François Piette

22 AVR 2008

banalisée pour les States...

C’est sûr, des Subaru Tribeca, on n’en croise pas tous les jours sur nos routes ! Cette curiosité généralement inconnue du grand public a été développée spécifiquement pour les States. Pour preuve, il porte le nom d’un quartier branché de Manhattan et ne carbure qu’à l’essence. Mais sa calandre charismatique n’était pas du goût de nos voisins d’Outre-Atlantique et il nous revient donc avec un faciès plus traditionnel et quelques modifications techniques.

 

Présentation et motorisation

Sa calandre en trois parties, façon Alfa Romeo, a été jetée aux oubliettes et fait maintenant place à une face avant plus classique, dans le style grand soupirail, rappelant un peu certaines Chrysler. D’un point de vue technique, le moteur a gagné 600 cm³ et cube maintenant 3,6 l. Puissance et couple profitent naturellement de ce réalésage et de 245 chevaux et 297 Nm, le moteur passe à 258 et 350 Nm. Les 6 cylindres sont toujours disposés à plat et s’associent uniquement à une boîte automatique à 5 rapports. Celle-ci a été revue pour plus de dynamisme et une gestion un peu plus active.

Sur la route, on profite du surcroît de couple, qui permet d’enrouler plus facilement à bas régimes. Plus coupleux, plus rond, ce « flat-six » ne rechigne toutefois pas à pousser la chansonnette dans les tours ! Car, oui, il sait chanter ! Sa sonorité rageuse, noble et roucoulante surprend franchement pour un engin aussi familial. En revanche, les aménagements apportés à la boîte de vitesses ne sont manifestement pas suffisants : patinant toujours aussi gaiement dans son bain d’huile, la boîte semble être dénuée de toute logique, voire d’intelligence. Passant automatiquement au rapport suivant lors d’un lever de pied, elle affiche, de plus, une lenteur assez affligeante lorsqu’elle est utilisée en mode séquentiel. Bref, il s’agit clairement d’un point à revoir.

En passant à la pompe, on comprend immédiatement pourquoi ce SUV ne se vend qu’au compte-goutte dans nos régions. Avec une consommation moyenne de 15,5 l/100 km et un réservoir de 64 litres, les passages à la pompe seront fréquents ! Ceci dit, notons qu’avec le Tribeca de l’ancienne génération et dotée du 3 litres, moins puissant, notre moyenne fut de 0,3 l/100 km supérieure. Naturellement, les émissions de CO2 ne sont pas tristes non plus, avec 381 grammes au kilomètre…

Tenue de route

Que le Tribeca soit conçu pour les Etats-Unis, cela se ressent immédiatement au volant, avec une direction – trop – douce et une pédale de frein très spongieuse. Bref, rien qui ne mette franchement en confiance, d’autant plus que les mouvements de caisse sont assez prononcés.

Et pourtant, au fil des virages, on finit par s’habituer à ces particularités, à prendre ses marques et c’est alors que le Tribeca révèle son plein potentiel. Bien sûr, il s’agit d’un SUV haut sur pattes, mais son comportement routier est étonnement agile. Parfaitement neutre, il se manipule presque comme une berline qui aurait été rehaussée. En somme, Subaru nous a encore concocté là un excellent châssis, qui se révèle d’autant plus efficace que la transmission s’effectue aux quatre roues. A noter qu’en condition normale, la majorité du couple est envoyée vers le train postérieur.

Confort

Cette suspension assez souple profite naturellement au confort à bord et rares seront les passagers qui oseront émettre une critique à ce titre. Disponible en cinq comme en 7 places, le Tribeca affiche une excellente habitabilité aux deux premières rangées. La troisième est nettement plus confinée et demandera un peu d’acrobatie pour y accéder. En revanche, la sellerie lisse manque de maintien !

Silencieuse (si l’on évite les régimes élevés, le six cylindres s’exprimant alors sur une note sportive), ergonomique, on félicite, de plus, la marque d’avoir pensé à doter le Tribeca d’un écran tactile… Toutefois, il aurait été préférable de situer ce dernier à portée de main ! Enfin, les espaces de rangement sont nombreux et spacieux. Quant au coffre, il est gigantesque, une véritable soute ! A moins de relever les deux strapontins de la dernière rangée, au quel cas son volume se voit des plus réduit.

Tarifs et équipements

Aucune option au catalogue (hormis la transformation en véhicule utilitaire en échange de 1.000 €), juste deux niveaux de gamme : Luxury et Executive. De base, la dotation est déjà franchement généreuse : radio chargeur 6 CD et 9 haut-parleurs, climatisation double zone, commandes au volant, sièges électriques, phares au xénon, jantes alliages en 18 pouces, les sièges chauffants… La version Limited rajoute la climatisation arrière individuelle, le cuir, le GPS DVD, le toit ouvrant électrique, les rails de toit,…

Les prix s’échelonnent entre 49.490 € pour la Luxury 5 places à 52.490 € pour l’Executive à 7 places.

Conclusion

Atypique, le Tribeca reste une curiosité dans le monde automobile, même si sa face avant a perdu en caractère. Son moteur boxer plus généreux permet une conduite plus coulée mais pas beaucoup plus économique ! Et c’est bien là que se situe la faiblesse majeure du Tribeca : une consommation élevée et une absence de motorisation diesel. Mais pour les petits rouleurs qui recherchent avant tout de l’espace, il reste une alternative bon marché, séduisante et attachante !

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