Olivier Maloteaux

8 JAN 2025

Essai : Citroën C3 1.2 turbo 100, en toute simplicité

La nouvelle C3 existe en électrique ou micro-hybride, mais reste disponible avec un simple moteur à essence et une boîte manuelle. Une version de base sans chichis et abordable. Voyons ce qu’elle vaut.

{"fr":"Citroën C3 bleu roulant sur une route de campagne au coucher du soleil.","nl":"Blauwe Citroën C3 rijdt op een landelijke weg bij zonsondergang."}
{"fr":"Citroën C3 Aircross bleu sur route de campagne au crépuscule.","nl":"Blauwe Citroën C3 Aircross op landweg bij schemering."}

"Simple mais pas simpliste, la nouvelle C3 est une voiture à la fois abordable et agréable à vivre au quotidien."

Lancée en 2016, l’ancienne C3 a vécu presque 10 ans et s’est écoulée à 1,5 million d’unités, avec notamment un grand succès chez nous, où elle est longtemps restée le modèle le plus vendu de Belgique toutes catégories confondues. La nouvelle veut réitérer le succès en misant sur la simplicité et un tarif plancher. En particulier dans le cas de cette version de base à essence et boîte manuelle, qui vise un retour à l’essentiel.

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Design

Moins rondelette et plus haute

Cette nouvelle C3 est la 4e du nom. D’une génération à l’autre, le modèle change de look, privilégiant le cubisme aux rondeurs d’avant. Exit aussi les Airbumps, ces protections en plastique qui recouvraient le bas des portes de l’ancien modèle et le rendaient reconnaissable au premier regard. La nouvelle petite Citroën pose aussi son toit 10 cm plus haut que celui de l’ancienne (à 1,57 m contre 1,47) et retrousse ses pantalons (garde au sol fort rehaussée) pour se donner un petit air de SUV. Cela facilite aussi l’accès à bord et cette prise de hauteur se ressent à l’intérieur, où les passagers sont assis plus haut qu’avant (+ 7,6 cm) et profitent donc d’une meilleure visibilité. Cette position haute donne l’impression de rouler dans une plus grosse voiture. En longueur, par contre, la nouvelle C3 (4,01 m) n’évolue presque pas (+1,9 cm), ce qui lui permet de toujours bien braquer et de rester facile à parquer en ville.

Un squelette venu d’ailleurs

Sous sa carrosserie redessinée, la nouvelle C3 ne reprend rien de l’ancienne : elle repose sur la plate-forme Smart Car de Stellantis. Variante à moindre coût de la plate-forme CMP (Opel Corsa, Peugeot 208, etc.), ce squelette a été développé au départ pour les marchés émergents (Amérique du Sud et Inde) où il sert de base à la Citroën C3 locale depuis 2022. Cette structure « low-cost » a été adaptée pour l’Europe (en particulier en matière de résistance aux crashs), où la C3 est également dotée d’office de 6 airbags contre 2 à l’origine. Les exemplaires destinés à notre continent sont produits à Trnava, en Slovaquie. A noter aussi que la Citroën C3 partage sa plate-forme avec la nouvelle Fiat Grande Panda.

Expérience

Un habitacle basique mais sympathique

Comme mentionné plus haut, la hauteur d’assise rehaussée facilite l’accès à bord. Les sièges (en tissu uniquement) sont bien matelassés, sans toutefois être aussi moelleux que ceux des plus grandes Citroën. L’espace à l’avant est correct et les rangements sont suffisants, avec en particulier un grand bac situé devant le levier de vitesses. Mais la boîte à gants est de taille réduite.

Le mobilier est épuré et agréable à regarder. C’est moderne, avec un original petit volant deux branches à fond plat, recouvert de plastique de série ou de similicuir en haut de gamme. Comme souvent dans ce segment, l’habitacle est entièrement placardé de plastiques assez basiques et rugueux, mais ceux-ci ne semblent pas trop sensibles aux griffures et l’assemblage paraît solide. L’ambiance n’est pas non plus trop terne, grâce notamment aux garnitures colorées (de série) sur les contre-portes et le long du tableau de bord.

Pas de vrais compteurs

La position de conduite ne plaira pas à tout le monde : ceux qui conduisent près du volant trouveront que son réglage en profondeur manque d’amplitude, ce qui oblige à fort avancer le siège et donc à conduire avec les jambes fort pliées. Certains seront aussi déconcertés par l’absence de classiques compteurs : les infos principales de conduite (vitesses, jauge à essence, données de l’ordinateur de bord) s’affichent ici au ras du pare-brise, sur un fin bandeau intégré au tableau de bord. Mais l’ensemble est heureusement lisible et on s’y fait vite. On regrette par contre l’absence de compte-tours, quel que soit le niveau d’équipement.

Espace correct à l’arrière

Alors que certaines citadines se contentent de 4 places (Fiat 500 et Mini, par exemple), la C3 dispose toujours de 5 ceintures de sécurité. Et aussi de 5 portes. L’accès à l’arrière est cependant un peu moins aisé qu’à l’avant, à cause d’une découpe de carrosserie plus étroite. L’habitabilité au second rang n’est pas géante mais correcte pour le segment et deux adultes pourront s’y installer, d’autant que l’on peut glisser les pieds sous le siège avant. La banquette est moelleuse, même à la place du milieu (car il n’y a pas d’accoudoir dans le dossier) et le tunnel central n’est pas trop envahissant. Vu la hauteur sous plafond, la garde au toit est généreuse à toutes les places. Une petite voiture habitable.

Et côté coffre ?

Le coffre est spacieux au regard du gabarit, avec 310 litres banquette en place (la Dacia Sandero fait encore mieux avec 328 litres…). Mais on regrette le gros rebord entre le seuil et le plancher. Et pas moyen d’obtenir en option un double fond pour équilibrer les niveaux. Autre reproche : sur l’entrée de gamme You, la banquette ne se rabat que d’un seul bloc. Il faut opter pour le pack Plus ou la finition Max pour obtenir un dossier de banquette fractionné en deux parties (60/40). Et quelle que soit l’exécution choisie, le plancher de chargement n’est jamais totalement plat lorsque l’on rabat la banquette.

« Smartphone Station » ou écran ?

Côté connectivité, la différence est marquée selon le niveau d’équipement (You ou Max). La You fait l’impasse sur l’écran central et se contente d’un support smartphone au tableau de bord : ce support reconnaît le téléphone et lance une appli spécifique permettant d'accéder facilement aux fichiers musicaux, à la radio, aux appels téléphoniques et à la navigation à partir de votre smartphone (donc en consommant les données de votre forfait mobile…). Le système fonctionne via la technologie sans fil NFC et le son passe directement dans les haut-parleurs de la voiture. Il est aussi possible de répondre aux appels ou d’augmenter le volume sonore via les commandes au volant.

Cette « Smartphone Station », comme l’appelle Citroën, semble intéressante mais nous n’avons pas eu l’occasion de la tester car notre modèle d’essai était le haut de gamme Max, équipé de l’écran tactile central (10,25 pouces) avec GPS 3D intégré et connexion Apple CarPlay/Android Auto (avec ou sans fil). La Max dispose aussi d’un chargeur smartphone sans fil. Toutes les fonctions de connectivité se sont montrées efficaces et fluides durant ce test.

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Conduite

Un tricylindre valeureux et fiabilisé

Pour cet essai, nous avons donc laissé de côté les versions électriques (ë-C3) et micro-hybride 48V, pour nous concentrer sur l’entrée de gamme à moteur thermique non électrifié. Cette version adopte le tricylindre 1.2 turbo bien connu du groupe Stellantis. Ce bloc a été fiabilisé par rapport au PureTech, troquant la problématique courroie de distribution contre une chaîne, plus robuste. Le douze-cent développe ici 100 ch/205 Nm, des valeurs très correctes vu le poids contenu (1.150 kilos).

Pas de démarrage à bouton ici : il faut toujours insérer une clé dans le barillet. Le moteur tremble un peu au ralenti et à bas régime, mais se montre ensuite vaillant et pétillant, avec un sprint de 0 à 100 km/h bouclé en 10,6 secondes. La vitesse de pointe est par contre bridée à 160 km/h. Le moteur est ici associé à une boîte manuelle, comptant 6 rapports mais à la commande parfois un peu caoutchouteuse. Rien de grave cependant et, dans l’ensemble, cette combinaison moteur à essence/boîte manuelle est agréable. Cette petite Citroën se révèle aussi très sobre : nous avons relevé une moyenne de 6,1 l/100 km durant notre essai, avec un minimum autour de 5 l/100 km en agglomération et un gros 7 l/100 km à fond.

Un confort de haut rang !

Selon l’exécution, la nouvelle C3 chausse des jantes de 16 ou 17 pouces et sa tenue de route est à la fois saine et efficace. Mais les conducteurs dynamiques regretteront l’absence de ressenti de sa direction et les nombreux mouvements de caisse en virages. Il n’y a heureusement jamais de phénomènes de pompages néfastes pour la tenue de route.

Cette Citroën mise avant tout sur le confort, grâce à ses amortisseurs spécifiques qui, en plus du corps principal, se dotent de butées hydrauliques progressives en compression et en détente (il y a donc en fait trois amortisseurs en un). En pratique, cette petite voiture avale avec une grande douceur toutes les irrégularités du revêtement : cassures, raccords de bitume, casse-vitesse. Un régal au quotidien ! Et pour une voiture « budget », l’insonorisation est également satisfaisante : la C3 nous a par exemple semblé moins bruyante sur autoroute qu’une Dacia Sandero.

Prix

Prix Citroën C3

La gamme C3 est simple et ne comprend que deux lignes d’équipement : You et Max. La première se limite à l’essentiel mais sans être dépouillée pour autant, avec notamment de série les roues de 16 pouces (avec enjoliveurs), les lève-vitres avant et rétroviseurs électriques, la climatisation manuelle, les capteurs de stationnement arrière, les phares automatiques, le régulateur/limiteur de vitesse ou encore les assistances à la conduite désormais obligatoires comme le système de franchissement de ligne ou la reconnaissance des panneaux et limitations de vitesse. La seule option sur la You est la peinture métallisée ou spéciale.

La version Max s’offre en plus les jantes en alu de 17 pouces, les lève-vitres arrière électriques, la clim’ automatique, les « gros phares » automatiques, les barres de toit, le toit de couleur contrastée (pas obligatoire), l’écran central tactile de 10,25 pouces avec GPS 3D, le chargeur sans fil pour smartphone, la caméra arrière, la banquette arrière rabattable en deux parties (60/40), les essuie-glaces automatiques, ainsi que quelques garnitures intérieures et extérieures spécifiques. Bref, une version full équipée avec pour seules options la peinture métallisée/spéciale, le pack Winter (sièges avant et volant chauffants) et les feux avant antibrouillards.

Dacia en ligne de mire…

Citroën a franchement fait un effort pour contenir les prix, avec un tarif qui débute à 14.999 € pour la You 1.2 à essence de 100 ch à boîte manuelle, soit un tarif très proche de celui d’une Dacia Sandero TCe 90 équivalente, plus spacieuse mais moins performante et au look moins fun. La C3 en finition Max est par contre nettement plus chère : 19.459 €. Entre les deux, Citroën propose la You avec pack Plus, à 17.759 €. Elle reprend presque tout l’équipement de la Max, sauf les jantes alu, la clim’ auto, la caméra arrière, le chargeur smartphone sans fil et le GPS (mais la connexion Apple CarPlay/Android Auto avec ou sans fil reste présente). Un choix intéressant pour qui veut un écran intégré à prix maîtrisé.

Notons pour info que la C3 micro-hybride 48V de 100 ch à boîte robotisée débute à 20.460 € (You avec pack Plus). Quant à l’électrique ë-C3 (113 ch, batterie de 44 kWh utiles), elle commence à 23.304 € (You), mais une version moins chère à plus petite batterie est attendue courant 2025. Des tarifs intéressants dans tous les cas.

Verdict

Simple mais pas simpliste, la nouvelle C3 est une voiture à la fois abordable et agréable à vivre au quotidien. Et l’essence ordinaire lui va franchement bien. Cette version de base à boîte manuelle est cohérente et contracte les prix. Une offre alléchante, moins chère que la plupart de ses concurrentes. Certes, la Dacia Sandero (un brin moins coûteuse et plus spacieuse) est encore plus rationnelle. Mais certains la trouveront trop sérieuse de look et de caractère ; cette C3 apporte une petite touche de fantaisie supplémentaire. L’esprit Dacia avec une dose de charme, en somme. Une petite voiture raisonnable et attachante.

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