Le moins que l’on puisse dire, c’est que lors du passage de sa première à sa seconde génération, la BMW M2 a bien changé. Tout d’abord, son style ultra large et comme taillé dans la masse est plus clivant : soit on aime, soit on déteste, mais il n’y a pas vraiment d’entre-deux. Quoique comme ce fut le cas pour la calandre des actuelles M3 et M4, on l’apprécie davantage plus on passe de temps en sa présence. Et c’est loin d’être la seule similitude entre tous ces modèles bavarois. La M2 a également grandi de 11 cm pour atteindre les 4,58 m de long, 1,89 m de large et 1,4 m de haut. C’est pratiquement 10 cm de plus qu’une M3 E46 ! Résultat, elle a également grossit d’au moins 150 kg pour afficher 1,8 t sur la balance. Cette fois, c’est 300 kg de plus que la M3 E46 et 150 kg supplémentaires par rapport aux M3 F80 et E92 alors que cette dernière disposait pourtant d’un V8 ! Mais il y a une bonne raison à tous ces changements. La M2 G87 ne repose pas sur l’architecture traction des Série 1 et Série 2 Gran Coupé, mais sur celles des Série 2 Coupé, Série 3, Série 4, M3 et M4 ! Ce n’est plus un petit coupé joueur, mais bien une vraie et grande sportive qui a en revanche conservé son âme d’enfant pas toujours facile à contenir.
La BMW M2 est plus que jamais une mini M3/M4
Ce lien de parenté avec ses grandes sœurs est frappant une fois à l’intérieur. C’est bien simple, on se croirait dans une Série 3 ! La M2 profite en effet de la même planche de bord et du même double panel incurvé de 12,3 et 14,9 pouces ainsi que des mêmes avantages et inconvénients. Réactif et plutôt facile d’utilisation grâce à la grande molette et aux différents boutons de la console centrale, son système d’infodivertissement se connecte en prime et sans fil aussi bien à Apple CarPlay qu’à Android Auto. En revanche, on regrette la disparition des commandes physiques pour la climatisation. Régler la ventilation ou les sièges chauffants, réclame désormais plusieurs clics et occupe obligatoirement tout l’écran. Il y a plus ergonomique, c’est sûr. Heureusement que l’on dispose encore de vrais boutons sur le volant dont la jantes est très (trop ?) épaisse.
Pas forcément plus pratique
Plus grande que sa devancière, la nouvelle M2 n’est pourtant pas spécialement plus habitable. Un adulte de taille moyenne peut toujours prendre place à l’arrière, mais pas sans avoir le haut du crâne qui flirte avec le ciel de toit et les genoux qui effleurent le siège devant lui… Quant au coffre, il affiche toujours 390 litres. Cela dit, ce n’est pas vraiment pour son côté pratique que l’on choisit de rouler en BMW M2, mais plutôt pour son moteur et son comportement !
Un 6 cylindres en ligne ultra coupleux !
Sous le capot de la M2, on retrouve le même bloc S58 que dans les M3 et M4. Ce 6 cylindres en ligne de 3 litres a tout de même été un peu dégonflé pour n’y afficher « plus que » 460 ch et 550 Nm. Voilà qui reste tout de même une jolie cavalerie qui est envoyée ici uniquement sur le train arrière de la Bavaroise via une transmission automatique à 8 rapports ou, en option, via une bonne vieille boîte manuelle ! De quoi respectivement atteindre 100 km/h en 4,1 et 4,3 s et une vitesse de pointe de 250 km/h et même 285 km/h en ajoutant le M Driver Package à 2.495 € lors de la configuration.
Fun, très fun ! Trop fun ?
Tout comme dans ses grandes sœurs, ce moteur déborde de couple pratiquement à ne plus savoir qu’en faire. C’est bien simple, il n’est jamais nécessaire de rétrograder pour dépasser, même lorsqu'on est en 6e voire 8e vitesse dans le cas de l’automatique. En revanche, cela signifie également qu’une fois un peu plus haut dans les tours, la M2 affiche un comportement (très) nerveux et joueur. À cause de son empattement de 2,75 m, soit 11 cm plus court que celui des M3 ou M4, elle est nettement plus sensible que ces dernières. Sur sol gras, son train arrière patine parfois même en ligne droite et peut légèrement décrocher alors que toutes les aides sont pourtant enclenchées. Et gare alors au retour de bâton lorsque ces dernières sont désactivées, surtout que la M2 n’est plus un poids plume en affichant 1,8 t ! Cela étant dit, une fois les nombreux réglages dynamiques justement configurés au bout de vos pouces, sa mécanique, sa direction vive et précise (bien que dépourvue de sensation) et ses freins mordants en font un engin aussi incroyablement amusant sur Spa Francorchamps que sur la route.
Eh oui, tout comme les M3 et M4, levez le pied et la M2 est tout à fait utilisable au quotidien. Insonorisée juste comme il faut, elle est certes ferme, mais pas trop et profite même d’un coffre suffisamment grand et 4 assises pour être utilisée au quotidien sans trop de problème. Cerise sur le gâteau, son 6 cylindres s’est même révélé étonnamment sobre sur autoroute avec une moyenne de « seulement » 8,3 l/100 km. Pas mal pour une machine de 460 ch et 550 Nm. Et puis si vous voulez vraiment vous amusez, en plus d’une incroyable mécanique et d’un magnifique châssis, vous pouvez disposer d’une bonne vieille boîte manuelle ! Et même pas besoin de savoir faire un talon/pointe puisque la M2 le fait automatiquement pour vous. Dommage que ce levier à 6 vitesses soit en option payante… C’est un peu le monde à l’envers.
Combien coûte la BMW M2 ?
Plus grande, plus puissante, plus technologique et plus moderne, la nouvelle M2 est logiquement plus chère que l’ancienne. Cela dit avec un tarif de départ fixé à 76.100 €, son positionnement reste intéressant pour un coupé plaisir équipé d’un 6 en ligne de 3 litres, 460 ch et 550 Nm associé à une boîte manuelle ! Une option à 510 €, on vous le rappelle. Cerise sur le gâteau, la M2 est déjà bien équipée de série même s’il est toujours possible d’y ajouter plusieurs milliers d’euros d’option si bon vous semble.
Notre Verdict
D’accord, la BMW M2 a beaucoup grandi et grossi, mais cela ne l’empêche pas d’être toujours aussi convaincante que sa devancière, si pas davantage ! Il s’agit plus que jamais d’une mini M3/ M4. Elle reste utilisable au quotidien tout en disposant d’un excellent châssis configurable à souhait et d’un coupleux 6 cylindres en ligne pour s’amuser aussi bien sur route que sur circuit. Une sacrée mécanique qui peut d’ailleurs toujours être associée à une boîte manuelle pour envoyer ses 460 ch et 550 Nm uniquement sur son train arrière. Bref, la M2 est un coupé plaisir pour lequel il est encore envisageable de craquer vu ses tarifs. Surtout que des engins comme ça, on en fait plus beaucoup et que celui-là est particulièrement réussi.