Olivier Maloteaux

26 MAR 2025

Essai : Mazda CX‑60 2025, fidèle à lui‑même

Mazda donne un (petit) coup de jeune au (pourtant pas si vieux…) CX-60, qui cultive sa différence en conservant ses choix techniques alternatifs… mais prétend maintenant gommer ses défauts de naissance.

{"fr":"Mazda CX-60 beige roulant sur une route sinueuse avec un paysage de collines.","nl":"Beige Mazda CX-60 rijdt op bochtige weg met heuvelachtig landschap."}
{"fr":"Honda ZR-V sur route sinueuse, éoliennes en arrière-plan, ciel nuageux.","nl":"Honda ZR-V op bochtige weg, windmolens op achtergrond, bewolkte lucht."}

"Ce lifting 2025 se résume à un essieu arrière modifié pour gagner en confort. Une mission réussie ! À part ça, le CX-60 reste fidèle à lui-même et c’est pour ça qu’on l’aime. Surtout en diesel !"

Lancé en 2022, le CX-60 n’a pas trois ans mais s’offre déjà une mise à jour... Peut-être pour ne pas se faire oublier face à l’arrivée de son récent grand frère, le CX-80, plus grand et pouvant embarquer deux personnes de plus à son bord. En tout cas, le lifting du CX-60 s’annonce très léger et les plus grandes modifications se cachent sous la carrosserie.

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Design

Rien de neuf ou si peu…

Côté design, Mazda mentionne juste une nouvelle peinture extérieure : la teinte Zircon Sand, un gris-beige avec nuance de vert déjà vu sur la petite MX-5. Pour le reste, rien de neuf côté look. On retrouve un SUV plutôt bien dessiné et mesurant toujours 4,74 mètres de long, soit la taille des BMW X3, Mercedes GLC ou Volvo XC60. Chez les constructeurs généralistes, on trouve dans le même gabarit les Peugeot 5008, Renault Espace, Skoda Kodiak ou Volkswagen Tayron.

Expérience

Une ambiance toujours chic

Il fait toujours bon vivre dans cette Mazda. L’ambiance est lumineuse (surtout avec le toit vitré panoramique optionnel) et chic, en particulier dans les exécutions haut de gamme, qui se tapissent de matériaux stylés et soignés, comme du cuir nappa pour les sièges et du bois d’érable (finition Takumi) ou de l’aluminium (Homura) sur la console centrale.

Pour ce lifting, Mazda a ajouté deux niveaux de finition haut de gamme : les Homura Plus et Takumi Plus, qui s’offrent de série tous les packs optionnels disponibles. Si les Takumi se distinguent par un habillage intérieur clair ; les Homura ont la fibre plus sportive, avec un intérieur encore plus foncé pour ce lifting : le ciel de pavillon et les montants de l’habitacle sont désormais revêtus d'un garnissage noir tandis que les panneaux intérieurs se parent d’une nouvelle finition noire mate métallisée.

Pas totalement tactile

Côté multimédia, toutes les versions disposent d’un combiné d’instruments numérique de 12,3’’ (mais offrant peu de possibilités de personnalisation), secondé par un écran central de même dimension. La fonction tactile de cet écran n’est disponible qu’à l’arrêt ; dès les premiers tours de roues, c’est la commande rotative qui pilote le multimédia. On s’y fait et ça limite les traces de doigts sur l’écran… Les connexions Android Auto et Apple CarPlay sont de série, avec ou sans fil. Un chargeur smartphone à induction est également disponible.

Habitabilité arrière et coffre moyens

Les sièges avant moelleux peuvent être chauffés ou réfrigérés. À l’arrière, l’habitabilité est correcte, mais assez moyenne au regard du gabarit extérieur. Et le dossier central est plutôt ferme. Côté modularité, ce CX-60 fait moins bien que son grand frère le CX80 : on ne trouve point ici de banquette coulissante ou inclinable, ni de sièges d’appoint au troisième rang. Le CX-60 est un strict 5 places.

Le coffre n’a rien de géant, mais se montre pratique grâce à des formes bien régulières. Notons que, malgré sa grosse batterie, la version hybride plug-in affiche le même volume de coffre que les diesel.

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Conduite

Hybride plug-in ou…

Le lifting n’apporte rien de neuf sous le capot. La version hybride plug-in, déjà découverte en 2022, associe toujours un 4-cylindres 2.5 litres à essence (191 ch/261 Nm) et un moteur électrique (134 ch/250 Nm), l’ensemble délivrant une puissance cumulée maximale de 327 ch et un couple de 500 Nm, qui filent dans les quatre roues.

Mazda annonce un 0-100 km/h en 5,8 secondes (vitesse de pointe bridée à 200 km/h), mais les performances semblent moins élevées en pratique. Le moteur à essence mouline assez fort sous fortes accélérations et la boîte automatique 8 vitesses engendre parfois quelques à-coups.

La batterie de 17,8 kWh bruts offre théoriquement 64 kilomètres d’autonomie en mode électrique (bridé à 100 km/h), mais nous en avons bouclé 54 en pratique. Et on note toujours quelques sifflements désagréables émanant du moteur électrique. Batterie vide, la consommation d’essence a tourné autour de 8 l/100 km. La pile se recharge en environ 9 heures sur prise domestique et 2h30 sur borne (max. 7,2 kW).

… gros Diesel à 6 cylindres

Le CX-60 reste aussi disponible en diesel. Et un gros : il cube 3,3 litres et tourne sur 6 cylindres. Un bloc qui reste proposé en version 200 ch/450 Nm propulsion (0-100 km/h en 8,4 secondes) ou 254 ch/550 Nm à transmission intégrale (0-100 k/h en 7,4 s). Ce diesel est plus agréable que le propulseur hybride : il est mieux rempli à bas et mi-régimes, tandis que l’ensemble moteur/boîte automatique 8 vitesses engendre ici moins d’à-coups. Cerise sur le gazole, ce moteur est étonnamment sobre au regard de sa cylindrée : la consommation a tourné autour de 6 l/100 km durant cet essai. Chapeau bas, Mazda !

Un amortissement peaufiné, mais…

Tout ce que l’on vient de vous raconter, nous l’avions déjà expérimenté à la naissance du CX-60. Et si on avait apprécié sa tenue de route relativement dynamique, on lui reprochait en revanche un confort trop tendu. Pour ce lifting (et c’est le plus gros changement), Mazda a retravaillé l’amortissement : le train arrière perd sa barre antiroulis pour se laisser un peu plus aller, et il reçoit des ressorts plus mous combinés à des amortisseurs plus fermes. C’est censé moins percuter sur les bosses, mais au prix d’un train avant un peu moins tranchant et un brin plus sous-vireur. En pratique, la tenue de route reste équilibrée et efficace, tandis que l’amortissement est en effet moins trépidant. C’est donc mieux qu’avant, même si la suspension n'est toujours pas très moelleuse. Et toujours point d’amortissement piloté ici, contrairement à certains concurrents.

Prix

Combien coûtent les Mazda CX-60 2025 ?

Comme celui de la plupart des voitures, le prix du CX-60 n’a cessé d’augmenter ces dernières années (+10% environ depuis le lancement fin 2022). Ça donne aujourd’hui un prix de base de 51.690 € en diesel 200 ch ; 56.490 € en diesel 254 ch 4x4 ; et 55.290 € en hybride rechargeable 4x4. Rajoutez environ 10.000 € pour une version full options. C’est nettement moins cher que les SUV premium équivalents, mais la valeur de revente du Mazda sera aussi moins élevée, malgré une fiabilité notoire et une garantie de 6 ans/150.000 kilomètres.

Verdict

On ne va pas se mentir : le lifting est plus que minime... Il se résume à un essieu arrière modifié pour gagner en confort sans trop nuire au dynamisme. Une mission en grande partie réussie. À part ça, le CX-60 reste fidèle à lui-même et c’est pour ça qu’on l’aime, avec ses choix techniques décalés. On pense à son très bon diesel à 6 cylindres, malheureusement fort taxé dans notre système fiscal dépassé à cause de sa cylindrée, alors qu’il ne consomme presque rien et émet donc peu de CO2…

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