls 12 concessionnaires sont actifs en Belgique et l’immatriculation vous délestera de quelque 3.000 euros de taxes (tant en Flandre qu'à Bruxelles et en Wallonie). Une (très) bonne nouvelle pour terminer : Subaru est une marque régulièrement citée dans le top 10 des constructeurs les plus fiables et elle offre une garantie de 8 ans sans limitation de kilométrage !

Notre verdict

Si la Subaru Outback était équipée d'un petit moteur turbo moderne et d'une boîte de vitesses automatique conventionnelle (comme BMW, par exemple, sait si bien les faire), elle serait à peu près la voiture idéale. Confortable, très spacieuse et agréable à conduire, l’Outback affiche en outre de remarquables aptitudes hors des sentiers battus. Certes, on peut lui reprocher une présentation datée et une finition en retrait face aux concurrentes allemandes, mais son rapport qualité/prix n’en demeure pas moins excellent ! On regrette vraiment que Subaru s'obstine à conserver ce vieux moteur boxer accouplé à une boîte CVT, le tout étant de plus, constamment étranglé pour réduire les émissions de CO2. Ce mariage hors d’âge la rend fiscalement pénalisante et explique pourquoi le modèle est si rare sur les routes belges… Dommage, vraiment, parce qu'elle mérite mieux.

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