Les breaks électriques ne courent pas encore les rues. Pour le moment, les clients professionnels obligés de se tourner vers l’électromobilité n’ont pas vraiment le choix des armes s’ils veulent rester fidèle à leur silhouette fétiche. Il faut soit s’orienter vers un modèle basique, comme la MG5, soit lorgner vers un modèle élitiste, comme la Porsche Taycan Sport Turismo. Avec la nouvelle déclinaison Touring de sa berline d’affaire électrique i5, BMW vise davantage le cœur du marché de la voiture de société. Pour le moment, ni Volvo, ni Mercedes ni même Tesla ne peuvent, en effet, proposer d’alternative électrique à ce grand break taillé pour les flottes. Seul Audi viendra bientôt suivre la mise avec sa très attendue A6 Avant e-tron.
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Centimètres à gogo
Comme les BMW Série 5 Touring thermiques et hybrides rechargeables avec lesquelles cette i5 Touring partage ses entrailles techniques, cette nouvelle génération de Bavaroise ne lésine pas sur les centimètres. Par rapport à la précédente génération de Série 5, elle gagne quasiment 10 cm (+9,7 cm) en longueur (5, 06 m) ; 3,2 cm en largeur (1,90 m) et 1,7 cm en hauteur (1,52 m). Son empattement progresse aussi de 2 cm pour atteindre quasiment la barre symbolique des 3 m. Bref, un beau « bébé » (surtout à garer). Mais dont les proportions restent plutôt élégantes et sportives, grâce à des lignes ciselées et à une lunette arrière fuyante. Mais aussi, aspect primordial dans le cas d’une voiture électrique, plutôt aérodynamiques avec un Cx de seulement 0,24 ou 0,25 en fonction de la version retenue.
Rouge à lèvres lumineux
L’i5 Touring reprend, bien sûr, à son compte la face avant, plutôt consensuelle pour une BMW moderne, des autres i5 berlines. Avec, donc, aussi sa calandre Iconic Glow qui peut souligner sa bouche d’un jonc lumineux.
La nouveauté apportée par la silhouette Touring se concentre, forcément, sur la poupe de l’engin. Et, c’est plutôt une bonne nouvelle. La malle arrière tombante, un peu tristounette, de la berline laisse place à un hayon incliné finissant le profil avec plus d’élégance. Dommage tout de même : BMW abandonne la lunette arrière à ouverture séparée sur cette génération de 5 Touring. Une astuce qui était pourtant bien pratique dans certaines situations, surtout compte tenu des dimensions encore plus généreuses de cette nouvelle génération. Cela dit, quand on peut ouvrir librement le hayon, la large ouverture et le seuil de chargement affleurant, même sur cette version électrique, permettent néanmoins de profiter pleinement des dimensions généreuses du coffre.
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Qu’on opte pour la Série 5 thermique ou cette i5, les variantes Touring offrent exactement les mêmes aspects pratiques. Le partage d’une même plateforme impose donc des compromis à cette i5. Elle se passe, par exemple, de frunk à l’avant et impose encore au passager central arrière de composer avec un encombrant tunnel de transmission.
Mais au-delà de ces « détails » qui auraient pu être améliorés avec une plateforme exclusivement électrique, notons que l’i5 Touring a tout de même le sens de l’accueil développé. Certes, au vu de l’encombrement extérieur de l’engin qui égale maintenant celui d’une « limousine », on aurait pu espérer disposer d’encore plus d’espace pour les jambes. Mais les passagers arrière latéraux bénéficient tout de même d’un espace habitable suffisant.
De 570 à 1.700 l
Le coffre affiche, quant à lui, une contenance confortable de 570 l contre 490 l pour l’i5 berline. Certes, dans ce cas également, avec un gabarit de plus de 5 mètres, on aurait pu espérer un peu mieux. On n’égale, par exemple, pas les 615 l de la nouvelle Mercedes E Break pourtant 11 cm plus courte. Mais notons que la concurrente étoilée ne peut plus avancer que 460 l de coffre en hybride rechargeable ou seulement 430 l de coffre en EQE électrique, uniquement proposée en berline.
A l’usage, on appréciera la possibilité de rabattre les dossiers selon la répartition 40/20/40 en un tournemain via les tirettes latérales. De quoi porter le volume total « déménageable » en cas de besoin à 1.700 l.
Sur le plan pratique, on appréciera aussi la possibilité de ranger le cache-bagages, ainsi que les câbles de recharge, dans le petit rangement ménagé sous le double plancher.
Moderne, sans (trop) d’excès
Aux places avant, on découvre sans surprise exactement la même planche de bord que celle de l’i5. On retrouve donc un mélange d’innovations bienvenues et de petits détails d’ergonomie parfois irritants. La structure du menu pour le fonctionnement du combiné chauffage / climatisation est, par exemple, inutilement complexe. Tout comme les petites molettes « cachées » pour diriger les flux d’air de la ventilation (mais au moins, elles restent « physiques » et pas à diriger virtuellement depuis l’écran, ce qui est encore plus exaspérant).
Mais au-delà de ces détails, on appréciera l’excellente finition de l’ensemble et la qualité générale des matériaux utilisés (même si quelques plastiques moins visibles sont peu flatteurs). La grande « BMW Interaction Bar », soit la barre rétroéclairée tactile multicolore qui s'étend sur toute la largeur du tableau de bord est aussi plutôt intuitive. Et se montre surtout moins dérangeante que les lignes lumineuses devenues parfois trop envahissantes sur certains tableaux de bord modernes.
Curved Display
L’i5 ne succombe pas non plus à la tentation de présenter un écran XXL qui s’étend d’une porte à l’autre, ou même d’ajouter un troisième écran optionnel supplémentaire à destination du passager avant. On retrouve « simplement » le double écran incurvé de la dernière génération du système Curved Display de BMW. Il combine un écran d'informations de 12,3 pouces et un écran de contrôle de 14,9 pouces. En option, on peut aussi disposer d’un affichage tête haute en optant pour le BMW Live Cockpit Professional.
L’ensemble fonctionne avec le système d’exploitation OS 8.5 de BMW qui offre une connectivité complète, une réactivité convaincante et une ergonomie globalement assez intuitive. La fonction « QuickSelect » réduit notamment l’obligation de naviguer dans des sous-menus via des raccourcis, même quand on utilise Android Auto ou Apple CarPlay. C’est pratique.
Taillée pour les clients professionnels, l’i5 Touring peut bien sûr aussi se transformer en bureau mobile via diverses applications. Mais aussi en salle de divertissement, pour s’occuper lors des recharges. On peut, par exemple, se connecter facilement à l’application AirConsole permettant de jouer à des jeux sur l’écran central en utilisant son smartphone comme manette de jeu. Le Connected Package Professional permet aussi de profiter de la diffusion de vidéos YouTube.