Sébastien Vanhouche

25 OCT 2024

Essai : Mazda CX‑80, le plaisir du Grand Tourisme… à 7 !

Entre les Mazda CX-5, CX-60, CX-70 et CX-90, quelle place occupe le nouveau CX-80 d’abord dans la gamme du constructeur, mais également sur le marché des SUV 7 places ?

"Le Mazda CX-80 s’apparente à une GT accueillant jusqu’à 7 passagers. Premium ou presque, il affiche un rapport prix/prestations/habitabilité pratiquement unique pour un SUV 7 places."

Nouveau fleuron de la marque nippone en Europe, le Mazda CX-80 s’apparente à une variante allongée du SUV CX-60 présenté il y a maintenant 2 ans par le constructeur japonais. Il équivaut également à une version européenne du CX-90 qui est uniquement commercialisé outre Atlantique. Sauf que si ces 3 SUV ne partagent pas la même nomenclature, ce n’est pas pour rien…

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Design

Un certain raffinement presque premium

Avec sa longueur de 4,995 m, largeur de 1,89 m et hauteur de 1,71 m, les dimensions du Mazda CX-80 sont 25,5 cm plus importantes en longueur et 3 cm plus haute que celles de son petit frère, le CX-60. Le nouveau SUV nippon destiné au marché européen est, en revanche, 12,5 cm plus court que son cousin américain ce qui ne l’empêche pas d’être un gros gabarit. En termes de look, le CX-80 est un peu moins dynamique et imposant que le Mazda CX-90. Il se rapproche davantage du CX-60 européen. Les deux SUV partagent d’ailleurs pratiquement la même face avant à l’exception de leurs calandres qui diffèrent légèrement. À l’arrière en revanche, les changement sont un peu plus prononcés, tout particulièrement au niveau de leur custode et pare-chocs arrière.

Une fois à l’intérieur du Mazda CX-80, les différences avec les CX-60 et CX-90 sont en revanche à peine perceptibles. Il faut dire qu’elles consistent uniquement en une série d’associations de couleurs, matériaux et détails de finitions différents. Des matériaux et des finitions d’une qualité d’ailleurs véritablement excellente ! On retrouve certes encore quelques plastiques durs cachés dans le bas de l’habitacle, mais il ne fait aucun doute que l’on peut qualifier ce CX-80 de SUV premium, ou presque. Certains boutons, notamment au niveau de la climatisation, ont également un toucher un peu « plastique ». En revanche, ils ont le mérite d’exister ! Pas besoin de plonger dans des sous-menus de l’écran central pour activer un siège chauffant ou augmenter la température.

Expérience

Le juste milieu

Bien que le Mazda CX-80 dispose encore de nombreuses commandes physiques, il fait aussi la part belle aux écrans. Il profite d’abord d’un combiné d’instruments entièrement digital de 12,3 pouces dont l’affichage imite d’une bien belle manière des compteurs analogiques. En revanche, on ne peut pas dire que ce dernier soit très personnalisable. Il n’est par exemple pas possible d’y afficher vos contacts téléphoniques, votre musique ou encore une grande carte. Le Mazda CX-80 dispose également d’un écran central de 12,3 pouces qui fonctionne sous le dernier système d’infodivertissement de la marque. Ce dernier est très (trop ?) simple et du coup très facile à prendre en main même si certaines fonctionnalités sont parfois cachées loin dans les nombreux sous-menus. Il n’est en revanche tactile qu’à l’arrêt ! En mouvement, il faudra obligatoirement utiliser la molette centrale pour se déplacer dans les différents menus y compris lorsqu’Android Auto ou Apple CarPlay est connecté sans fil.

Le Mazda CX-80 repose sur un empattement de 3,12 m, soit 25 cm plus généreux que celui de son petit-frère. On ne manque donc pas de place dans son habitacle qui peut d’ailleurs être configuré de 3 manières différentes. De série, le SUV nippon profite d’une banquette arrière coulissante sur 12 cm pour embarquer jusqu’à 7 passagers. Sans aucun supplément de prix, il peut également disposer de 6 places grâce à deux sièges « Captain » remplaçant la banquette arrière. Finalement, ces assises plus confortables peuvent également recevoir une optionnelle console centrale spécifique pour encore gagner en raffinement. Si l’espace à la seconde rangée est généreux à tous points de vue, la troisième rangée est quant à elle un peu plus étriquée. Deux adultes peuvent tout de même s’y installer sans trop de problème en avançant la seconde de quelques centimètres. En revanche, mieux vaut que le trajet ne soit tout de même pas trop long. Quant à la capacité du coffre de ce Mazda CX-80, il évolue de 258 l à 687 l et même 1.917 l jusqu’au plafond et une fois tous les sièges rabattus.

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Conduite

Plutôt 4 cylindres hybride rechargeable ou 6 en ligne diesel ?

Sous le long capot de ce CX-80 peuvent se cacher exactement les mêmes moteurs que ceux de son petit frère. Sa motorisation hybride rechargeable e-Skyactiv affiche donc une puissance totale de 241 kW (327 ch) et 500 Nm pour lui permettre d’atteindre 100 km/h en 6,8 s et de culminer à 195 km/h. Quant à la batterie de 17,8 kWh de ce PHEV, elle lui confère une autonomie 100 % électrique de 60 km. Le Mazda CX-80 peut également profiter du 6 cylindres en ligne diesel de 3,3 l, mais uniquement dans sa variante développant 187 kW (254 ch) et 550 Nm. Cette motorisation e-Skyactiv D permet au SUV 7 places d’abattre le 0 à 100 km/h en 8,4 s et d’atteindre une vitesse de pointe de 219 km/h. Le tout en étant réellement capable de consommer moins de 6 l/100 km en moyenne. Ces deux motorisations sont uniquement associées à une boîte automatique à 8 rapports ainsi qu’à une transmission intégrale.

Grosse GT à 7 places

Comparé au CX-60, le Mazda est un poil plus ferme ainsi qu’un peu moins dynamique. Quoi de plus logique, en prime d’un gabarit plus imposant, il pèse également entre 89 et 95 kg de plus que son petit frère et totalise entre 2.056 et 2.165 kg sur la balance en fonction de sa motorisation. Mais pas de panique, il reste agréable à conduire, surtout pour un SUV flirtant avec les 5 m de long. Il affiche un comportement ressemblant un peu à celui d'une (grosse) GT, mais qui disposerait de 6 ou 7 places assises. De manière générale, il parvient en effet plutôt bien à masquer ses 2 t en virage tout en conservant un comportement plus ou moins naturel. Comprenez que sa direction est suffisamment précise et agréable sans être trop directe et qu’il prend juste ce qu’il faut de roulis. Cela étant dit, il ne défie pas les lois de la physique non plus. Son poids l'entraîne notamment en entrée de courbe le faisant sous-virer. Heureusement, il est possible de corriger ce comportement au lever de pied ce qui a tendance à le faire légèrement survirer. Le CX-80 n’est donc pas complètement figé sur ses appuis ce qui n’est pas désagréable.

Et puis si l’on devait ne conserver que l’une de ses deux motorisations, on opterait sans hésiter pour le diesel. Son moteur hybride rechargeable ne manque certes pas d’intérêt notamment grâce à sa cylindrée généreuse de 2,5 l, son surpoids maîtrisé d’une centaine de kilos seulement et son autonomie 100 % électrique suffisante, mais ce nouveau 6 cylindres en ligne diesel lui va si bien. Non content d’afficher de (très) faibles consommations, il est également plus noble, souple et coupleux tout en disposant d’une sonorité plus agréable.

Prix

En tant que nouveau fleuron de la marque, le Mazda CX-80 est actuellement le modèle le plus cher au catalogue de la marque. Déjà bien équipé dès sa sortie d’usine, le SUV nippon est disponible en 5 niveaux de finitions (Exclusive-Line, Homura, Homura Plus, Takumi et Takumi Plus) améliorant encore sa dotation de série. Les prix du Mazda CX-80 débutent à partir de 59.190 € en diesel alors que sa motorisation hybride rechargeable n’est que 100 € plus chère. Quant aux configurations 6 et 7 places, elles sont au même prix. Seule la console centrale supplémentaire est une option facturée 850 €. À titre de comparaison, le dernier né de la marque nippone est facturé environ 4.000 € de plus qu’un CX-60 équivalent, un peu moins cher (et grand) qu’un SUV premium à 7 places et un peu plus raffiné et luxueux que ses concurrents en provenance de constructeurs généralistes. Il a donc une véritable carte à jouer sur le marché européen.

Verdict

Nouveau fleuron de Mazda en Europe, le CX-80 se comporte sur la route comme une grosse GT pouvant accueillir jusqu’à 7 passagers. Grand, spacieux et véritablement premium, ou presque, il occupe également une place (très) particulière sur le marché des SUV 7 places grâce un rapport prix/prestations/habitabilité pratiquement unique.

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