Essai : BMW X3, new look pour un best‑seller

Taillé comme une brique

Le nouveau BMW X3 n’est pas produit en Allemagne, mais bien aux Etats-Unis (qui est le plus grand marché du modèle) et en Afrique du Sud ; voire en Chine pour la version longue indisponible chez nous. D’une génération à l’autre, le modèle s’allonge de 3,4 cm (4,75 m), s’élargit de 2,9 cm (1,92 m) et abaisse son toit de 2,5 cm (1,66 m). Mais ce qui marque le plus, c’est le changement de look. Alors que les anciens X3 arboraient un style assez classique et traditionnel, le nouveau marque une rupture et semble taillé comme une brique. Un style monolithique. Comme sur toutes les BMW modernes, on a aussi droit à une très grosse calandre, pouvant même être rétroéclairée en option (BMW Iconic Glow). De profil, on note les poignées de portes noyées dans la caisse et de grosses jantes (18 pouces de base et jusqu’à 22 pouces en option). Pour la carrosserie, BMW propose 8 couleurs métallisées, mais il est également possible de s’offrir des teintes mates avec le programme BMW Individual.

Habitacle épuré mais plastifié

À l’intérieur aussi, le look change radicalement. Le tableau de bord traditionnel avec nombreux boutons et écran central séparé est remplacé par la large dalle numérique incurvée des nouvelles BMW, comprenant un combiné d’instruments de 12,3 pouces et un écran tactile de 14,9 pouces pour piloter le système multimédia. La planche de bord est très épurée, ce qui crée une ambiance moderne. Mais on regrette que ce lieu de vie se placarde de plastiques de qualité inégales, certains étant même franchement décevants à ce niveau de gamme et de prix. On trouve en effet quelques plastiques durs peu flatteurs et sensibles aux griffures. Les rivales de chez Audi, Lexus, Mercedes et Volvo font clairement mieux concernant la qualité perçue. Pour le revêtement des sièges, BMW propose de série du tissu recyclé (Econeer) de bel effet. En option, on peut opter pour du cuir synthétique (Veganza) qui donne également bien, du cuir véritable (Merino) ou un mélange Veganza/Alcantara.

Habitabilité généreuse, mais modularité basique

On est plutôt bien installé à bord de ce SUV. Les sièges sport de série sont confortables et soutiennent bien le corps, quel que soit leur revêtement. La largeur habitable est généreuse et, à l’arrière, l’espace pour les jambes et la tête est franchement appréciable. Mais, comme souvent, la place centrale est nettement moins accueillante que les deux latérales, à cause d’une assise étroite, d’un dossier ferme et du tunnel de transmission qui traîne dans nos pieds.

Et on ne trouve point ici de banquette coulissante ou réglable en inclinaison. La modularité se limite à des dossiers de banquette rabattables en trois parties. Le coffre est pratique (parois bien planes, seuil affleurant au plancher) et offre un volume très convenable (de 570 à 1.700 litres pour les X3 thermiques et de 460 à 1.600 litres pour la version hybride rechargeable qui souffre sur ce point de l’encombrement sa grosse batterie). Sièges arrière rabattus, le plancher du coffre est parfaitement plat. Pour illuminer l’ambiance de cet habitacle, BMW propose un toit panoramique vitré (avec store occulteur électrique), mais malheureusement non ouvrant.

Un SUV bien connecté

La planche de bord étant dépourvue de boutons physiques, toutes les fonctions de bord imposent un détour par les menus de l’écran tactile. Pour le multimédia, BMW utilise ici la 9e génération de son système d’exploitation, basé pour la première fois sur un logiciel Android Open Source Project. On retrouve aussi bien sûr ici les classiques fonctions de connectivité (Android Auto et Apple CarPlay avec ou sans fil), mais on a également la possibilité de télécharger plusieurs applications en ligne (y compris pour le streaming vidéo). Tout fonctionne bien et les menus sont intuitifs. Le système de navigation est offert et peut aussi afficher une vue satellite intéressante, voire disposer en option d’une fonction de réalité augmentée : plusieurs éléments virtuels viennent alors s’ajouter sur l’écran affichant la vue de la caméra avant, comme des flèches pour vous indiquer où tourner. Le X3 dispose aussi d’un chargeur sans fil pour smartphone.

Il carbure à toutes les sauces

Sous le capot, le nouveau BMW X3 nous laisse le choix des armes : il y a de l’essence (2 litres à 4 cylindres de 190 ch ou 3 litres à 6 cylindres en ligne M50 de 381 ch), du diesel (2 litres à 4 cylindres de 163 ou 197 ch ; un 3 litres à 6 cylindres est également attendu à l’été 2025), ainsi qu’un propulseur hybride rechargeable (2 litres à essence + moteur électrique offrant 299 ch cumulés). Ce dernier n’a plus grand intérêt en Belgique (fiscalité nettement moins intéressante qu’auparavant), mais aura toujours quelques adeptes, d’autant que sa grosse batterie (19,7 kWh utiles) offre une autonomie électrique théorique de 90 kilomètres. Ce plug-in intègre un chargeur AC de 11 kW ; une recharge complète ne prend donc qu’environ deux heures sur une borne adéquate. Les moteurs à essence et diesel sont eux aussi en partie électrifiés, puisqu’il s’équipent d’office d’une hybridation légère avec batterie de 48V, pour ajouter un petit coup de boost électrique temporaire (jusqu’à 18 ch en pic).

Moteurs essence à 4 ou 6 cylindres

Lors de cet essai, nous n’avons pas pu tester le diesel ni l’hybride rechargeable, mais uniquement les moteurs à essence. Commençons par l’entrée de gamme 20 xDrive à 4 cylindres. Elle nous laisse le choix entre un volant à deux branches à méplats ou, en option, un cerceau plus classique et sportif à trois branches. Quel que soit le dessin du volant, la direction de cette version de base 20 xDrive n’offre pas un grand ressenti, même avec l’option démultiplication variable (Variable Sport Steering). Dommage que l’on ne ressente pas grand-chose dans les mains car le train avant est pourtant très précis et efficace. Ce X3 ne craint donc pas les virages, d’autant qu’il dispose d’office d’une transmission intégrale (xDrive). Notre version d’essai disposait aussi de l’amortissement piloté optionnel, qui offre un très bon compromis entre confort et dynamisme.

Quant au moteur 2 litres à essence, il présente un fonctionnement fort linéaire et manque donc de caractère, mais affiche de bonnes performances (0 à 100 km/h en 7,8 secondes). Ce bloc bourdonne parfois lors des relances, mais se montre globalement très discret, en particulier à vitesse stabilisée où il se fait totalement oublier. Le X3 20 Drive est donc bien adapté à l’autoroute, d’autant que l’excellente boîte automatique ZF (offerte de série) compte 8 vitesses et tire plutôt long : à 120 km/h, le moteur tourne à moins de 2.000 tr/min en 8e.

M50 plus chantant

Changement d’ambiance sonore à bord de la version M50, dont le 3 litres à 6 cylindres de 381 ch (voire jusqu’à 398 ch momentanément avec le coup de boost électrique) donne davantage de voix et pousse évidemment nettement plus fort (0-100 km/h en 4,6 secondes). Pour mieux briller en virage, cette version « M » profite de réglages de suspension plus sportifs, de plus gros freins et d’un différentiel arrière autobloquant électronique. Côté consommation, nous avons relevé une moyenne de 7,6 l/100 km avec la 20 xDrive et de 8,6 l/100 km avec la M50.

Prix BMW X3 2024

Un peu moins cher qu’un Mercedes GLC, le nouveau X3 n’est cependant pas donné. Le tarif débute à 56.900 € pour la 20 à essence, à 59.650 € pour le diesel 20d, à 68.650 € pour l’hybride rechargeable 30e et à 82.250 € pour l’exclusive M50 que l’on ne devrait pas croiser souvent sur nos routes… Dans tous les cas, l’équipement est bien fourni, avec d’office de série les sièges avant électriques et chauffants, le système de navigation ou encore le chargeur sans fil pour smartphone. Mais les options de confort et de personnalisation sont nombreuses et chères. Toutes ne sont bien sûr pas nécessaires. On vous conseille toutefois le tableau de bord « Luxury » (520 €), qui remplace avantageusement le plastique peu aguicheur du dessus du tableau de bord par un revêtement en tissu recyclé de bel effet. Le toit vitré panoramique (1.550 €) est également intéressant, bien que non ouvrant.

Si les Audi se ressemblent de génération en génération, BMW, lui, ose le changement de look. Cette nouvelle carrosserie donne un coup de frais au X3. L’habitacle redessiné et très épuré apporte aussi une touche de modernité, mais les plastiques nous ont semblé trop basiques pour ce niveau de gamme et de prix. C’est notre plus grosse critique à l’égard de ce nouvel X3 qui, pour le reste, est un SUV agréable à vivre et à conduire, toujours très polyvalent et nous laissant un vaste choix de moteurs sous son capot (essence, diesel ou hybride rechargeable). Mais le nouveau X3 a un rival de poids au sein de sa propre famille, avec le dernier X1 qui a fortement grandi, affiche un look similaire à celui de son grand frère, se montre tout aussi pratique (voire plus grâce à la banquette coulissante et inclinable…), pas moins chic mais nettement moins cher. À moins de vouloir un moteur haut de gamme à 6 cylindres, pas sûr que le X3 fasse vraiment mieux que le X1…