On a beau être l’un des constructeurs les plus respectés de la planète, rien n’empêche de commettre quelques impairs commerciaux, à l’image de ces trois modèles qui ont, malgré leurs déboires, tout de même marqué l’histoire de l’automobile.
BMW M1
À la fin des années 1970, BMW entend se lancer dans le sport automobile. À cet effet, une poignée d’ingénieurs développent le concept M1. Cependant, suite à des problèmes de production, l’homologation pour la compétition est retardée puis abandonnée. Le pilote Jochen Neerpasch, patron de la jeune société M GmbH et ancien directeur de course chez Ford et BMW, invente alors la série Procar en 1979, une compétition qui n’implique que des BMW M1 et qui se déroule avant chaque grand prix de Formule 1. Parallèlement, il est décidé de concevoir une M1 civile… Une très mauvaise idée ! En effet, l’intérieur n’est quasiment pas modifié, ce qui le rend très inconfortable et spartiate. Le ticket d’entrée posera lui aussi problème, avec un tarif proche de celui appliqué par Ferrari. Malgré de belles performances et un comportement très efficace, ce coupé ne comptant que six cylindres ne parviendra jamais à rivaliser avec ses concurrentes italiennes, comptant huit voire douze cylindres. Forcément rare (460 exemplaires ont été assemblés de 1978 à 1981), il est aujourd’hui très difficile à trouver sur le marché de l’occasion !
BMW Z1
Produite à 8.000 exemplaires de 1989 à 1991, la BMW Z1 était initialement destinée à rester une étude de style. Fruit du talent des designers de la branche BMW Technik GmbH, le modèle est matérialisé en un prototype en juillet 1986. Il tape immédiatement dans l’œil des patrons de la marque et Eberhard von Kuenheim, PDG de BMW à l’époque, envisage même de faire assembler un second exemplaire pour son fils. Dans cet enthousiasme généralisé, on décide finalement de lancer la production ! Sauf que celle-ci coûte cher, très cher même (autant qu’une Série 7 de l’époque !), notamment à cause de ses portières à la cinématique particulière. Pour que le modèle soit rentable, il faudrait en vendre 30.000 chaque année ! Mais deux ans après son lancement, BMW arrête les frais, faute de suffisamment d’acquéreurs.
BMW C1
Derrière le scooter C1 se trouve une idée géniale et un rien avant-gardiste : soulager le trafic automobile dans les grandes villes grâce à un véhicule deux-roues à la fois confortable et sûr, pourvu d’un toit et d’une ceinture de sécurité. Flanqués de ces deux éléments, les conducteurs de l’engin sont même dispensés de porter un casque. Du jamais vu ! Au lancement du modèle, les inconvénients inhérents à son originalité prennent rapidement le dessus sur ses avantages : prix équivalent à celui d’une voiture compacte à quatre roues, nombreux courants d’air une fois au volant, grande sensibilité aux vents latéraux, manœuvre en marche arrière particulièrement compliquée ou encore pluie omniprésente dans l’habitacle malgré le toit… Même les mordus des premières heures finissent par laisser tomber leur monture ! Après 33.714 C1 assemblées de 2000 à 2003, la commercialisation du modèle est abandonnée et l’appellation C1 est vendue au groupe PSA.