Jean-Francois Christiaens

6 JUN 2024

Essai : Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio Super Sport, maintenir la flamme

Alfa Romeo maintient sa berline sportive Giulia Quadrofoglio sous les projecteurs avec cette série limitée Super Sport. Découverte, pluvieuse, sur le circuit de Spa-Francorchamps.

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L’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio reste une sportive bouillonnante idéale pour les puristes plus intéressés par les sensations mécaniques… que les retours haptiques d’écrans tactiles !"

Marquant en fanfare le retour d’Alfa Romeo sur les devants de la scène avec sa berline Giulia, sa déclinaison sportive frappée du trèfle à quatre feuilles et catapultée par un bouillonnant V6 bi-turbo élaboré avec l’aide de Ferrari sert de porte-étendard pour le blason italien depuis 2016. Elle arrive donc doucement en fin de carrière. Mais en attendant de céder sa place à une nouvelle génération d’Alfa « énervée » articulée sur la grande plateforme électrifiée STLA Large de Stellantis, la Giulia Quadrifoglio n’a pas encore lancé sa dernière vocalise. Elle profite non seulement d’améliorations pour son millésime 2024. Mais s’offre, en sus, une (énième) série limitée baptisée Super Sport (qui est également proposée sur le SUV Stelvio Quadrifoglio). C’est l’un des 275 exemplaires qui seront fabriqués (contre 175 pour le Stelvio) qu’Alfa Romeo nous a invité à découvrir sur le circuit de Francorchamps dans le cadre des Spa Classics.

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Design

Fond noir

Esthétiquement, toutes les Giulia Quadrifoglio 2024 héritent des mêmes améliorations cosmétiques que celles prévues pour le dernier facelift en date de la Giulia. Notamment l’apparition des phares avant matriciels adaptatifs dont la signature lumineuse spécifique aiguise le regard de l’Italienne. La série limitée Super Sport, imaginée en hommage à la 6C 1500 Super Sport victorieuse aux Mille Miglia de 1928, s’octroie bien sûr quelques détails spécifiques. On pointera notamment le fond noir pour le célèbre emblème du trèfle à quatre feuilles ou encore la généralisation de carbone au niveau de la calandre et des rétroviseurs ou, en option, sur le toit. Au travers des jantes en alliage de 19 pouces à 5 trous, on découvre également de nouveaux étriers de frein noirs. Dans sa version Super Sport, la Giulia Quadrifoglio n’est proposée qu’en trois couleurs : Rosso Etna, Nero Vulcano ou Bianco Alfa. Mais on trouve aussi du gris, du bleu ou du vert sur les Quadrifoglio 2024.

À l’intérieur, la finition 3D en fibre de carbone rouge fait son apparition sur le tableau de bord, le tunnel central et les panneaux de porte de l’Italienne. Sur la série limitée, les appuie-têtes avant sont également ornés du logo « Super Sport » en rouge avec le rappel du caractère collector de cette version.

Expérience

Comme sur les Giulia « classiques » récemment modernisées, les versions Quadrifoglio héritent dorénavant du nouveau cockpit digital Alfa Romeo s’affichant sur un écran TFT de 12,3 pouces. En plus des affichages Evolved, Relax et Heritage, les versions sportives Quadrifoglio présentent la particularité de disposer d’une présentation spécifique en sus avec le mode « Race » qui leur est réservé.

Infodivertissement daté

On se sent directement bien à bord de cette Giulia Quadrifoglio, notamment grâce à une excellente position de conduite et à des commandes qui tombent parfaitement en main. Notamment les très grandes palettes fixes derrière le volant.

Il faut toutefois bien reconnaître que le système d’infodivertissement a clairement vieilli. L’essentiel est présent (Apple CarPlay et Androit Auto, mais avec connexion filaire) et l’ergonomie plutôt simple grâce à la molette centrale. Mais l’écran central est petit, le graphisme plutôt vieillot, la réactivité assez lente et les fonctions basiques pour un modèle dont le prix de base flirte avec les 5 chiffres…

Berline uniquement

Uniquement proposée en berline contrairement à certains concurrentes sportives aussi déclinées en breaks (comme la BMW M3 Touring ou l’Audi RS 4 Avant par exemple), la Giulia Quadrifoglio soigne davantage ses lignes sensuelles que ses aspects pratiques. L’habitabilité arrière est assez moyenne et le coffre se montre peu modulable. Si l’on souhaite jouir d’une Italienne explosive plus pratique au quotidien, il faudra donc plutôt se rabattre sur le SUV Stelvio Quadrifoglio.

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Conduite

Si elle se distingue par ses petits détails cosmétiques, la Super Sport n’est pas différente techniquement des autres Giulia Quadrifoglio restylées. Elles bénéficient toutes d’une petite cure de vitamine boostant leur V6 2.9 l d’origine Ferrari. Il délivre dorénavant 520 ch ( + 10 ch). Toutes les Giulia marquées du trèfle à quatre feuilles jouissent aussi dorénavant d’un nouveau différentiel mécanique à glissement limité dérivé de celui conçu pour la radicale Giulia GTA.

Dérives mécaniques

Compte tenu des conditions climatiques dantesques, difficile de cerner les 10 ch supplémentaires offerts au V6 depuis notre dernière prise en main du bolide italien… Au contraire, pour être tout à fait honnête, on aurait presque aimé avoir quelques centaines de chevaux en moins à dompter ! Contrairement au Stelvio Quadrifoglio qui peut compter sur ses quatre roues pour transmettre la fougue de son moteur au sol, la Giulia Quadrifoglio se contente en effet uniquement de ses roues postérieures. En revanche, cette courte piqûre de rappel nous a permis de nous souvenir à quel point le V6 peaufiné par les ingénieurs Ferrari chante bien au travers de son échappement Akrapovič ! Et aussi de son excellent accord avec la boîte automatique ZF à 8 rapports.

L’adhérence précaire de la piste a également particulièrement bien mis en lumière l’équilibre naturel de la Giulia Quadrifoglio (avec sa répartition des masses optimale) ainsi que la légèreté de sa conception grâce à l'utilisation d'aluminium pour le moteur et la fibre de carbone pour l'arbre de transmission, le capot, le spoiler et les jupes. L’Italienne pèse 1.660 kg. Pour ce gabarit en 5 portes et avec plus de 500 ch sous le pied droit, voilà qui est appréciable !

Bon point également pour le différentiel mécanique autobloquant qui assure des ruades progressives et naturelles. Bref, une vraie sportive à l’ancienne comme on les aime : son V6 bi-turbo prend ses tours avec hargne, ses commandes sont précises et leur rendu mécanique naturel. Et les performances suivent ! Du moins peuvent suivre sur sol sec, avec un 0 à 100 km/h expédié en seulement 3,9 s et une vitesse de pointe de 308 km/h !

Prix

Prix Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2024

Nos notes remontant à notre première rencontre de cette aguichante Italienne sur la piste de Balocco nous rappellent qu’Alfa Romeo proposait sa Giulia Quadrifoglio… pour à peine plus de 75.000 € lors de son lancement en 2016 ! Il faut dorénavant débourser près de 95.000 € pour jouir de ses prestations. Le prix de départ du millésime 2024 est, en effet, fixé à 94.150 €. Mais notez que l’inflation s’est généralisée partout dans le segment des berlines sportives. Une BMW M3 Competition de 510 ch, en boîte automatique, équivalente démarre par exemple maintenant à partir de 102.250 €… Quant à la série limitée Super Sport, sachez que tous les exemplaires alloués pour le Belux ont déjà tous été réservés.

Verdict

L’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio reste une sportive « à l’ancienne » agréable à cravacher. Elle chante juste, affiche un équilibre grisant et des performances explosives quand les conditions le permettent. Elle peut aussi se montrer plutôt docile et donc agréable à vivre au quotidien. Mais comme les Giulia classiques, elle a, en revanche, vieilli du côté de son infodivertissement. Ce qui pourrait déplaire aux clients appelés à débourser quasiment 100.000 € pour jouir de ses services en 2024…

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