Alors oui, c’est entendu, difficile de parler de « beauté ». Mais le concept Initiale présenté par Renault a, en tous les cas, « de la gueule ». Comme c’est encore le cas du Scenic Vision que l’on peut voir en ce moment au Brussels Motor Show.
Des angles saillants qui se marient à de douces courbes : aujourd’hui encore, près de 30 ans plus tard, ça fait toujours son petit effet. Le style rappelle les coupés et les monospaces, mais semble moins polarisant que celui de la Vel Satis qui s’inspirera largement de ce concept. Dans l’habitacle, Renault misait sur le luxe à la Française pour détourner les gros portefeuilles des marques germaniques : matériaux nobles et sellerie Louis Vuitton.
Du gros délire sous le capot
Mais c’est clairement d’un point de vue mécanique que ce concept surprend : non, le moteur de 3,5 l n’est pas le V6 Nissan qui sera repris par les Vel Satis haut-de-gamme, mais un… V10 de Formule 1, dégonflé à un peu moins de 400 chevaux. Une puissance stupéfiante pour l’époque, surtout pour une berline… française ! Pour rappel, il s’agit de la cavalerie de la BMW M5 qui sortira 3 ans plus tard ! Mais le clou du spectacle, c’est évidemment la sonorité cristalline et les 8.000 tr/min de la zone rouge…
Forcément, un tel festival technique et esthétique ne pouvait que laisser rêveur. Beaucoup de passionnés y croyaient. Hélas, Renault a largement aseptisé le concept, qui finira par donner la Vel Satis. Une familiale haut-de-gamme pleine de personnalité, mais qui n’avait pas le panache technique et la finesse esthétique de ce concept vraiment hors normes.