François Piette

4 AVR 2011

La voix du salut

La situation de Mitsubishi en Europe semblait bien périlleuse… Ventes effondrées, produits datés, rien qui ne puisse présager d’un avenir radieux. Mais la voix du salut s’est matérialisée par la forme de ce nouveau modèle, l’ASX. Ce dernier déboule en Europe avec tout ce qu’il faut pour nous séduire, à commencer par son petit diesel !

Présentation

En rabotant la plateforme de son Outlander, Mitsubishi a créé un nouveau produit à moindre frais. Un produit qui s’avèrera sûrement rentable, car le Japonais pourra le refiler an tandem Citroën/Peugeot, pressé de joindre un petit SUV dans leur gamme.

Mais revenons à l’ASX qui nous occupe. De face, son immanquable calandre « Jet Fighter » (on aime les appellations pompeuses chez Mitsubishi) l’identifie comme produit de la marque. Le reste est plutôt… banal. Sans grande originalité, mais sans laideur non plus, histoire de plaire au plus grand nombre. Son atout : celui de figurer dans la catégorie des SUV compacts, avec ses 4,3 m de long.

Moteur

Passons rapidement sur le moteur essence de 115 chevaux, appelé à un score de figuration dans les ventes, pour nous concentrer sur la véritable nouveauté : à savoir ce petit 1.8 Di-D. Un petit diesel, mais plein de ressources, comme l’attestent ses caractéristiques : 115 chevaux et 300 Nm de couple. Le tout est associé à une boîte manuelle à 6 rapports. Exclusivement. Dommage…

Pour les plus difficiles, Mitsubishi a développé une version 150 chevaux de ce moteur, uniquement livrée avec les quatre roues motrices.

Pour notre part, nous nous sommes contentés de la version 115 chevaux et… ce petit moulin est bluffant. Evitant le charivari expansif de l’ancien TDI (d’origine VW), il assume son boulot sans ronchonner à tous les régimes. Un moteur qui pêche seulement par ses claquements désordonnés à froid, mais qui se rattrape par sa souplesse et son allonge ! Pour un premier coup (à peu de choses près…), c’est un coup de maître !

D’autant qu’il ajoute la frugalité à ses nombreuses qualités : 5,8 l/100 km de moyenne et de manière générale, une valeur qui aura du mal à passer au-dessus de la barre des 7,5 l/100 km. C’est excellent !

Comportement routier

Sa calandre semble menacer le bitume et le digérer avec beaucoup d’assurance, voire de… suffisance ! Mais sous cet air agressif se cache un châssis finement mis au point. Direction, amortissement, précision, tout concorde à dynamiser cet ASX. Pourtant haut sur pattes, ce dernier ne rechigne pas à enquiller les virages sur parcours sinueux. N’en faites pas trop tout de même, mais une petite balade pour lui dégourdir les bras de suspensions et les bielles, il ne dit pas non…

Confort

Son grésillement nasillard, le moteur a la délicatesse de le garder pour lui. Quant aux multiples irrégularités de terrain « offertes » par nos routes, le châssis a la politesse de les absorber. Bien éduquée donc, cette ASX est une enfant tout aussi attentionnée sur le plan de l’habitabilité. La fonctionnalité est bien étudiée, avec des espaces de rangement nombreux et une banquette arrière astucieusement rabattable et réglable en deux positions. Tout aussi astucieux, le rangement sous coffre, étonnement logeable.

Mais l’accueil est tristounet, avec des matériaux de qualité moyenne, une présentation peu joviale et un système d’info-divertissement semblant provenir en droite ligne d’un accessoiriste auto. Et je ne vous parle de la sono Rockford Fosgate du modèle haut de gamme, débitant 710 Watts et particulièrement douée dans sa manière de retransmettre les basses. Bref, au concours local de la sono qui dépote, l’ASX a ses chances !

Prix et équipement

Chez Mitsubishi, on ne fait pas dans la grande complexité : quatre finitions et à chaque coup, quasiment une seule option, à savoir la peinture métallisée. On démarre à 22.099 € et ça comprend le minimum : air conditionné manuel, rétroviseurs chauffants, les quatre vitres électriques,… N’hésitez pas à passer au modèle supérieur (Intense) qui offre beaucoup plus pour pas beaucoup plus.

Sympathique, mais trop triste ? N’hésitez pas, foncez droit sur la version haut de gamme, à 27.799 €. Cher ? Attendez de voir ce qu’elle vous offre en plus : le réglage électrique du siège conducteur, le cuir, le régulateur de vitesse, les sièges chauffants, la stéréo Boum-Boum, la connexion USB, le toit en verre panoramique, les phares au Bi-Xénon, la clé mains libres, la caméra de recul, bref… tout !

Conclusion

L’ASX fait irruption sur un segment déjà fort encombré. Pourtant, sa carrière a déjà très bien commencé. Les raisons de ce succès ? Un diesel réussi, un rapport prix/équipement compétitif, un comportement routier sûr et une homogénéité quasi-exempte de défaut. Sans faire de chichi ou viser les fanfarons, Mitsubishi a brillamment réussi sa réinsertion européenne. Attendons donc de voir ce que PSA va faire de ce nouveau venu…
 

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